Dirty Butterfly

16

Mes yeux sont toujours rivés sur les lèvres de Katsuki alors que celui-ci ne me répond pas. Le silence qui nous enveloppe est en train de me rendre dingue. Tout comme son absence de mouvement. Je n'attends qu'une seule chose, qu'il pose ses lèvres sur les miennes. Lui et moi nous sommes embrassés seulement deux fois, et lors de ses deux fois, c'est moi qui avais pris la décision de poser mes lèvres sur les siennes. Cette fois-ci, c'est à son tour. C'est à lui de poser ses lèvres sur les miennes. Et rien que d'y penser, mon coeur ne cesse de battre atrocement vite et fort dans ma cage thoracique. J'ai presque l'impression qu'il pourrait passer à travers ma chair tellement il cogne fort contre ma poitrine.

Face à son absence de réaction, je relève mon regard en direction de ses yeux et tombe directement dans ses prunelles rubis. Je ne peux empêcher un frisson de me parcourir lorsque je constate que ses prunelles sont sombres. Les seules fois où ses prunelles étaient aussi sombres, c'est lorsqu'il était en colère. Est-ce qu'il est en colère, en ce moment-même ? Est-ce que m'embrasser le rend si agacé que ça ? Peut-être qu'en fait, je ne l'attire absolument pas ? Peut-être que sceller nos lèvres le dégoûte ? Après tout, il ne m'a jamais embrassé de son plein gré.

Alors que mes yeux sont toujours ancrés dans les siens et que mes pensées fusent dans tous les sens, les sourcils de Katsuki se froncent. À la vue de sa mine interrogative, je fronce également les sourcils, avant qu'il ne ramène sa main contre mon visage. Son pouce caresse doucement ma joue, chassant une larme dont j'ignorais l'existence. Lorsque je réalise que je pleure encore, je baisse la tête, honteux. L'idée de penser que Katsuki puisse être dégoûté par moi m'a complètement nouée la gorge et visiblement fait lâcher quelques larmes. Ce que je peux être faible.

D'un petit geste de la main, Katsuki récupère mon menton entre ses doigts et me fait relever la tête. Mes yeux restent un moment fuyants avant que je n'ancre à nouveau mon regard dans le sien, les larmes encore au bord des yeux.

– Katsuki, tu n'es pas obligé de-,

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que mes lèvres se font emprisonnées par les siennes. Je ferme brusquement les yeux, profitant du moment présent et du toucher de Katsuki du mieux que je peux. Ses lèvres sont simplement posées sur les miennes et ne bougent pas, pourtant, ce simple contact suffit à faire battre mon coeur encore plus vite. J'en viens presque à paniquer, me demandant si le fait que mon organe batte si vite n'est pas un peu trop dangereux. Mais les lèvres de Katsuki, commençant doucement à se mouvoir contre les miennes, me font directement oublier le potentiel danger que mon coeur pourrait causer.

Sa main, toujours posée sous mon menton, se déplace à l'arrière de ma nuque avant que ses doigts ne maintiennent fermement mon cou. Comme à chaque fois, son toucher me brûle la peau de la plus douce des manières.

Katsuki mène la danse, mouvant ses lèvres contre les miennes de façon addictive alors qu'il se relève légèrement du matelas pour se rapprocher davantage de moi. Nos corps sont encore plus proches que précédemment, je suis à deux doigts de devenir fou en pensant à tout ce qui est en train de se passer. Alors que sa seconde main vient se déposer sur une de mes joues, caressant doucement ma peau à l'aide de son pouce, une intense chaleur s'empare de mon corps. Encore. Je n'ai jamais eu autant chaud. Rien que de penser à ses lèvres sur les miennes, sa main posée sur ma nuque, l'autre sur ma joue et son corps à quelques centimètres à peine, je ne peux m'empêcher de manquer d'air et de mourir de chaud. Mais malgré mon manque d'air, je continue de bouger mes lèvres contre les siennes, suivant le rythme qu'il a imposé. Parce que je préfère mourir que de ne plus sentir ses lèvres posées sur les miennes. Elles sont tellement douces que je ne sais pas comment je vais réussir à m'en passer une fois que ce moment sera terminé.