La personne que j'appelle mon père, a toujours été assez sec avec moi. " Mange moins ", " Mange plus ", " Tu es trop féminin ", " tu es trop agressif ", " tu as un mauvais sourire ", " Souris un peu, on dirait que je te rends malade ". Il le fait, me rendre malade. Tout ce qu'il dit n'est qu'un tas de phrases assemblées pour me détruire petit à petit, et ce depuis que je suis petit.
Je déteste les enfants, je déteste les adultes, je déteste les gens de mon âge. Alors qui j'aime ?
J'aime les animaux, j'aime la photographie, j'aime la boxe, mais quel être humain me fait me sentir bien ?
Aussi hypocrite, ou michto que cela puisse paraître, je n'aurais jamais supporté le comportement homophobe, raciste et violent de mon géniteur s'il n'avait pas autant d'argent.
Ma mère est plus calme, elle est incapable de me défendre face à lui, mais lorsque nous sommes que tous les deux, cela reste incroyable.
Fred, mon " père " va bien vite oublier ce baiser, il ne pensera pas que je suis PD et ne le diras pas à ma mère. J'imagine que c'est une assez bonne chose.
J'étais assis sur la chaise de mon bureau, observant les gouttelettes tomber de plus en plus fort sur la rue d'à côté à travers la fenêtre au-dessus de celui-ci.
Le ciel était rempli de nuages gris foncé que je ne pouvais me retenir d'observer. J'ai beau tenter de penser à d'autres choses, l'idée de l'avoir embrassé ne veut sortir de ma tête. J'ai toujours le doux goût de sa bouche dans la mienne, la sensation de ses mains qui parcourent lentement mon corp, son regard à la fois surpris, et heureux qui me revient en tête à chaque secondes d'égarement.
Oui, je suis heureux de l'avoir embrasé. Je le suis moins de savoir que cela n'arriverait sûrement plus. De ne pas avoir pu assez profiter de l'horrible sensation qui fait battre mon cœur si fort que j'ai l'impression qu'il sortira de ma poitrine.
J'étais là, assis sur ma chaise, à regarder les nuages gris s'emparer du ciel, écouter les gouttes s'effondrer sur le sol, penser au meilleur et pire moment que j'ai pu vivre. Seulement, des tonnes de vibrations sorties de mon téléphone m'ont coupée dans mes pensées.
Je finis alors par sortir de toutes ces pensées légèrement sombres qui s'emparaient de moi, et j'allume mon téléphone. Caélia m'appelait depuis tout à l'heure, je réponds ainsi au bout de son onzième appel.
- Ça ne va pas ?
- Il est là...
Je n'avais pas besoin qu'elle en dise davantage, juste les bruits de coups à travers le téléphone, et son expression de terreur était suffisante pour que je sache de qui elle parlait.
- J'arrive !
Puis je raccroche d'un coup, et me lève de cette chaise en bois. Je pris en vitesse mes affaires, et je cours à l'extérieur de ma maison pour rejoindre ma moto garée dans l'allée.
En descendant, j'ai appelé les flics en leur donnant toutes les informations nécessaires, mais comme je le pensais, je suis arrivé avant eux.La voiture de Quentin était garée devant sa maison, et la porte faite d'un bois plus solide de ma chaise était complètement détruite.
J'entre alors dans cette maison, qui était un temps grande et lumineuse, mais cette fois sombre et étouffante, et à l'entrée de celle-ci, j'ai pu voir Caélia allongée sur le sol, terrifiée. La voix de Quentin raisonnait dans ma tête.
Il l'engueulait, lui disant qu'elle ne pouvait pas le quitter pour une petite erreur. Puis il a fini par me voir, son regard était noir, très noir.
- Voilà le PD, qui vient à la rescousse de la pute.
Qu'il m'insulte de PD était une habitude, mais l'insulter elle n'était qu'une façon de faire appel à ma colère.
Je savais que le père de la brune était flic, je fouille alors vite fait dans un des tiroirs du couloir sous le regard du psychopathe, et en sors un flingue que je pointe vers lui en enlevant la sécurité.
- Dégage.
- Tu ne serais pas capable de tirer, mauviette.
Je voulais hésiter, mais il avait un couteau à la main, bien trop proche de l'une des rares amies que j'ai, alors je ne l'ai pas fait. J'ai tiré dans la jambe du noiraud. Puis j'ai porté Caélia en l'amenant dans une salle isolée à l'attente de la police, qui est arrivée cinq minutes plus tard.
Seulement, cinq petites minutes étaient de trop, le garçon avait réussi à ouvrir la porte de la salle où nous nous trouvions, j'ai alors dû lui tirer dans le ventre malgré les supplications de la fille qui se tenait dans mes bras.
J'ai fini par lâcher Caélia et prendre Quentin par le col, afin de cogner sa tête contre le sol. Le sang coule encore et encore alors que mes coups deviennent plus fort.
C'est à ce moment qu'ils sont arrivés, et qu'ils m'ont observé comme si j'étais un psychopathe meurtrier.
Ils ont amené Caelia avant moi, et ont décidé de me menotter puis me mettre dans une voiture comme un oiseau en cage. Je pouvais voir le regard inquiet que me lançait la fille à travers l'ambulance dans laquelle elle se trouvait, alors qu'ils montaient un corps déguisé d'un drap planant sur un brancard dans un camion à côté.
Je suis resté de longues minutes comme ça, seul menotté dans une voiture, à désespérer de ce qu'il pourrait se passer. Cette fois, c'est moi qui était terrifié.
Puis, une flic a fini pas entrer dans la voiture, me regardant avec une telle pitié pour démarrer sans même dire un mot.Arrivé là-bas, ils m'ont posé des questions et m'ont amené en garde à vue.
- On ne peut pas vous lâcher tant que nous ne savons pas s'il va survivre. Désolé monsieur.
- Puis-je au moins appeler quelqu'un ?
Il acquiesce et m'amena dans une salle avec un téléphone.
Je m'apprêtais à mettre le numéro de mes parents, mais j'en étais finalement incapable. Je regarde alors fixement le numéro de Wilan s'afficher sur mon écran, avant de tout supprimer pour faire le numéro de mon grand-père.
J'attends presque patiemment qu'il réponde en écoutant le son du téléphone recommencer en boucle. Il finit enfin par répondre et je lui explique la situation, puis l'entends souffler derrière le téléphone. Le silence, le silence est ce dont j'ai le droit pendant quelques minutes.
- J'arriverai demain, bon courage fiston.
Mon grand-père raccroche d'un coup et je m'assois dans un coin dans la salle en repliant mes jambes et tenant ma tête à l'aide de mes bras. Aurais-je déçu mon grand-père ?
VOUS LISEZ
Eat Little Heart - Tome 1
Roman d'amourTome 1 /!\ TW : TCA - Aloolisle - Violence /!\ « J'accepterais toute la peine du monde si ça te permet d'aller mieux, je donnerai tout ce que j'ai pour revoir ton sourire encore une fois. Je me tuerai si ça me permet de te faire poser les yeux sur...