CHAPTER VI -

325 30 39
                                    

Je me retrouvais enfermé dans une salle de bain, avec Wilan et Véronica qui se disputaient à propos de moi juste à côté, sans savoir ma présence.

- Mais dis-moi Wilan ! J'ai le droit de savoir, je suis ta copine quand même...

Sa copine. Ces mots traversaient mon cœur comme une dague.

- Mais je ne t'aime pas Veronica ! La pièce devenait limite plus bruyante que la musique qui se trouvait être à fond juste à côté. Je n'avais jamais connu un Wilan violent, sûrement dû aux peu de fois que j'ai pu m'approcher de lui. Toi et moi c'est pas sérieux, tu crois que c'est pour quoi que je n'ai pas voulu t'embrasser ou quoi que ce soit ? On est rien.

Sa colère se remplaça par de la froideur. Puis plus rien, plus aucun son ne s'emparait de la pièce, plus rien à part les sanglots de la blonde.
Quand j'entends une porte claquer, et la pièce d'à côté se plonger dans le silence, je décide finalement de sortir de cette salle de bain des enfers.

Seulement, la surprise fût quand je vois Wilan assis au bord du lit, sa tête plongée dans ses mains, ses coudes posés sur ses genoux. Il tourne la tête à l'entente de l'ouverture de la salle, et m'observa de la tête au pied. Ses yeux étaient à la limite du rouge.

Le brun se leva et s'approcha lentement de moi.

- Si tu regrettes, tu devrais retourner la voir.

Il s'arrêta d'un coup, et haussa un sourcil, son beau sourire n'était pas présent.

- Regretter ? D'avoir viré cette pauvre conne qui s'est permise de mal parler de toi ?

- C'est, je me corrige assez vite, c'était, ta copine Wilan. C'est... assez normal qu'elle ait réagi comme cela.

J'étais incapable de le regarder dans les yeux lorsque je prononçait ces quelques mots. Alors mon regard était posé sur le parquet en forme de bois de cette chambre froide.
Puis je l'entends s'approcher de moi, jusqu'à voir ses pieds.

Je relève la tête, et observe son sourire, son sourire n'était pas de retour non, ce n'était pas le même. Ce n'était pas un beau sourire qui montrait sa joie. Ce sourire montrait cet amusement malsain face à la situation.

- Evan...

- Non. Que veux-tu de moi au juste ? Jouer t'amuse-t-il ? Bah désolé, pas moi, alors va te trouver un autre toutou.

Il tente d'entourer mon poignet à l'aide de ses mains, seulement, je l'ai de suite repoussé, et me suis enfui de cette chambre qui devenait de plus en plus sombre.
Je l'avais laissé en plan et c'était mieux comme ça.

En sortant, je croise Caélia qui avait récupéré ses affaires et avait l'air de partir.
Ses yeux étaient noirs, sûrement dû aux larmes qui ont fait couler son liner.

Alors je suis allé récupérer un dernier verre et l'ai suivi, elle a couru jusqu'à un trottoir un peu plus loin de la maison.

- Caélia ? Tout va bien ?

- Oui, ne t'en fait pas...

Je savais ce qu'était ce sentiment, je sais que " ne t'en fait pas ", cache souvent de la fierté, ne voulant pas demander de l'aide.
J'ai passé toute ma vie à me débrouiller sans demander d'aide, et je continuerais, je sais donc les dégâts que cela peut faire. Alors, je lui donnerai sans qu'elle ait besoin de demander.

- Il s'est passé quoi ? Dis-je d'une voix hésitante.

Les légères larmes qui coulaient de son visage, et émettaient un petit bruit, me faisaient penser aux larmes de Veronica il y a moins d'une vingtaine de minutes.

- C'est Quentin.

- Quentin ?

Elle se tourne vers moi, avant que ses larmes ne deviennent plus grandes, nos yeux se sont croisés lorsqu'elle s'effondre au sol. Ils étaient rouges, alors que son poignet était un peu violet, ses genoux nus, devenaient rouges au touché de ce sol en béton.

- C'est ton copain pas vrai ?

Ses larmes se sont stoppées net, comme si elle avait arrêté de respirer. Nous sommes restés plus d'une minute comme ça, elle effondrée au sol, et moi debout en face ne sachant pas quoi faire.

- C'était...

Je m'approche d'elle à ces quelques mots, et me mis à sa hauteur en posant ma main droite sur son épaule.

- Evan.. Je veux rentrer chez moi.

- Alors, tu m'appelleras si tu te sens capable de parler. Je te ramène.

À mes mots, je me relève, et l'aide à se relever en agrippant ses mains, tout en évitant ses poignets déjà bien blessés.
Je l'accompagne jusqu'à ma moto lui disant d'attendre à côté.

Je suis retourné dans la maison, histoire de dire au revoir à Elise et Max, et dans l'espoir de croiser Wilan.

Bien évidemment, il était toujours là.
Il me regardait, de loin, et je faisais de même. J'ai finalement décidé de m'approcher de lui.

En voyant ceci, son expression d'enterrement laisse place à un léger sourire, le sourire qui fait craquer toutes les filles, et plusieurs garçons.

- Je suis désolé pour ce que j'ai dit tout à l'heure, Wilan, mais je refuse de te laisser me blesser.

À ces quelques mots, je suis parti sans lui laisser une chance de s'exprimer. Malgré la vitesse de ma fuite, j'ai pu voir son expression changer, son sourire était devenu plus léger qu'il était déjà, et ses yeux n'exprimaient que de la peine.

Je ne voulais pas m'occuper de cela, je ne voulais pas prendre de risque, alors je me suis dépêché de retourner dehors avec Caélia. Seulement, avant de partir, Max m'a rattrapé.

- Tu pars déjà ? Tu devais dormir ici.

- Je ramène Caélia.

- Reviens après ?

J'hésite un petit temps à sa proposition, cela n'était pas très dérangeant, mais bon. Revoir Wilan ? Il dormirait aussi ici, et je ne voulais pas prendre de risque. Sauf que je n'ai pas pu dire non, alors j'ai juste haussé les épaules.

Je retourne vers Caélia et lui passe mon casque, ce n'était pas un très long voyage, je n'en avais pas besoin.

- Es-tu sûr de pouvoir conduire ? Tu as beaucoup bu...

- Ne t'en fait pas. Accroche-toi à moi, ça ira.

La fille pose des mains sur mes bras et les serre fort, sûrement par peur que je fasse un accident ou qu'elle tombe.

Arrivé chez elle, elle descend de la moto et prend l'air légèrement plus heureux. La brune me rend mon casque et commence à partir.

- Bonne nuit, Caélia.

À ces quelques mots, je m'en vais. J'hésitais entre rentrée où y retourner.
Et finalement, j'y suis retourné.

Eat Little Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant