14.

461 22 12
                                        

Lorsqu'arriva l'heure de lâcher son livre, Bucky réalisa ce geste avec regret. Il se doucha, se brossa les dents, et s'admira dans le miroir. Il aimait voir les effets de la paix sur lui, son visage qui s'adoucissait, ses traits qui ne se creusaient plus, son regard plus ouvert. Puis, il fallut s'habiller, et arriva alors une réflexion que Bucky n'avait jamais eu. Il fallait enfiler le parfait tee shirt, celui qui le rendrait beau, mais pas trop, avec le jean parfaitement assorti, mais pas trop. Après cinq minutes d'hésitation, il opta pour une tenue des plus basiques, et la posa sur lui. Après cela, il continua à lire, et partit en retard.

Il pressa l'allure pour ne pas faire attendre Betty trop longtemps : bientôt, il la retrouva, seule, dans la ruelle sombre, son casque sur ses oreilles, avec un sac tellement rempli de livre qu'il menaçait de craquer à chaque instant.

- Hey ! salua t elle, en ôtant son casque, avec un sourire enjoué. Tu vas bien ?
- Oui. C'est pour moi ? demanda l'homme en montrant du menton le sac

Elle l'éleva, et hocha vivement la tête.

- Je suis musclée, mais ça n'empêche pas d'avoir envie de le poser. On peut rentrer ?

Il accepta, et rentra en premier, sans penser un seul instant à garder la porte ouverte. La jeune femme soupira, et rentra à reculons dans la pièce. Elle se tourna aussitôt, pour demander une table, et le serveur leur en montra une, dont ils s'approchèrent.

- Je te laisse la place dos au mur ? proposa la brune, à voix basse
- Merci.

Le duo s'assit, chacun à sa table, et Betty exprima son soulagement d'enfin poser le sac.

- Je te les montre après, annonça t elle, avant de se passer la main dans les cheveux. J'ai tellement chaud.

Il ne répondit pas, et une serveuse arriva pour leur donner des cartes. Betty n'y jeta même pas un coup d'œil, elle savait ce qu'elle allait prendre -celle aux quatre fromages, après tout, être végétarienne avait parfois l'avantage qu'elle n'avait pas à hésiter pendant une demie heure.

On vint leur donner un pichet d'eau, et la jeune femme se dévoua pour les servir, avant de boire goulûment son verre. Lorsque Bucky eut choisit, un serveur arriva et ils en profitèrent pour donner leur commande.

- Donc. Les livres, amorça la brune

Betty sortit deux livres de son sac, et lui montra la couverture. L'un affichait une montagne, enneigée, avec ce qui paraissait être le cadavre d'un avion, et il lut rapidement le titre : Miracle dans les Andes.

- C'est une histoire vraie, qui s'est passé en 1973. C'est un crash d'avion, et c'est le récit d'un des survivants, qui a décidé d'en parler des années après. C'est très touchant, et quand je me sens mal, ou quand je suis affamée, je pense à ce livre. Je pense que ça peut te plaire.

Il l'écouta avec attention, et attrapa le livre qu'elle avait entre ses mains, pour le feuilleter.

- Il y a des photos, regarde. C'est de l'époque.

Il frôla les pages, et décida d'en faire la lecture plus tard.

- Donc, le deuxième. Deux coréennes, c'est l'histoire d'une nord coréenne qui a réussit à s'enfuir de son pays. Je pense que ça peut te parler.
- C'est une histoire vraie ?
- Bien sûr. C'est hyper rare qu'un nord coréen arrive à en sortir. Tu le veux ?
- Je vais essayer.

Betty lui adressa un sourire, en lui posant dans les mains le roman, puis en sortit encore deux autres.

- Alors là, on rentre dans le "tu dois connaître". Margaret Atwood, tu connais ?
- Ça me dit rien.
- Oh mon dieu. Tiens, regarde. J'ai lu les plus connus, rien de plus, mais bon. La servante écarlate, Graines de sorcière, Le temps du déluge et C'est le cœur qui lâche en dernier. Les testaments, aussi. Que du bonheur, tu verras. Le temps du déluge, pareil, c'est trop bien.
- Je vais en avoir pour un petit moment.
- Tant mieux. Comme ça, tu seras obligé de me voir, répliqua la jeune femme avec un air malicieux

BRISE LE LIEN [Bucky Barnes] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant