*Toujours un an plus tard*
Je pousse un carton rempli de vêtements en soupirant, jusqu'à ce qu'il bute près de l'armoire de la chambre. Elle n'est pas super grande, mais bien assez pour me permettre de vivre confortablement ici en attendant de finir mes études et de pouvoir louer quelque chose seule. Heureusement, ma sœur et mon père sont venus me donner un coup de main pour que je puisse terminer rapidement, et je sais déjà que les anciens colocs' de ma sœur, qui vont maintenant devenir les miens, se sont chargés de me préparer un menu d'arrivée. Violaine a déménagé il y a peu de temps chez Arelio pour vivre avec lui, et heureusement si j'ose croire le secret qu'elle m'a partagé, avant de mettre au courant le reste de son entourage. Moi, j'ai sauté sur l'occasion pour quitter la chambre des parents, et j'ai même réussi à obtenir une bourse pour faire des études dans le commerce et me tourner vers les vêtements, ce que j'aime par-dessus tout.
— Vio... Euh Jasmine pardon, tu as besoin d'aide ? Tu ressembles vraiment trop à ta sœur !
Je ris et lui fais signe d'entrer, ce qu'elle fait en attrapant la premier fringue qu'elle observe avec des paillettes dans les yeux.
— Tu t'habilles vraiment trop bien... Wouah ! Violaine avait un style basique au théâtre, mais toi... Tu es trop canon !
— Merci Alma, souris-je.
— Entre nous, je suis heureuse que les jumeaux et leur mère aient quitté la coloc pour trouver une petite maison rien qu'à eux... Ils me faisaient rire avec Kalis et Maxine, mais ils faisaient trop de coups pendables...
Je ne les ai connus que grâce aux anecdotes, mais ça me suffit. De toute façon, j'imagine bien comment ils devaient être, car j'ai repeint moi-même les murs couverts de gribouillages au crayon de bois il y a deux semaines.
— Ça fait beaucoup de nouveaux, d'après Kalis. Autant de départs et d'arrivées... Mais je suis contente d'avoir trouvé plus proche du théâtre qu'auparavant... Et de ne plus devoir vivre chez cet abruti dont je croyais être in love...
Je crois qu'on va bien s'entendre, Alma et moi. Les histoires d'amour foireuses, on sait faire, et même si elle était l'amie de ma jumelle avant d'être la mienne, je n'ai aucun souci à me faire quant à sa personnalité volcanique et son goût pour en faire des tonnes. Elle me plait bien, et ça ne me fera pas de mal de faire de nouvelles rencontres, et compter sur quelqu'un pour sortir !
— Il faut que je surveille le gâteau ! se rappelle brutalement ma nouvelle amie, en me faisant signe avant de sortir de la pièce pour courir au rez de chaussée.
Elle me fait éclater de rire, et je déplace ma pile de pulls pour en laisser de la place pour une deuxième. Quand je termine enfin, l'armoire est pleine à craquer, et le carton emplit de maquillage est encore à vider, mais je suis interrompue par le cri de ma coloc qui m'appelle.
— Vi... Jasmine ! Quelqu'un pour toi en bas !
Je n'ai encore pas donné ma nouvelle adresse à mes amies... Mais peut-être que Violaine si, et je m'empresse de dévaler les escaliers, en passant une main dans mes cheveux pour les rejeter en arrière. Je saute la dernière marche, m'empresse d'aller ouvrir la porte d'entrée alors qu'Alma jure en se brûlant un doigt. Ma main sur la poignée, je tire vigoureusement et perds aussitôt toutes les couleurs de mon visage.
Devant moi, se tient Davis, qui me fait face avec un sourire déplacé sur les lèvres. Ses cheveux noirs ont poussé, ses yeux sont glacés, et je recule d'un pas sans pour autant faire en sorte qu'il puisse rentrer dans la maison. Que fout-il ici ?
— J'ai appris que tu vivais ici maintenant, je me suis dit que je pouvais passer te voir... Ça ne te fait pas plaisir ?
Il est cynique, et je frissonne en plissant les yeux.
— Qu'est-ce que tu veux ? C'est terminé depuis bien longtemps entre nous, qu'est-ce que tu veux ? Parce que j'imagine que ce n'est pas une visite de courtoisie en souvenir du bon vieux temps !
— Je suis venu parce que j'ai entendu parler de... ma famille, récemment.
— Ça n'a aucun rapport avec moi, dis-je en poussant le battant rapidement vers lui.
Pas assez, il est plus fort que moi et l'intercepte facilement, en glissant son pied entre la porte et le mur pour m'empêcher de fermer. Je lâche la poignée, prête à reculer comme s'il pouvait me faire du mal, alors qu'il est dans la rue et moi à l'intérieur.
— En fait... Ni Violaine ni toi ne m'avaient mis au courant... Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu avais une nièce ? Une nièce dont la conception remonte à notre relation, à Violaine et moi, je me trompe ?
Il retire son pied une demi-seconde pour rentrer en poussant la porte, mais je la lui claque au nez, en fermant à double tour. Et je cours jusqu'à ma chambre, mon téléphone, pour mettre ma sœur au courant. Tout ça n'est pas derrière nous, non. Seulement derrière la porte d'entrée, d'où je peux l'entendre marteler.
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A contre-corps [Terminé]
RomanceViolaine n'a qu'un amour dans sa vie : son adorable fille pour qui elle donnerait tout, et pour qui elle a tant sacrifié par le passé, sans regrets. Mais quand ses parents déménagent, elle ne peut le supporter, quitte à devoir trouver un autre logem...