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Bonsoir, j'ai réussi à récupérer mon disque dur et donc mes chapitres. Je m'excuse d'avance pour ceux qui n'aiment pas les chapitres longs car celui-ci fait presque la taille de deux chapitres. Je n'ai pas réussi à le couper en deux.

Sur ce, bonne lecture ~

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Hier soir, pour une des rares fois, je me suis endormi assez rapidement. Mon sommeil n'a pas été entrecoupé par mes pensées sombres. C'était assez plaisant de se réveiller en ayant eu la sensation de s'être assez bien reposer. À mon réveil, mes pensées se sont directement dirigées sur Katsuki. Plus le temps passe, plus il prend une importance bien trop grande dans mon quotidien. Dans mon coeur. Savoir qu'il attend que je lui avoue mes sentiments ne cesse de me tordre douloureusement l'estomac. Je sais qu'il sait. Je sais qu'il sait ce que je ressens pour lui depuis le collège, mais dire ces mots si importants à voix haute me terrifie. Lorsque je les lui dirais, alors tout deviendra bien plus réel. Je ne cesse de me demander ce que lui ressens pour moi. S'il attend que je lui avoue mes sentiments, est-ce que ça signifie que lui aussi à des sentiments pour moi ? Est-ce qu'il est également amoureux de moi ? Quelqu'un peut-il réellement tomber amoureux d'un dépressif ?

À cette pensée, je lâche un long soupir avant d'enfouir ma tête entre mes bras croisés sur le bureau. J'ai beau être en cours de Français, mon esprit, lui, est complètement ailleurs. Je n'arrive pas à me concentrer sur la leçon, c'est nettement moins passionnant que Katsuki. Et puis, j'ai encore quelques soucis avec l'horloge trônant au-dessus du tableau. Lorsque ma tête est relevée, je ne cesse d'observer les aiguilles. Tant que je n'aurai pas de réponse à ma question, je ne passerai pas à autre chose. Savoir la sensation que l'aiguille me procurerai si je me faisais saigner avec me ravage complètement le cerveau. Alors autant ne rien regarder du tout.

Hitoshi, assis juste à côté de moi, ne m'aide pas à avoir des pensées plus positives. Son mutisme et son ignorance envers moi me donnent des démangeaisons aux bras. Sa présence me manque. Nos messages me manquent. Il me manque. Et c'est atrocement douloureux. Être tout le temps assis à côtés de lui en cours sans avoir l'opportunité de lui parler me serre le coeur. J'aimerais tellement que tout redevienne comme avant entre nous. J'aimerais tellement le retrouver. Retrouver notre complicité et notre proximité. Je suis égoïste, je le sais. Parce que j'ai très bien compris que j'étais toxique. Mais c'est plus fort que moi. J'ai besoin d'Hitoshi dans mon monde rempli de noirceur. Parce que sa présence est bien trop importante pour moi.

Alors que je sens la nausée arriver, je penche légèrement ma tête sur le côté et pose mes yeux sur Hitoshi à quelques centimètres de moi. Son coude, posé sur la table, lui permet de maintenir sa tête sur la paume de sa main alors que ses yeux suivent du regard ce que la professeure montre au tableau. Son torse s'élève doucement à chaque inspiration et sa deuxième main, posée sur ses feuilles noircies, fait tourner son stylo entre ses doigts. Il semble particulièrement détendu. Je me demande si notre dispute l'affecte. Peut-être que je suis le seul à en souffrir, finalement ?

Un nœud se forme au fond de mon estomac alors que je laisse mon regard posé sur son visage. Je suis persuadé qu'il sent mon regard sur lui. J'en suis sûr, car ses sourcils se sont froncés un court instant. Juste assez pour que je puisse le voir. Mais il ne bouge pas. Son regard ne dévie pas dans ma direction. Il continue simplement de m'ignorer en écoutant ce que dit la professeure. Il n'a jamais autant écouté les cours que depuis qu'il ne me parle plus. C'est fou comme je réalise de plus en plus à quel point j'étais toxique pour lui. Je lâche un nouveau soupir avant de remettre ma tête entre mes bras croisés.

Cette journée s'annonce longue. Très longue.

Alors que je commence à somnoler, la professeure m'interpelle froidement, me demandant de me remettre en place. Je souffle et m'excuse avant de me rasseoir correctement sur ma chaise. Tous les regards sont tournés sur moi, sauf celui d'Hitoshi. Mes joues s'empourprent légèrement face à toute cette attention avant que le cours ne reprenne comme si de rien était. Lorsque les regards se mettent à nouveau à fixer le tableau, je lâche un soupir de soulagement avant de poser à nouveau mes yeux sur Hitoshi. J'ai besoin de lui parler. J'ai besoin qu'il me reparle. Je n'en peux plus de cette situation. Je ne peux pas continuer à faire comme si de rien était. Surtout que nous avons les mêmes amis et que nous sommes ensemble pratiquement tout le temps. À commencer par les trajets en bus, les cours, les pauses, et encore au self. Nous sommes tout le temps ensemble. Ne pas se parler alors que nous sommes à quelques centimètres l'un de l'autre est juste atroce.

Dirty ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant