CHAPTER XVI -

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- Qui commence ? Dit-il assis sur le canapé en face de moi.

- Pose une question.

La table entre nous portait deux verres à côtés d'une bouteille de whisky, et un bol avec plein de papier donnant l'action de boire, ou de retirer un vêtement.

Il posa une jambe sur l'autre et me regarde de bas en haut. Cette fois, il ne souriait pas. La personne que je voyais n'était pas la même que d'habitude.

- Pourquoi tiens-tu à faire cela ?

Il avait beau ne pas vouloir sourire, je le faisais. Je me relève légèrement et pioche un papier. Boire s'afficha.
Je prends alors mon verre, et la bouteille et le remplis à moitié. En reposant celle-ci sur la table, je bois tout le contenu du verre en moins de trois secondes.
Je remets le papier dans le bol et me redresse.

- Pourquoi cherches-tu à m'avoir ? Je savais qu'il ne répondrait pas.

Il pioche alors à son tour, il repose le papier et retire son haut.

J'avais déjà eu accès à la vision de son torse, comme dans le lac. Mais revoir ses abdos m'ont à la fois détruit, de ne pas être aussi parfait, et à la fois émerveillé.

- Je sais que je suis beau, mais si tu continu de me regarder je m'imaginerais des trucs. Sa voix me coupe, j'observe son expression et vois un sourire fier.

- Comme quoi? Il hausse les épaules l'air innocent, alors je repris. Je n'ai jamais dit qu'on faisait chacun notre tour, si tu ne réponds pas, tu pioches.

Il hésite quelques secondes puis finit par piocher, son expression fière changea en lisant ce bout de papier. Il le reposa et prend la bouteille pour se servir un verre qu'il boit immédiatement.

- Est-ce que tu m'aimes, rien qu'un peu, Evan ?

Mon cœur battait plus vite à l'entente de cette phrase, j'étais incapable de répondre. Dire à quelqu'un que je l'aime, m'est impossible.

Je pioche un papier, qui me dit de me déshabiller. Je retire alors mon pantalon. Il avait vu bien trop de fois mon torse, il est déjà rare que je me montre une fois devant quelqu'un, alors plusieurs fois ? [Tu l'as fais plus d'une connard. (Ouah c'était l'auteur désolé je pars bonne lecture)]

Ce n'était peut-être pas la meilleure idée, car à la seconde où je le retire ses yeux se posent sur les bleus de mon beau-père d'il y a quelques jours.

Je le vois devenir inquiet à cette vue douloureuse.

- Tu arrives à marcher avec cela ?

- Oui. Dis-je froidement.

Peu importe la douleur des blessures, ce n'est qu'éphémère. Je ne m'arrêterai pas de vivre pour elles.

- La plupart de tes blessures viennent de l'accident ou de ton beau-père, mais les petites brûlures entre tes cuisses d'où viennent-elles ?

- Tu les as vus en regardant ma bite ? Rien ne devait effacer mon sourire, aussi faux qu'il puisse être.

Refusant de répondre à sa question, je m'apprêtais à piocher à nouveau, mais je l'entends se lever et attraper mon poignet pour m'en empêcher.

Je me lève et me retire de sa prise.

- Je comprends mieux la façon que tu as de te détruire. Je ne comprends juste pas pourquoi tu le fais ?

- Sors.

Il s'approche de moi, puis s'empare de mes poignets qu'il plaqua sur le mur derrière moi. Il pose l'index de sa main libre sur mon menton afin de relever ma tête.

- Ne pense pas me voir partir, je ne te laisserais pas. Peu importe à quel point tu me repousseras.

Il le fera. Un jour il partira, sans s'en rendre compte. Mon comportement, ou juste moi, ça l'énervera et il s'en ira comme tous les autres. Il ne peut pas dire ce genre de chose car il ne tiendra pas cette parole.

- D'où viennent-elles ? Il resserre sa prise sur mes poignets et bloqua mes jambes avec la sienne.

- Je refuse de répondre, devrais-je retirer un vêtement ?

Il soupire et reposa sa tête sur mon épaule, je sens son souffle chaud dans mon cou.

J'en conclus que c'était une mauvaise idée de retirer quoi que ce soit. J'essaie de récupérer toutes les forces de mon corps pour le repousser, et le faire tomber.

Une fois par terre, moi sur lui, son sourire revient enfin. Il avait une idée derrière la tête.

Je devais user les peu de forces qu'il me restait, mais lui n'en avait besoin de seulement un peu pour échanger nos rôles. Mon dos était posé sur le sol en parquet de mon salon, lui était sur moi cachant la lumière du plafond avec sa tête.

Il posa sa main sur mon torse à travers mon T-shirt, ce qui fit frissonner mon corps.

- Il bat si vite.

- Juste pour toi.

Il passa faiblement sa main sous mon T-shirt et caresse mon abdomen. Si mon cœur battait déjà vite, là, il frôle l'arrêt cardiaque.

- Ne t'aime pas si tu n'y arrives pas, je le ferai pour toi petit cœur.

Puis d'un coup, je l'embrasse. Le contact de nos lèvres créé des papillons au niveau de mon ventre. Sa langue rejoint la mienne et il continu de caresser mon abdomen, alors que je posais les miennes sur sa tête pour l'approcher de moi du mieux de que pouvait.

J'entends une porte s'ouvrir alors que nos lèvres étaient collées et que nos langues se mélangeaient.

Puis je sentis Wilan se faire détacher de mon corps, il a été envoyé de l'autre côté de la pièce.

- Wil- criais-je, assez faiblement avant d'observer Fred.

Il s'accroupit afin d'être à mon niveau.

- Je t'ai dit quoi ? Dit-il une fois calmement, avant de le répéter en criant cette fois. Je t'ai dit quoi espèce de bon à rien ?!

Son poing était relevé, je le vis avancer jusqu'à toucher mon visage. La douleur n'était rien face au fait de ne pas connaître l'état de Wilan.

Il allait recommencer, avant qu'on entende tous la voix de ma mère en larme.

- Stop mon amour, stop !

Il se releva, son expression montrait de la fureur. Son regard était vide et son visage me faisait penser à un psychopathe.

Je le vis placer ses coups sur ma mère, j'essayai de me relever mais la moitié de mon corps me lâcha immédiatement.

J'observe Wilan qui s'est pris un morceau de miroir dans le ventre.

Je reportes mon regard sur Fred qui donnait des coups de plus en plus violents à ma mère. Je ne pouvais pas me lever, alors je prends mon téléphone qui se trouvait dans mon sac qui était heureusement à côté de moi, j'appelle discrètement le 17 et explique la situation.

Ce n'est que cinq minutes plus tard que j'entends la police arriver. Pendant ces cinq minutes j'ai dû écouter les cris de douleur de ma mère, étant incapable de faire quoi que ce soit.

Cette fois, ce n'est pas moi qu'ils prennent, mais Fred. Ils étaient accompagnés de deux ambulances, ils chargent ma mère sur un brancard pour la transporter dans la première ambulance, puis nous prennent Wilan et moi pour nous placer dans la seconde.

Côte à côte, nous nous regardons droit dans les yeux sans se lâcher. Nos mains étaient comme liées. Sa présence était mon seul moyen d'oublier la douleur. J'imagine que la mienne devait légèrement l'aider.

[P.
D'ailleurs si vous avez un parent comme Fred, n'hésitez pas à appeler le 17 ou une assistante sociale. Bonne journée !]

Eat Little Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant