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— RÉVEILLE-TOI, je t'en supplie, Charlotte. Tu te souviens, à notre première rencontre, tu m'avais dit que rien ne t'impressionnait. Encore moins un petit footballeur portugais payé rubis sur ongle à courir derrière un ballon. Tu ne devrais pas te laisser impressionner par un accident.
——— flashback ———
six ans plus tôt
Charlotte regarda sa sœur, toute excitée d'être à un entraînement ouvert au public de la sélection portugaise. Charlotte n'était pas intéressée par le foot. Elle trouvait que les footballeurs étaient payés des millions juste à courir derrière un ballon alors que certaines personnes travaillaient à la sueur de leur front et gagnaient juste le smic.
— Fanny, calme-toi. Ils vont fuir si tu ne fais que leur crier dessus.
La cadette dévisagea sa sœur comme si elle avait dit la chose la plus idiote du monde.
— Regarde, tout le monde fait ça sauf toi. Profite un peu au lieu de râler.
Fanny n'avait pas trouvé quelqu'un d'autre que sa sœur pour se rendre à l'entraînement. Leurs parents travaillaient et Charlotte avait fini sa journée de cours. Fanny n'étant pas majeure, c'était inimaginable qu'elle y aille seule.
L'ainée de la fratrie sortît son téléphone afin de prendre une rapide photo de Cristiano Ronaldo. Elle avait déjà hâte de se vanter auprès de ses copines de l'avoir vu en vrai.
Soudain, elle sentit un ballon lui arriver en plein dans le ventre. La douleur lui parut insupportable.
— Bruno Fernandes vient de te lancer un ballon ! s'exclama Fanny avec excitation.
Sa sœur enroula ses deux mains autour de son ventre avant de s'asseoir. Elle n'arrivait même pas à suivre ce que sa sœur disait tant elle se sentait mal à ce moment précis.
— On n'est même pas assise tout devant. C'est pas possible d'envoyer un ballon à la troisième rangée, râla la brune.
Elle baissa sa tête vers son ventre, qu'elle serrait en espérant que la douleur partirait. Mais pour l'instant, c'était compromis. C'était même très mal parti.
Elle regarda sa sœur, qui lui adressait un sourire maladroit. Si elle savait, elle aurait décliné et elle aurait supplié sa cousine de venir à sa place.
Elle sentit une main se poser sur son épaule. Fanny regardait avec de grands yeux la personne qui avait posé cette fameuse main sur l'épaule de sa sœur. L'ainée regarda à son tour de qui il s'agissait : Bruno Fernandes. Le traître.
— Tout va bien ? Je suis vraiment désolé.
— Si j'étais enceinte, j'aurais pu perdre mon bébé ! répliqua Charlotte en le fusillant du regard.
