Alors que mes yeux sont toujours posés sur ses lèvres et que je m'apprête à faire un mouvement en direction de son visage, Katsuki reprend la parole, d'un ton complètement neutre, comme à son habitude.
– Tu aurais un stylo ?
Je fronce les sourcils en reculant légèrement, le questionnant du regard. Pourquoi me demande-t-il ça ? On s'en fout de savoir si j'ai un stylo ou peu importe quoi d'autres. La seule chose que je veux en ce moment précis, c'est savoir ce qu'il aimerait essayer. Peut-être aussi que j'aimerais à nouveau poser mes lèvres sur les siennes, mais pour l'instant, je préfère éviter d'y penser.
– Alors ? Insiste-t-il.
Sa voix me sort de mes pensées alors que mon agacement commence à pointer le bout de son nez.
– Je peux savoir quel est le rapport entre ce que tu aimerais essayer et un stylo ?
– Prends pas ce ton-là avec moi. Dit-il d'un ton dur. Et tu comprendras quand tu me donneras un stylo.Je souffle d'agacement avant de me lever et de partir en direction de mon bureau. Je récupère un stylo qui traîne à côté de quelques brouillons et retourne m'asseoir sur mon lit à ses côtés, comme précédemment. Je le regarde ensuite en haussant les sourcils puis lui tends mon stylo, assez perplexe. Il le récupère sans me lâcher des yeux.
– Merci.
– Ouais...Je souffle une fois de plus, attendant la suite avec impatience.
– Est-ce que tu m'autorises...
Sa phrase reste en suspens alors que son regard auparavant ancré dans le mien dévie vers le bas. Je fronce les sourcils en suivant son regard et constate qu'il regarde mon bras. J'écarquille les yeux en ramenant mes bras contre mon torse. Que compte-t-il faire au juste ? Mon regard s'ancre à nouveau dans le sien. Ses yeux sont également en train de me fixer. Un tas de questions me percutent de plein fouet, m'empêchant de sortir le moindre mot.
– Je ne te ferai pas de mal. Précise-t-il, voyant sûrement ma panique à travers mes pupilles.
Je baisse le regard, mal à l'aise et perturbé par la situation. Ne pouvait-il pas simplement m'embrasser ?
– S'il te plaît, Izuku.
Ma gorge est complètement nouée.
– Je les ai déjà vues, de toute façon. Je te promets de ne rien dire à propos de ça. Je ne dirais rien de déplacé. Juste, fais-moi confiance.
Alors que je n'ose toujours pas relever mon regard vers lui, beaucoup trop honteux de penser à mes cicatrices qu'il a déjà vues bien trop souvent, sa main attrape mon menton pour relever mon visage.
Je relève doucement mon regard dans le sien et hésite quelques secondes avant de lâcher un petit soupir en lui tendant mon bras, recouvert par mon pull. Il le récupère de sa main libre d'une douceur infinie, comme à son habitude, puis après avoir baissé le regard sur mon bras, il le relève à nouveau vers moi, l'air hésitant. Je le regarde quelques secondes avant de finir par hocher la tête, ayant parfaitement compris sa demande silencieuse. Il me fait un sourire si rapide que j'ai l'impression de l'avoir rêvé, puis à l'aide de son autre main, il dépose le stylo à ses côtés et remonte lentement la manche de mon pull. Je le laisse faire, silencieusement, analysant tous ses gestes et ses regards comme si ma vie en dépendait.
Une fois la manche de mon pull remontée jusqu'au creux de mon coude, Katsuki regarde mon bandage quelques secondes, avant de relever son regard vers moi, une fois de plus.
– C'est bon. Je souffle.
Il hoche la tête et reporte à nouveau son regard sur mon bandage. Il le déroule avec des gestes aussi lents qu'insupportables et une fois le bandage complètement enlevé, il retire les compresses entièrement imbibées de sang. Il se lève, le bandage et les compresses entre les mains et se dirige vers ma poubelle, avant de tout jeter à l'intérieur. Il revient ensuite vers le lit mais au lieu de s'asseoir à mes côtés, il part en direction de la salle de bain. Il en ressort quelques secondes plus tard, des cotons dans une main ainsi que le désinfectant dans l'autre. Il s'installe ensuite à mes côtés, pose le tout sur mon lit, puis reprends mon bras sur ses genoux.
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Dirty Butterfly
Fanfiction« Quand il m'a demandé pourquoi je m'infliger ça, je me suis dit que sa question était stupide. Si je fais ça, c'est parce que c'est nécessaire. J'en ai besoin pour continuer à vivre. Mais sur mon échelle de stupidité, cette question était seulement...