Jour 1 :

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Bonjour à tous ! Alors, pour ceux qui ont suivi le bordel qui réside dans ma tête, je sais que j'avais dit que je me lancerai sur la suite de "Trois mille euro net", seulement un autre personnage tout bonnement inattendu s'est imposé à moi. Comme vous le savez, je ne m'interdis rien et me laisse avant tout porter par mes personnages, c'est pourquoi je partage avec vous aujourd'hui le premier chapitre de cette histoire. 

Comme toujours, je ne sais pas vraiment où je vais. Nous sommes sur quelque chose de très différent de ce que je fais habituellement. J'explore en espérant humblement que ça va vous plaire. 

Nous restons sur mon rythme habituel et ça sera donc un chapitre (pas forcément très long) par vendredi. 

Enfin, j'espère que vous allez bien, sachez que je suis ravie de vous retrouver. Je vous remercie de vous être intéressé au compte Instagram que j'ai récemment crée, il vous tiendra informé de l'avancée de mes écrits. 

Tendrement, 

Lou De Peyrac. 

Ps : la couverture est une illustration de Haenuli Shin, je vous conseille de jeter un oeil à son travail ;) 

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La première fois que je l'ai vu, c'était un soir de Noël. J'ai hurlé en la voyant. En même temps, comprenez bien qu'elle était entrée par effraction dans mon appartement. Je ne sais pas si on peut réellement parler d'effraction dans son cas, après réflexion. J'imagine que le Code des droits de l'Homme ne s'applique qu'aux personnes vivantes, pas aux entités, ou je ne sais quoi. Je ne sais d'ailleurs pas ce qu'elle est réellement. Toujours est-il que la première vision que j'ai eue d'elle fut une femme inconnue sagement assise dans le fond de mon canapé. Il y avait de la neige ce soir-là. Je rentrais chez moi après avoir résilié mon abonnement à la salle de sport. Cela faisait trois mois que je n'y avais pas mis les pieds. En réalité, je ne suis pas quelqu'un de très sportif. C'est une amie qui m'avait convaincue, on ne sait trop comment, de m'y inscrire.

- Tu vas voir, chérie, soulever de la fonte, ça vide la tête, avait-elle dit.

Et j'y avais cru. Était-ce à cause de son optimisme contagieux ? Ou encore de sa manière intemporelle de m'appeler "chérie" ? Elle m'avait toujours surnommé ainsi. Je la connaissais depuis peu. Nous nous étions rencontrés à une soirée d'amis communs. Le genre de soirée que je déteste mais à laquelle j'ai participé. Aujourd'hui je ne fais plus cet effort. Pour autant, ce soir-là j'y étais et, comme souvent, insociable, j'ai trouvé un balcon et y suis restée toute la soirée pour enchaîner verres et cigarettes. Elle est sortie me rejoindre au milieu de la nuit, prétextant avoir besoin de prendre l'air. Elle avait énormément bu ce soir-là. Elle m'a volé une cigarette et a engagé la conversation. Elle est le genre de personne qui parle beaucoup. Une chance pour moi finalement qui suis aux antipodes de ce qu'elle semblait être. Et c'est finalement comme ça qu'elle m'a invité à "soulever de la fonte" avec elle.

Ce qui m'a amené par la suite à résilier cet abonnement. Et c'est ce banal enchaînement, ce foutu abonnement fraîchement abandonné qui a fait que ce 24 décembre, j'ai hurlé en trouvant une sulfureuse brune dans mon canapé. Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre puisque quand je lui ai demandé ce qu'elle faisait chez moi, armée d'une lampe de chevet tout bonnement inutile c'est ce qu'elle m'a répondu. Ou alors pour reprendre ses mots exacts :

- Tu viens de dire adieu à ta dernière connexion sociale. Il ne reste que toi et moi, maintenant. Tu ne m'en voudras donc pas d'avoir pris mes aises. Soit dit en passant, j'adore ton apparte.

Elle dit ça d'une voix très calme, très grave aussi, un timbre un peu cassé, comme si elle fumait depuis longtemps. Elle paraît sereine, ce qui dénote complètement avec l'étrangeté de la situation. A côté de ça, je n'en mène pas large. Je tremble comme une feuille, debout au milieu de mon salon, la lampe bien serrée entre mes mains, prête à la lui lancer à la figure mais je n'y parviens pas. Elle ne bouge pas, aucunement impressionnée par ma pseudo menace. Et en même temps, je la comprends, à sa place je ne le serais pas non plus. Je sais n'avoir jamais vraiment impressionné qui que ce soit. Je l'observe une seconde, analysant rapidement qui vient chambouler mon quotidien bien huilé. Si je dois mourir aujourd'hui, je veux au moins savoir qui m'aura tué.

Le serpent avait l'air gentil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant