BRISE LE LIEN [Bucky Barnes]

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N E W  Y O R K

En rentrant de cette mission, Betty ne s'attendait pas à être ainsi : depuis qu'elle était de retour chez elle, elle avait le sentiment d'être de trop dans sa propre vie. Le plafond était si passionnant qu'elle passait des heures à le fixer, la musique résonnant dans toute la pièce malgré le fait qu'elle l'écoutait dans son casque. Son téléphone était éteint depuis son retour : à quoi servait il de l'utiliser, puisqu'elle était désormais seule ?

Elle savait que bientôt, il faudrait se lever, se laver et s'élever à nouveau au rang d'humain, ce qu'elle n'avait plus le sentiment d'être.

La femme passa de longues semaines seule, à observer les toits des appartements sécher des pluies printanières, les oiseaux chanter, et les enfants passer en meute devant chez elle. Elle jouait des jours durant avec l'ancienne bague de sa meilleure amie, Inez, et la passait souvent à son doigt.

Tout ce dont elle avait besoin, c'était de sortir de cet état d'hébétude qui durait depuis trop longtemps.

Betty fut réveillée un jour, en plein après midi, alors qu'elle rattrapait sa nuit de sommeil, par le bruit de quelqu'un qui toquait à sa porte. Grommelant, elle se releva et l'ouvrit, dévoilant son grand frère.

- Bon sang, c'est quoi cette odeur ! s'exclama t il, avant de récolter un regard désabusé de sa petite sœur. Je peux rentrer ? demanda t il, penaud.

Elle hocha la tête, se recula et se mit en chemin pour retourner dans sa chambre.

- Où vas-tu ? s'enquit il, l'air perplexe.
- Dormir, Alex, annonça t elle sans s'arrêter.
- Hop, hop, tu penses que je suis venu pour quoi ?
- Me casser les couilles ? répliqua la brune.

Le prénomme Alex soupira, avant d'attraper la main de sa sœur, et de l'attirer contre lui. Il l'enlaça, et elle ne parut pas réagir, mais au fond d'elle, tout ce qu'elle avait gardé dans le placard commençait à pousser les portes, menaçant de chuter. Lorsque le jeune homme se recula, il examinait sa sœur :

- Écoute, de toi et moi, on sait que c'est moi le plus réussi. Mais c'est pas une raison pour t'éloigner comme ça.

Elle lui jeta un regard humidifié par les larmes, mais agita ses bras pour penser à autre chose, et Alex lui offrit un sourire.

- J'ai besoin que tu me parles de tout ce que tu peux. Tu penses pouvoir le faire ? lui demanda t il, avec un air soucieux.
- Je vais essayer.

Et alors que sa confession avançait, quelque chose changeait dans son allure, son corps transpirait, comme si elle était à nouveau dans ce pays lointain, sous le soleil brûlant, et ses yeux ne se figeaient jamais. Elle observait autour d'elle comme un animal attaché qui attendrait d'être libéré.

- Tu as vécu l'enfer, conclut Alex, les lèvres pincées. Bon sang, viens là.

À nouveau, il serra sa petite sœur dans ses bras, et la sentit pleurer contre lui. Il se sentit désolé pour elle, mais savait qu'il ne pouvait rien faire, à part la soutenir. 

- Tu peux pas rester là, murmura t il. Sinon, tu vas tout ressasser.

Elle renifla, peu convaincue, et s'éloigna.

- Je peux pas abandonner Inez une deuxième fois, soupira t elle, le cœur lourd.
- Tu ne l'as pas abandonnée.
- Si. Ma meilleure amie. Je l'ai laissé là, alors que j'aurais peut être pu la sauver. Mais non, je suis partie, j'ai couru, et elle est morte. Seule.
- Tu as été forcée à courir. Tu n'aurais rien pu faire pour elle.  Elle est morte en le sachant.

Elle respira une grande bouffé d'air, mais se recula, les mains sur le nez. Alex soupira, et se passa la main dans ses cheveux châtains, en posant ses yeux verts sur sa sœur. Elle avait tout donné pour être militaire, pour protéger son pays et se battre pour ce qu'elle aimait, mais, en tant de grand frère, il ne savait pas si c'était vraiment la bonne destinée.

- Tu ne vas pas t'en sortir toute seule. Viens, je connais un mec qui pourra t'aider.