Eat Little Heart - Tome 1

CHAPTER XIX -

Cela fait bien une semaine que je reste dans le lit du brun sans rien faire. Je ne suis pas capable d'aller au lycée, manger, je reste éveillé seulement lorsqu'il est là.

Il arrive à Alès de venir me voir de temps en temps, pour se reposer avec moi ou jouer un peu.

Je sais bien que mon comportement inquiétait Wil, et devait sûrement énerver sa famille. Mais je n'étais pas capable de bouger. Les images de " l'accident " me reviennent en tête à chaque moments où mes yeux se trouvent ouverts.

C'est au bout de huit jours que le garçon décida de me forcer à me lever.

- Lave-toi, habille-toi, on sort.

- Je n'ai pas envie de sortir Wil. Dis-je en soufflant.

Il s'approche de moi et commence à me prendre dans ses bras pour me porter.

- Alors, je te ferai prendre une douche de moi-même.

Toujours en me portant il se dirigea dans la salle de bain reliée à sa chambre, arrivés dans cette pièce petit mais lumineuse, il me repose sur l'évier.

- Tu fous quoi merde ?

Sans répondre, il commença à descendre ma braguette puis faire glisser mon pantalon le long de mes jambes. Enfin celui-ci enlevé, il me fit lever les bras et enlève mon haut.

- Je pense que tu peux enlever de toi-même ton- il s'arrêta en descendant ses yeux sur mon entre-jambe couvert seulement d'un boxer, puis prend une expression confiante en glissant son doigts le haut de ma cuisse. Mon toucher t'excites il ?

- Tout ce qui te concerne le fait. Dis-je rapidement.

Il arrêta de parler et n'enleva pas son regard de mon visage. Quelques secondes après je le sentis me prendre par la taille, j'entoure alors mes jambes autour de la sienne lorsqu'il me conduit dans la douche.

Il finit par me déposer sur le sol et s'accroupit afin d'être à mon niveau. Ses yeux regardaient toujours les miens alors qu'il enleva mon boxer pour le mettre ailleurs.

- Je ne vais pas te regarder te doucher, mais je compte sur toi pour ne pas faire de bêtises petit cœur. Dit-il en se relevant.

Lorsqu'il franchit la porte de la salle et puis la ferme, je me replie sur moi-même serrant fortement mes jambes à l'aide de mes bras. Je suis resté quelques minutes comme ça à fermer les yeux pour ne pas voir les horribles images auxquels je faisais face, mais cela était pire.

Je finis par me lever et allumer l'eau. Pendant quelques secondes, je l'observe couler le long de mon corps. La main toujours sur le mitigeur thermostatique hésitant à monter la température. Je brûlais d'envie de ressentir encore une fois la douleur dans la chaleur.

Puis je finis par le faire, j'augmente la température qui brûle déjà l'entièreté de mon corps. La brume augmentait autour de moi lorsque j'entends une poignée s'ouvrir. Je crois le regard de Wil assis sur l'évier en train de m'observer.

Il commence à retirer ses vêtements et avance vers la douche. Je le vois émettre des expressions de douleur alors que ses pieds prenaient le contact de l'eau brûlante.

Enfin proche de moi, il prit le pommeau dans sa main et le repose.

- Apparemment, tu ne peux pas le faire correctement seul.

Ses mains se dressent sur mon abdomen alors qu'il me pousse contre le mur. La brume autour de nous m'empêcha de voir autre chose que son visage au teint mat et ses yeux de couleurs noisette.

Je sens sa jambe bloquer la mienne contre la paroi de la douche tandis qu'il glissa son index sur ma lèvre inférieur.

Je ne sais pas si c'était la chaleur autour de nous, ou celle qu'il me procurait mais ça me donnait envie de lui.

Je plaque mes lèvres contre les siennes lorsque nos langues s'entrechoquent. Ses mains tombaient le long de mes côtes, et plus bas encore.

Puis il finit par nous écarter et prendre un savon dans sa main droite.

- Je ne suis pas là pour te baiser, seulement te faire prendre une douche.

Putain, comment pouvait-il dire ce genre de chose aussi facilement.

Je le voyais encore grimacer à chaque gouttes de chaleurs qui tombaient sur son corps, alors malgré la douleur que j'avais besoin de ressentir, je baisse la température. La brume disparaît petit à petit et la vision que j'avais sur son corps alors qu'il passa du savon sur le mien, devenait plus grande.

- Tourne-toi.

Je le fais et il commence à passer le savon le long de mon dos, puis descendre jusqu'à mes fesses, putains. Il s'attarde longuement dessus avant d'arriver à mes cuisses brûlées.

Après cette douche assez longue, il m'a laissé empreinter ses habilles et m'a amené dehors. La lune illuminant ma moto noire et les flaques d'eaux qui se sont créées pendant mon séjour dans son lit.

Il me fait monter sur ma moto et je souris face à une blague à laquelle je venais de penser. Je relève la tête pour observer la lune avant de parler alors qu'il était encore debout.

- C'est fou. Tu m'as dans ta douche, dans ton lit, dans ta maison. Et moi, je t'ai nulle part.

- Cela peut s'arranger, dit-il en montant sur celle-ci.

Ses bras serrent maintenant ma taille alors qu'il déposa sa tête sur mon épaule.

- Amène-nous au lac.

C'est donc ce que je fais. Je tourne la clé pour allumer le moteur et accélère. Je roule jusqu'à arriver au lac et le brun s'empressa de descendre de la moto pour se déshabiller.

Je le vis enlever son haut puis son bas rapidement avant de courir dans l'eau.

L'eau atteint son visage et je ne peux plus l'observer, jusqu'à voir ses yeux noisette sortir de celle-ci.

Je descends à mon tour et commence à enlever mes vêtements sans hésitation. Il m'a vu nu il n'y a même pas une heure, à quoi cela servirait-il de faire semblant ?

Je le rejoins dans l'eau et l'attrape par la taille en le rapprochant de moi.

- Embrasse-moi Evan. Pas sous l'eau, ne pars pas après, ne sois pas gêné. Embrasse-moi juste de longues minutes comme si j'étais l'amour de ta vie, comme un couple d'une vingtaine d'années qui restera encore et encore ensemble.

- Me demandes-tu de t'aimer ?

Il ne répond pas et m'embrasse. Je participe à mon tour alors que j'avais l'impression de perdre mon cœur. La lune faisait briller l'eau. Celle-ci, transparente, laissait une vue sur les poissons qui nagent autour de nos corps bouillants malgré la température froide de cette eau.

Était-ce l'amour qui me faisait bouillir de l'intérieur comme de l'extérieur ?