Chapitre 15 - Violaine

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Je frotte énergiquement les assiettes en pestant une fois encore contre ce foutu lave-vaisselle, qui a trouvé ça malin de tomber en panne maintenant

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Je frotte énergiquement les assiettes en pestant une fois encore contre ce foutu lave-vaisselle, qui a trouvé ça malin de tomber en panne maintenant. Ça fait une semaine qu'Arelio et moi ne nous sommes pas vus, et mes pensées tournent en boucle là-dessus même si je ne l'ai avoué à personne. Il m'a envoyé il y a quelques jours un message pour me proposer de sortir, mais je ne pouvais pas car il n'y avait personne pour garder Moona. Jasmine était je ne sais où et que mon père était parti voir sa mère. Je n'avais pas envie de faire changer toute l'organisation de la soirée de ma famille alors j'ai préféré décliner, mais ça n'a rien à voir avec ce qui aurait pu se passer.

Je ne suis pas censée penser autant à lui. Ça ne fait pas longtemps qu'on se connaît, je ne sais pratiquement rien de lui. Mais je ne peux pas nier qu'il m'attire, et me manque, en un sens. Sa compagnie est agréable, il est l'une des seules personnes que je côtoie dans la vraie vie sans qu'aucun lien ne nous rattache et nous oblige à se connaître.

Et puis il y a cette histoire d'appartement, qui me tente plus que de raison. D'ailleurs, comme mes parents vont rendre la maison rapidement, il faut bien que je trouve un endroit où dormir, comme je ne compte toujours pas finir dans une des propriétés de Davis.

— Tout va bien, Violaine ?

Je sursaute en éclaboussant tout ce qui se trouve autour de moi, et pose les yeux sur ma mère qui m'observe, les poings sur les hanches, dans l'entrée de la cuisine. Je fais signe que ça va, mais elle s'approche et me prend l'assiette des mains en me faisant signe de m'asseoir sur une chaise. Et on ne plaisante pas avec Dalhia Millers, alors j'obtempère.

— Ça fait dix minutes que tu frottes la même assiette chérie. Dis-moi ce qui ne va pas. S'adoucit-elle, en prenant ma place.

— Ce n'est pas... Il n'y a rien qui va vraiment mal...

— Mais moi je sais voir quand ma fille est tracassée, alors explique-moi.

Je soupire, regarde mes mains, mes pieds, mes poignets, n'importe où pour ne pas affronter son regard.

— Je réfléchissais juste.

— A quoi ? Au deuxième boulot que tu cherches sans nous en parler ? A te sacrifier pour nous, alors que tu devrais vivre les meilleurs moments de ta vie avec ta fille ?

— Maman...

— Je t'ai vu chercher... Violaine, tu ne peux pas vivre pour nous, il faut que tu le fasses pour toi. Tu te sens bien dans ce boulot, au théâtre ?

— Oui...

C'est vrai, ça pourrait être pire. Je pourrais avoir des enfoirés de collègues et des horaires infernaux. Bon, ce n'est pas toujours rose, il y a la drague lourde d'un tas de personnes et ça ne me déplairait pas d'être ailleurs, mais je reste là tant que je peux, au moins j'ai de l'argent et je ne dois pas changer toute mon organisation. Et puis, je ne croise les gens que cinq minutes, ce n'est rien de grave.

A contre-corps [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant