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EN ENTRANT dans ce stade, je m'attendais à tous, sauf à la voir. Elle était censée être à Manchester, pas à Istanbul pour la finale de la Ligue des Champions.
India était ma petite-amie au lycée. Nous nous étions quittés quand j'avais commencé ma carrière pro. Et après ça, je n'avais jamais repris contact. C'était plutôt inattendu de la voir ici.
J'entrai sur le terrain avec mes coéquipiers. L'adrénaline de ce match me ferait presque oublié qu'elle était là.
En vérité, je ne l'avais jamais vraiment oubliée. Au fond de moi, je savais que je ne trouverais jamais une fille aussi bien qu'elle. Je savais que c'était la seule fille avec qui je voulais passer le reste de sa vie. Mais je savais aussi que c'était trop tard pour rembobiner le passé. Elle faisait sûrement partie de mon passé et pas de mon futur.
— Jack, murmurai-je à mon coéquipier en me dirigeant vers le banc. India est dans les gradins.
— T'arrives à repérer quelqu'un parmi la foule ?
J'haussai les épaules.
— Je suis sûr que t'as repéré Sasha depuis bien longtemps, répliquai-je en prenant place sur le banc.
Il s'assit à côté de moi. Bientôt, il serait sur le terrain. J'aurais bien aimé l'être aussi. Il n'y a rien de pire que d'être sur le banc de touche pendant une finale de Ligue des Champions. Être sur le faux gazon à essayer de faire gagner ton équipe était largement plus excitant.
— India, c'est ta petite-amie du lycée ?
J'hochai la tête. De là où j'étais, je ne voyais plus la tribune où elle siégeait.
— Va falloir m'expliquer comment tu réussis à ne pas passer à autre chose en cinq ans.
— C'est parce que j'ai ressenti de vraies choses à son égard. Imagine qu'elle veuille me parler après le jeu.
— Alors vous parlerez. Ça ne te plairait pas de parler avec « ton seul et unique amour » ? demanda-t-il en imitant des guillemets avec ses mains.
— J'adorerai. Mais ce serait un peu gênant.
— En attendant, contente toi de nous faire remporter la Ligue des Champions. On verra après pour les amourettes.
Je grimaçai à mon collègue, qui entra sur le terrain à petite foulée. Il rejoignit le reste du groupe, qui était en rangée, écoutant l'hymne de la Ligue des Champions. Le grand moment était arrivé. Dire que j'étais stressé était un mot faible. Je ne tenais plus en place.
