ARCADIA : Ominous (TOME 2) (Premier jet)

Chapitre 18

Maddy

-Il ne nous reste plus qu'une chambre. À lit double. S'excuse-t-elle.

Une chambre ? Un lit ? Dior ? Moi ? Jamais. Qu'il se débrouille. C'est lui qui conduisait la voiture, il l'a cassé donc à cause de lui, on ne peut pas rentrer.

-Bon, je prends cette chambre et vous vous en cherchez une autre. Voilà.

-Nous sommes la seule auberge à des kilomètres à la ronde mademoiselle. Répond la femme dans un Xerisos écorché par son accent.

-Aïe... Dior, vous allez devoir dormir dans la voiture... Mince...

Il m'ignore et demande la clé de la chambre à la femme, sous mes yeux ébahis. Elle les lui donne et lui indique la direction à emprunter. Il va me laisser, moi, dormir dans la voiture ? Ne connaît-il pas la galanterie ?

-Sérieusement!?

-Ramène-toi si tu ne veux pas dormir dans la rue.

Je souffle et finit par le suivre. Je n'ai pas vraiment d'autre choix. Il a gardé les clés de la voiture. Depuis que les binômes ont été annoncés, j'ai su que j'allais passer une horrible journée. Et mon calvaire n'est pas près de se terminer. Qu'ai-je donc fait pour mériter la colère des Dieux ?

La chambre et cosy, le papier peint fleuri et la literie du même motif m'apaise jusqu'à ce que Dior revienne dans mon champ de vision. Au bout du lit, siège un canapé vert forêt. Ça par contre, ça me soulage définitivement.

-V...

-Tu prends le canapé, je prends le lit.

Ma mâchoire inférieure se relâche, laissant ma bouche ouverte sous le choc. Est-ce que c'est sérieux ?

-Mais où avez-vous été élever ? Les femmes d'abord !

-Quelle femme ? Je ne vois qu'un thon.

-Très drôle.

Il se laisse tomber en avant sur le lit sans bouger durant plusieurs secondes, qui se transforme en minutes...

-Je refuse de rester ici. Je vais aller me plaindre s'il le faut. Ça ne m'arrive jamais. Je suis Maddys...

-Ouah quelle présomption princesse. Tu me fréquentes peut-être un peu trop... Mais bon, libre à toi de donner une mauvaise image de toi, ton royaume et le pays tout en allant jouer les emmerdeuses avec cette pauvre dame qui ne s'attendait pas à recevoir son altesse royale, la princesse de Wisteria...

Il a raison. Mais ça me frustre énormément. Je dépose le sac sur le canapé et sort de la pièce. Prendre un peu d'air frais me fera peut-être redescendre... En passant devant le comptoir, la dame m'informe que nous pouvons nous procurer des produits d'hygiène si nécessaire.

La rue est toujours aussi vide. La nuit a rafraîchi la température. La chair de poule recouvre mes jambes découvertes et ma mâchoire claque en réponse à cette agression thermique. Je n'aime déjà pas dormir dans des endroits que je ne connais pas, mais lorsque ce n'est pas prévu, ça m'angoisse carrément.

Être enfermée avec Dior n'arrange rien. Je ne suis pas à l'aise de rester avec lui dans une si petite pièce durant toute une nuit. Il reste un mec. Ça me fait peur.