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JE REGARDE Lando, qui est affalé sur le canapé. Il joue à la PlayStation. Quant à moi, j'ai posé mon téléphone pour regarder son jeu sur la télé. Il a l'air de bien se débrouiller.
Il est si concentré sur son jeu vidéo que je me perds dans mes pensées, puisqu'on ne parle plus.
Je me demande si c'est le bon moment. Mais avec moi, ce ne sera jamais le bon moment. Je trouverai toujours une excuse pour dévier cette conversation qui me pend à la langue depuis de si longues années déjà. Cette conversation que je rêve d'avoir mais que j'évite à la fois.
Mais si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. Je sens que j'ai un peu de détermination alors c'est le moment parfait.
— Lando ? je l'interromps.
Il s'empresse de mettre sur pause son jeu. Lando est le type de personne à être toujours présent pour les gens qu'il aime. Et il fait en sorte que chaque personne croisant son chemin ne regrette pas de l'avoir rencontré.
Et le fait qu'il mette son jeu sur pause pour moi me conforte dans ma décision. Je veux dire, il fait attention à moi. Je sais que si je lui disais d'éteindre son jeu, il le ferait sans hésitation. Cet homme est génial.
— Oui ? répond-t-il en se tournant vers moi.
Lando est mon meilleur ami depuis le collège. On passe pas mal de temps ensemble. Quasiment, tout notre temps en fait. Ariel n'existe pas sans Lando, et Lando n'existe pas sans Ariel.
— J'ai une question.
J'ai commencé à avoir des sentiments pour Lando au début du lycée. Mais je les ai gardé enfoui au plus profond de moi en espérant qu'ils disparaissent avec le temps. Et finalement, ces sentiments me suivent toujours, neuf ans plus tard. Déjà.
Malheureusement, ils sont si encrés en moi qu'il me paraît irréalisable de les enterrer. Alors je n'ai plus qu'à essayer de les faire passer du stade théorique au stade pratique.
Je sais qu'il faut que je me lance un jour, avant qu'il ne rencontre quelqu'un de mieux. Si un jour il arrivait et qu'il m'annonçait qu'il avait une petite-amie, je serais détruite. Je regretterais à jamais d'avoir laissé ma chance passer.
Son regard sur moi me déstabilise, plus aujourd'hui que jamais. Son regard est si profond que je pourrai l'admirer des heures durants. Et si je pouvais, je l'admirerais tous les jours de ma vie.
— Ça te paraîtra peut-être bizarre.
— Dis-moi tout.
J'ai peur de sa réponse. Je n'ai pas envie que notre relation prenne un tournent différent si ça se passe mal. Notre amitié est un trésor si précieux à mes yeux.
