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          — C'était fou ! Tu te rends compte ? Une vivante !

Après avoir emmené mon âme je n'ai pu me retenir et j'ai du foncer voir Treize. Maintenant que je suis prêt de lui, je ne suis pas sur que c'était une bonne idée. Il m'observe depuis le début de mon monologue, sans me dire un mot. Je peux voir de la fumée sortir de ses oreilles tellement il est rouge... de rage ? Je n'ai jamais vu Treize perdre son sang froid.

— Je sais ce que tu m'as dis mais je n'ai pas pu résister plus longtemps. Treize s'il te plaît conseille moi, je l'implore mais je sens comme une résistance de sa part.

— Te conseiller ? Te conseiller ! Je l'ai fais Vingt-cinq et tu ne m'as pas écouté ! Je ne vois pas ce que je peux te conseiller de plus. Ne pas t'approcher, tu l'as fais. Ne pas rentrer en communication avec elle, fait, martel t'il d'un ton autoritaire. Oublier cette histoire, non fait ! Tu ne pouvais pas faire plus à l'opposé.

Sa colère semble le remettre en mouvement, et à chaque reproche il fait un pas de plus vers moi tout en comptant sur ses doigts. Treize fait plutôt ma taille, mais avec son air menaçant, il me parait plus impressionnant.

Si je devais donner une émotion à cette discussion, ce serait honte. Je me sens penaud. Evidemment, il a totalement raison. Mais est-ce ma faute si ma curiosité est trop forte ?

— Est-ce que tu t'ennuies tellement dans ton après vie, que tu as choisi soit dit en passant, que tu cherche l'adrénaline au détriment de ta sécurité ?

Son ton a baissé, mais il est plus dur, plus insistant. A-t-il raison ? J'avoue que le temps me semble long depuis mon trépas. Les journées se ressemblent et s'étirent inlassablement. J'ai, depuis longtemps, accepté ma nouvelle condition, mais cela ne rend pas les choses plus facile pour autant.

Treize inspire un bon coup, ferme les yeux, et passe sa main dans ses cheveux. Les rayons du soleil reflètent dans ses mèches longues rousses. Les tatouages de ses doigts se perdent dans ses cheveux et échouent sur sa nuque. A cet instant précis, je sens dans son comportement qu'il se résigne à mes frasques. Je ne voulais pas le contrarier autant, mais le mal est déjà fait.

— Je suis désolé Treize, je murmure la tête basse.

Il m'observe et son regard me rend nerveux. Il cherche des réponses mais je ne sais pas à quelles questions.

— Je ne suis pas tombé de la dernière planète Vingt-cinq, je vois bien ce que tu essaies de faire.

La dernière planète ? Il reprend, plus calme qu'il y a quelques minutes.

— Je sais que tu n'abandonneras pas maintenant que tu as constaté la possibilité d'entrer en contact avec elle à n'importe quel moment. Et même si je ne le cautionne pas, je t'aiderai dans tes recherches. Mais fais-moi une faveur...

— Tout ce que tu veux.

— Ne disparais pas.

Ma respiration se coupe sous sa demande si abrupte. Je ne m'attendais pas à ça. Treize est l'accompagnateur dont je suis le plus proche, pour ne pas dire le seul. Si je sais qu'il apprécie ma compagnie, je ne pensais pas qu'il tenait autant à moi. Et cette découverte me remplis le cœur de chaleur. J'ai un ami. Depuis combien de temps n'en ai je pas eu ?

— Je ferai attention.

Je ne peux rien lui promettre de plus. Je ne sais même pas dans quoi je m'engage. Mais même si je suis déjà mort, je tiens à ce qu'on peut appeler ma vie. Et je ne veux pas entraîner une vivante dans une mission suicide. Mya est jeune, et si notre monde ne la rappelle pas à lui, alors elle a toute sa vie devant elle. Le but étant de savoir ce qu'elle est, ou est le problème, et si il y a une possibilité de solution à ce bug.

Il est temps.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant