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Lorsqu'un bruit strident agresse mes oreilles, mes yeux s'ouvrent brutalement. Mes rétines ne supportant pas la luminosité présente dans la pièce, je ferme à nouveau les yeux à plusieurs reprises, essayant d'adapter correctement ma vue. Lorsque ma vision s'adapte, je fronce les sourcils quelques secondes, ne reconnaissant pas les meubles de ma chambre.

Je comprends assez rapidement que je suis dans la chambre de Katsuki lorsque celui-ci passe la porte pour venir éteindre le réveil de son portable.

Katsuki, seulement vêtu d'un pantalon et les cheveux mouillés, m'observe quelques secondes, un petit sourire aux coins des lèvres.

— Comment tu te sens ?

Je reste un court instant silencieux avant de me redresser sur les draps. Une légère grimace se dessine sur mon visage lorsque je sens de grosses courbatures au niveau de mes reins. Je plaque automatiquement les paumes de mes mains sur le bas de mon dos avant de grimacer à nouveau lorsqu'une douleur au niveau de l'intérieur de mes coudes se fait ressentir. Ne supportant pas le mal du creux de mes coudes, je repasse mes bras devant moi en les dépliant sous mes yeux avant de ramener les manches de mon pull vers le haut. La vue de mes bras entièrement recouvert de peinture me renvoie des souvenirs d'hier. De légers frissons m'envahissent à cette pensée avant que je ne remarque les deux belles ecchymoses foncées à l'intérieur de mes coudes. En les observant, je lâche un petit soupir, déçu de moi-même, avant de relever mon regard sur Katsuki.

— Je... Je replie mes bras douloureusement pour cacher mes blessures. J'ai des courbatures, j'ai encore un peu mal aux yeux et mes coudes me font mal. Je suis fatigué.

Lorsque je fais un mouvement avec mes jambes pour les ramener contre mon torse, une nouvelle grimace apparaît sur les traits de mon visage. Je gémis de douleur tout en reposant mes jambes à plat sur les draps. Mes genoux me font horriblement mal.

— Je me sens trop mal pour venir au lycée. Mes genoux...

Un air inquiet se dessine sur le visage de Katsuki avant qu'il ne s'approche du lit, les sourcils froncés. Lorsqu'il arrive à ma hauteur, il se penche et soulève le drap avant que sa bouche ne s'ouvre un court instant avant de se fermer à nouveau. Intrigué, je baisse mon regard sur mes genoux et écarquille les yeux lorsque je vois deux énormes hématomes d'un violet foncé tirant presque vers le bleu, recouvrir l'entièreté de mes genoux. Les bleus descendent même légèrement sur le haut de ma jambe. En observant attentivement, on peut voir qu'un de mes genoux est bien plus marqué que l'autre, mais les deux restes vraiment pas beaux à voir.

— Est-ce que tu peux te lever ? 

Je relève mon regard sur Katsuki avant de déplacer mes jambes jusqu'au bord du lit. Lorsque je passe mes jambes par-dessus le lit, faisant retomber mes pieds sur le sol, un gémissement de douleur passe à nouveau la barrière de mes lèvres. Plier mes genoux me fait atrocement mal. Je n'ose même pas imaginer la douleur si je me lève.

— Mes genoux me font trop mal.

Les sourcils de Katsuki se froncent davantage avant qu'il récupère mes jambes pour les reposer sur le lit.

— Est-ce que tu veux que je te dépose à l'hôpital avant que j'aille au Lycée ? Ou bien chez ta mère pour qu'elle puisse t'accompagner ?

Je secoue la tête en essayant de me rallonger.

— Tu ne vas pas rester tout seul ici ? Je ne peux pas rester avec toi, j'ai mon projet d'art à rendre et un examen d'histoire. Je ne veux pas que tu restes seul dans cet état.
— Katsuki, je t'assure que si je reste allongé à ne rien faire, c'est supportable.

Katsuki, contrarié par mes propos, se passe une main derrière la nuque en m'observant attentivement. Les abdominaux présents sur son torse se contractant aux moindres de ses mouvements me font presque perdre le fil de la conversation. Parce que cette simple vue me rappelle hier soir. Tout comme le suçon présent au niveau de sa gorge. Je ne peux m'empêcher de rougir lorsque je réalise que j'ai marqué Katsuki. J'ai l'impression que désormais, il m'appartient. Pour de vrai.

— Quand je rentre des cours, je m'occuperai de toi, d'accord ?

Je hoche la tête alors que les battements de mon coeur se mettent à accélérer et que mes joues se réchauffent.

— Essaie de prendre une douche si tu arrives à te lever. Tu es couvert de peinture. Ne t'en fais pas, il n'y aura personne à la maison. Himiko et moi sommes les derniers à partir.
— D'accord. Je souffle. J'essaierai d'aller me laver.
— Si tu as un problème, envoi moi un message, d'accord ?

Je hoche positivement la tête avant de le suivre du regard se déplacer jusqu'à son armoire. Il récupère un pull qu'il enfile rapidement avant de venir s'asseoir sur le lit pour enfiler ses chaussures. Une fois chose faite, il se lève à nouveau, récupère son sac de cours et se rapproche de moi, un air toujours inquiet présent sur son visage. 

Dirty ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant