Allongé dans mon lit, je n'arrête pas de fixer la discussion encore vide, ouverte sur mon portable. Katsuki est parti il y a déjà quelques heures. Je suis resté un long moment figé devant l'entrée de ma maison une fois qu'il est parti. Comme si le temps s'était arrêté. Comme si plus rien n'existait. Je me suis demandé pourquoi il m'avait reparlé de ça. Je me suis demandé s'il le savait déjà, au moment où je le lui avais demandé, ou bien s'il venait juste d'y penser et de calculer rapidement dans sa tête pour avoir la réponse. Je me suis aussi demandé s'il était conscient de toute cette situation. S'il était conscient de m'avoir empêché de faire cent vingt-quatre entailles. Et par-dessus tout, je me suis demandé si au moment où je lui avais demandé combien de minutes il y avait entre ces deux horaires-là, il savait déjà ce que représentait la réponse.
Et alors que mon cerveau était complètement en surchauffe, les phares d'une voiture passant dans le quartier m'ont complètement aveuglé. Ça m'a donc pris moins de deux secondes pour sortir de ma transe.
J'ai donc finit par fermer à clef derrière moi avant de monter dans ma chambre d'un pas lent. J'ai ensuite retiré mes vêtements dans le but d'en enfiler d'autres plus confortables. Seulement, lorsque j'ai retiré le pull que je portais pour en enfiler un autre, le papillon dessiné sur mon poignet m'a interpellé. En le voyant, j'ai tout de suite regardé l'heure. J'avais plus d'une heure de retard et pourtant, je n'ai rien fait. J'ai laissé mon bandage fraîchement enroulé sur mon bras et je me suis allongé dans mon lit, continuant à fixer le papillon.
En regardant le papillon, je me suis posé un tas de questions. Surtout une en particulier. Plus les minutes défilées, plus la question me tuait de curiosité. J'avais envie de savoir. J'en avais besoin. Je suis donc allé sur Instagram après avoir hésité de longues minutes, puis je suis allé sur le profil de Katsuki. J'ai ouvert l'option « envoyer un message » et je suis resté devant l'écran blanc de la conversation. Ne sachant quoi dire.
En fait, je n'ai simplement pas eu le courage d'écrire quelque chose jusqu'à présent. Par où devrais-je commencer ? Et puis il est tard. Il est déjà minuit et demi. Je doute qu'il me réponde.
Je reste encore plusieurs minutes à regarder l'écran de mon téléphone, appuyant au milieu de l'écran à l'aide de mon doigt lorsqu'il s'assombrit, souhaitant éviter qu'il passe en mode veille.
Puis enfin, pris d'un élan de courage, je tapote mon écran et presse l'option « envoyer », avant de prendre le risque de supprimer mes mots et de rester à nouveau plus d'une heure à me demander quoi dire.
✉ Izuku – 00:38
Et après ?
Alors que je ne m'attendais à aucune réponse de sa part à cette heure-ci, mon coeur se met à accélérer atrocement vite lorsque les petits points de suspension se mettent à bouger sur mon écran, signifiant qu'il est en train d'écrire.
✉ Katsuki – 00:39
Tu ne peux plus te passer de moi, à ce que je vois.
J'esquisse un petit sourire.
✉ Izuku – 00:39
Peut-être bien.
✉ Katsuki – 00:41
Tu me dragues, Izuku ?
Je sens mes joues chauffées à la vue de son dernier message. Mon coeur ne s'est toujours pas calmé alors que je reste figé face à l'écran, complètement pris de court. Je ne sais que répondre à ça. Je décide donc d'ignorer sa question. Je suis persuadé que le fait que j'ignore sa question le fait actuellement sourire.
✉ Izuku – 00:45
Tu n'as pas répondu à ma question.
✉ Katsuki – 00:46
Qui est ?
Je lève les yeux au ciel.
✉ Izuku – 00:46
Et après ?
✉ Katsuki – 00:47
Quoi et après ?
