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Est-ce que je viens réellement de laisser Katsuki me toucher de façon si intime ? Merde. Mais à quel moment j'ai perdu les pédales comme ça ? Ce n'est pas possible. Mon corps toujours brûlant, je force sur ma tête pour la baisser alors que la main de Katsuki toujours posée sur ma nuque ne me retient pas. Lorsque mes prunelles se posent sur la main de Katsuki toujours sur mon érection en train de retomber doucement, mes yeux s'écarquillent en même temps que mon souffle se coupe. Je viens réellement de jouir entre ses doigts ? Putain, mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Comment son simple toucher a-t-il réussi à me procurer toutes ses sensations ?

Mon coeur commence à se serrer davantage lorsque je réalise à quel point je suis amoureux de Katsuki. Amoureux de ses yeux. Amoureux de ses lèvres. Amoureux de ses mains. De son toucher. De ses baisers. De tout. De lui. De lui entièrement.

Je n'ai pas le droit de l'aimer de cette manière.

Alors que de nouvelles larmes, de panique cette fois-ci, perlent le bord de mes yeux, je retire mes mains des épaules de Katsuki avant d'enrouler mes doigts tremblants sur sa main, lui faisant doucement lâcher sa prise sur mon membre. Lorsque ses doigts s'éloignent de mon intimité, un froid commence soudain à m'envahir, me procurant un énorme frisson.

Alors que mes deux mains tiennent toujours la main de Katsuki aux creux de mes doigts, désormais autant gluants que les siens, je reste le regard dans le vide, ne sachant pas vraiment quoi faire. Je n'ai pas de mouchoir, et je me vois mal nous essuyer sur mes vêtements. Katsuki doit sentir que je ne sais plus quoi faire et que je suis perdu, car il retire doucement sa main de la mienne avant de me lâcher la nuque de son autre main pour se diriger vers le centre de la pièce, en direction de son chevalet. Lorsqu'il revient vers moi après avoir récupéré un vieux torchon plein de peintures qui traînait à côté de sa palette, je baisse le regard, n'osant pas croiser le sien après ce qu'il vient de se passer.

Lorsqu'il arrive à ma hauteur, il s'essuie vigoureusement les mains avant de récupérer ma main sale pour l'essuyer à son tour. La gorge nouée, je n'ose absolument pas prononcer le moindre remerciement.

Katsuki relâche ma main et dépose le torchon sur la table à mes côtés, en prenant garde de ne pas faire entrer en contact les surfaces sales avec le bois.

Alors que le silence commence à devenir de plus en plus pesant, me rongeant doucement de l'intérieur, Katsuki s'approche davantage de moi, me faisant légèrement écarter les cuisses pour se glisser au milieu d'un pas assuré. Ses mains s'approchent doucement de moi et alors que mon coeur comment à se remettre à battre de plus en plus vite, je l'observe remettre mon sous-vêtement lentement, en faisant attention de ne pas toucher la partie de mon corps qu'il a pourtant tenu de longues minutes dans sa main tout à l'heure encore. Lorsqu'il termine d'ajuster le tissu correctement sur mes hanches, il remet correctement mon pantalon avant de remonter la braguette et de fermer le bouton à l'aide de ses doigts fins.

Lorsqu'il termine, je garde mon regard braqué en direction du bas, ne trouvant toujours pas le courage de faire face à la situation.

Et à mon plus grand soulagement, la voix de Katsuki brise enfin le silence, effaçant pendant quelques secondes l'ambiance étouffante de la pièce.

– Je te ramène chez toi, descends.

Mes sourcils se froncent d'incompréhension lorsque j'entends les paroles de Katsuki. Il me ramène chez moi ? Alors, c'est tout ? On ne va pas en parler ? Il va ignorer ce qu'il vient de se passer et simplement se débarrasser de moi en me ramenant chez moi ? Mon coeur commence douloureusement à se serrer lorsque je réalise que notre relation ne mène à rien. Du moins, de mon point de vue. Est-ce que Katsuki s'amuse simplement avec moi ? Pourquoi est-ce qu'il me laisse l'embrasser et poser mes mains sur lui si c'est pour ne rien prendre au sérieux une fois les choses faites ? Pourquoi il m'embrasse également de son plein gré et me touche jusqu'à me faire jouir alors qu'il continue d'agir comme si rien ne se passait en voyant d'autre gens ? Il m'a déjà fait la remarque qu'il n'était pas un jouet, pourtant, j'ai l'impression que le jouet, c'est moi.

Dirty ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant