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MALGRÉ CETTE mésaventure, elle était quand même venue à l'entraînement suivant ouvert au public. Trois mois s'étaient écoulés.
Fanny avait aussi beaucoup insisté pour que Charlotte l'accompagne à l'entraînement. Elle avait un peu rechigné mais finalement, ce n'était pas si dérangeant que ça pour elle. Elle allait pouvoir voir Bruno. Elle ne savait absolument pas s'ils allaient parler ou s'ils allaient simplement s'ignorer. Mais c'est ce qui faisait qu'elle avait envie d'y aller et d'avoir une réponse.
Les deux sœurs s'étaient installées au troisième rang, comme la fois dernière. Les joueurs arrivaient sur le terrain, adressant des signes de mains à leurs supporters.
— J'ai croisé le regard de Bernardo ! s'exclama Fanny.
Charlotte détourna son regard vers sa sœur avant de lâcher un léger rire. Et c'est à ce moment-là que Bruno la vit. Les yeux rivées sur sa sœur avec un sourire aux lèvres. Elle était venue. Son cœur se mit à battre un peu plus vite. Il se concentra finalement sur ses coéquipiers, avec le sourire de Charlotte en tête.
Ce serait exagéré de sa part de lui envoyer un deuxième ballon dans le ventre. Il fallait qu'il soit plus inventif pour trouver une technique d'approche sans passer pour un forceur.
...
A la fin de l'entraînement, les joueurs s'approchèrent des tribunes afin de prendre des photos avec les supporters. Fanny dévala les escaliers afin de pouvoir prendre des photos avec quelques joueurs de la sélection portugaise. Charlotte la suivit, d'un pas plus lent. Le seul joueur qu'elle voulait croiser était Bruno, et il était occupé à discuter avec des supporters. Alors Charlotte suivit sa sœur, qui s'apprêtait à prendre une photo avec Bernardo Silva.
Une petite minute plus tard, Bruno trottina jusqu'à la jeune femme, un grand sourire aux lèvres.
— Je savais que vous viendriez.
Elle lui adressa un sourire narquois.
— J'ai été forcée par ma sœur, à vrai dire. Mais ça ne me dérangeait pas d'être ici. J'avais envie de vous revoir.
— Vraiment ?
Elle hocha la tête, procurant des papillons dans le ventre du jeune homme. Parfois, un regard suffisait à savoir que c'était une évidence.
— Vraiment. Dîtes, c'est quand le prochain entraînement ouvert au public ?
— On n'est pas obligés d'attendre le prochain entraînement pour se revoir.