✉ Izuku – 00:48
Le papillon.
✉ Izuku – 00:48
Combien de temps ça dure cette histoire ?
✉ Izuku – 00:48
Et qu'est-ce qui arrive si je décide de le tuer ?
✉ Izuku – 00:49
Sérieusement, c'est des conneries tout ça.
✉ Katsuki – 00:51
Eh, calme-toi avec les messages, là.
Mes yeux se lèvent une nouvelle fois en direction du plafond alors que je lâche un soupir, fatigué de toute cette histoire et souhaitant par-dessus tout des réponses à mes questions.
✉ Izuku – 00:52
Réponds.
✉ Katsuki – 00:52
Ne me donne pas d'ordre déjà, Izuku.
✉ Izuku – 00:54
S'il te plaît.
Je reste quelques minutes, attendant de le voir écrire, mais rien ne s'affiche. Je verrouille donc mon portable et attends sagement de le sentir vibrer. Le petit « vu » qui était inscrit sous mon message me certifie qu'il ne s'est pas endormi. Ou peut-être s'est-il endormi avec la conversation ouverte sous les yeux ? Je secoue la tête, déverrouillant à nouveau mon portable. Au même moment, le message de Katsuki s'affiche sous mon dernier message.
✉ Katsuki – 01:01
Si tu arrives à ne rien faire jusqu'à ce que le papillon disparaisse tout seul au fil des jours, alors tu as gagné le droit d'en refaire un autre, jusqu'à ce que tu arrêtes définitivement.
Je reste perplexe quelques secondes face à sa réponse. Alors ce serait si simple que ça, finalement ? J'aurai simplement besoin d'attendre que le papillon disparaisse sans rien faire pour ensuite en dessiner un autre et ainsi de suite ? Bien que cette réponse ne me semble pas si glorieuse, une question bien plus importante pour moi trône dans ma tête. Question à laquelle il n'a pas répondu. Et comme j'ai besoin d'une réponse, je la pose à nouveau.
✉ Izuku – 01:04
Et s'il meurt ?
✉ Katsuki – 01:04
Si tu le tues*, tu veux dire ?
✉ Izuku – 01:05
T'as compris l'idée.
✉ Katsuki – 01:06
Ouais.
✉Izuku – 01:06
???
Un petit « vu » s'affiche de nouveau sous mon dernier message et les points de suspension font à nouveau leurs apparitions. J'attends sagement sa réponse jusqu'à ce que les points disparaissent, réapparaissent, puis disparaissent à nouveau. J'attends alors quelques minutes de plus, attendant de voir si je reçois une réponse, mais rien ne vient. Je décide donc de renvoyer un message, pensant qu'il a peut-être oublié d'appuyer sur « envoyer ». Après tout, ça arrive à tout le monde d'écrire un message et d'oublier de l'envoyer. Non ?
✉ Izuku – 01:16
Katsuki ???
Un nouveau « vu » s'affiche sous mon message, mais rien ne vient. Je suppose que c'est la fin de la discussion... Je verrouille rageusement mon portable, pris d'un sentiment de frustration, puis le dépose sur ma table de nuit, avant d'éteindre ma lampe de chevet.
Malgré ma frustration, je ne mets pas longtemps à rejoindre les bras de Morphée, bien trop épuisé autant moralement que physiquement par tous les récents événements.
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Bonsoir, voici le chapitre "bonus".
Malgré sa longueur, j'espère qu'il vous a plu.
On se retrouve Samedi soir pour le chapitre 13 !
Encore un grand MERCI à tous ceux qui me lisent, commentent et votent <3
Des bisous,
- Ali.
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Dirty Butterfly
Fanfic« Quand il m'a demandé pourquoi je m'infliger ça, je me suis dit que sa question était stupide. Si je fais ça, c'est parce que c'est nécessaire. J'en ai besoin pour continuer à vivre. Mais sur mon échelle de stupidité, cette question était seulement...
