Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien.
Tout d'abord, je vous remercie pour l'accueil chaleureux que vous avez réservé à cette histoire. Histoire, vous avez été nombreux à me le dire, différente de ce que je fais habituellement. C'est très vrai, vous l'aurez remarqué, on n'est pas dans un enchaînement d'actions. J'imagine quelque chose de lent qui se centre sur l'introspection, la découverte de soi et la complexité des sentiments humains. L'histoire ne se veut pas forcément drôle ou alors peut-être seulement par mégarde. Nous sommes sur du métaphorique, il ne faut pas chercher à tout comprendre même si je vais tenter d'être le plus claire possible. Moins de dialogue, plus de détails dans la narration. Certains chapitres seront très courts, d'autres beaucoup plus longs, je ne m'impose rien. Enfin bon, en somme, une toute nouvelle approche qui, je l'espère, vous plaira malgré tout.
Comme toujours, vos retours sont appréciés.
Pour finir, un immense merci à tous ceux qui se sont procuré le seconde tome de "Ce bleu te va si bien", j'espère qu'il a été à la hauteur de vos espérances.
Je vous embrasse tous,
Tendrement,
Lou De Peyrac.
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Bien vite, trop vite, une routine s'est installée entre nous. Je m'habitue à elle avec une facilité déconcertante alors que j'ai l'impression qu'elle m'a toujours connu. Je n'ai rien besoin de lui dire. Elle sait ce que j'aime, comment préparer mon café. Elle sait tout de moi, jusqu'aux fringues que je vais choisir. Suis-je trop expressive où mon esprit lui apparaît-il comme un livre ouvert ? Je tire le bilan de cette dernière semaine. Nos journées sont silencieuses, nous sommes encore en phase d'observation et l'absence de mots n'engage à rien. Je ne la perçois pas toujours. Elle sait se montrer discrète et pourtant, comme elle aime me le rappeler, elle est là, partout, durant toute la course infernale des secondes qui s'enchaînent et s'étirent. Elle ne se manifeste pas à chaque instant mais je la sens n'importe où, comme piégée dans une forêt sombre dans laquelle je serai la proie et elle le charmant prédateur. Je ne saurais dire si elle est une sociopathe ou une femme mondaine. Elle se place entre la folie et l'élégance et cette ambivalence me décontenance. Son visage porte les traits d'une aristocrate. Pommette saillante, lèvres sanguines, peau d'albâtre, cheveux charbons. Assurément, elle en impose. Comme je l'avais imaginé, son prénom fraîchement trouvé lui va comme un gant et elle semble l'apprécier même si je ne lui explique sa signification à aucun moment. Je crois que peu lui importe. Elle aime simplement le son qu'il chante quand il sort de ma bouche et elle aime y répondre. En vérité, elle aime tout ce qui sort de ma bouche. Elle n'est pas très exigeante et j'ai parfois l'impression qu'elle me considère comme un animal de foire ou une souris blanche de laboratoire qu'elle prend garde à maintenir sous clé. Elle décortique chacun de mes faits et gestes, je la soupçonne de compter mes respirations, de s'inquiéter lorsque je les retiens trop longtemps. Je ne suis pas clémente avec elle, je m'en amuse.
Elle m'observe sans relâche, jour après jour. Si pour elle je suis un joli cœur, pour moi elle se confond avec un chat. Féline et attentive. Habilement effacée, tueuse à gage sous couverture. L'intérêt est réciproque. Elle m'intrigue sans me déranger. Entre dans mon quotidien sans me chasser. Je la soupçonne de prendre plaisir à s'adapter à moi, comme si elle s'acharnait à ce que je cesse de me méfier d'elle. Je la sonde, apprends à reconnaître ses habitudes qu'elle base sur les miennes, tente de deviner ses pensées, échoue, y renonce finalement... Cela fait maintenant sept jours et je ne lui ai pas adressé la parole. Elle ne semble pas s'en vexer. Dans sa folie, elle comprend que j'ai besoin de temps. Malgré sa folie, elle m'épargne. Cela fait sept jours, nous sommes le 31 décembre et j'ai décidé, comme elle s'en doutait j'imagine, de passer le réveillon seule.
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Le serpent avait l'air gentil.
RomanceCe n'est plus un secret, elle est dangereuse pour ma survie. J'adopte définitivement la vision du serpent. Ici, elle est l'animal et le maître à la fois. Charmeur en planque. Et moi... moi je pourrai danser comme ces foutus reptiles si elle se décid...