ARCADIA : Ominous (TOME 2) (Premier jet)

Chapitre 31

Maddy

Je déglutis. Il semble luter, mais rien ne me garantit qu'il saura rester maître de lui-même. Avec difficulté, il recule, et bute contre mon lit avant de tomber par terre.

– Désolé. S'excuse-t-il haletant. Je ne voulais pas te mordre.

Il passe une main sur son visage. Après une petite minute de réflexion, je m'approche, et m'accroupis face à lui.

Je l'ai bien fait avec Viktor qui ne le méritait pas. Malgré ce qui a pu se passer, et tout ce qui nous oppose, je crois que je fais confiance à Dior. Je lui tends mon poignet, le cœur battant. Il me considère d'un air perplexe.

– Tu fous quoi Maddyson?

– Tu en as besoins. Vas-y.

Il secoue la tête.

– Non, tu n'as aucune idée de... ce que ça représenterait.

Je l'interroge du regard.

– On n'offre pas son sang, Smith. À moins d'être suicidaire, accro au venin de vampire ou... Intime. Ce n'est pas rien d'offrir son sang chez les vampires.

Ne sommes-nous pas... Intimes, d'une certaine manière ? Nous ne le sommes peut-être pas assez ?

– Et... on n'est pas int...

– Donnez, où recevoir le sang de quelqu'un est bien plus intime que le sexe. Et, je ne veux pas te faire mal. Encore moins te rendre accro au venin.

Je tends à nouveau mon bras.

– Maintenant, je sais ce que ça représente.

Le bas de ses yeux se couvre de veine, il regarde ailleurs. Les muscles de sa gorge sont contractés, signes de sa résistance.

– Ça te fera du bien... J'ai confiance en toi Dior.

Il plonge ses yeux noir, injecté de sang dans les miens. Il saisit mon poignet et m'attire plus près de lui.

– Tu es sur Maddyson? Un lien mystique sera formé à j...

– Je suis sûr de moi.

J'appréhende la douleur lorsqu'il approche mon bras de sa bouche. Je me souviens parfaitement de la douleur que me provoquaient les morsures de Viktor. Mon visage se plisse en attendant que la douleur arrive, Dior lève les yeux et le remarque.

– Viktor te faisait mal, il était sauvage et pervers. Cette fois, ça ne te fera pas mal, grâce au venin. D'accord ?

Je hoche la tête. Viktor trouvait toujours des subterfuges malsains pour me convaincre de le laisser boire mon sang. Il disait même que le sang et l'amour étaient synonymes. J'aurais dû trouver ça bizarre. J'aurais dû fuir.

Lorsque Dior embrasse la partie inférieure de mon poignet, je sens ces vieilles blessures se penser. Il remplace le cauchemar, par un rêve. Quand ses crocs se plantent dans ma chair, ce n'est pas la chaleur de la douleur qui m'envahit. Non. C'est comme une décharge électrique qui remonte jusqu'à mon cerveau. Une profonde paix et sensation de bien-être se propage dans tout mon corps. J'ai la tête qui tourne, mes yeux peinent à rester ouvert. Ça fait presque... Tout compte fait, ça fait du bien.