CHAPTER XII -

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Il est déjà quatre heure, et je rentre à peine chez moi. Je pensais bien que tout le monde serait en train de dormir, rêver de ce qu'ils veulent en oubliant ma triste existence, mais arrivé chez moi, je vis l'ombre de mon beau-père assis sur le canapé une bière à la main.

- Où étais-tu ?

Où étais-je... en garde à vue ? Dans un lac en train d'embrasser un garçon ? Sur un trottoir en train de chialer ? Aucune de ces réponses ne valait la peine d'être dite, je n'avais pas l'énergie de prendre ses coups et ses remarques. Alors je ne dis rien et l'observe juste en silence.

Quand d'un coup, il cogne sa bière contre le canapé blanc en cuir, et se lève en s'approchant de moi. Son visage n'était qu'à quelques centimètre du mien.

- Tu baisais avec ce PD c'est ça ? Demande-il en criant.

- Tu pues l'alcool, Fred.

Peut-être n'aurais-je pas dû dire ça, mais sentir l'odeur de bière sortir de sa bouche, me prendre ses crachats dans la gueule et l'entendre insulter Wilan, était juste impossible.

Alors, cela méritait l'énorme baffe qu'il m'a offert juste après.

- Tes baffes ne me font plus rien depuis mes 10 ans.

Je me contente de ces quelques mots puis tente de partir après, seulement il en avait décidé autrement.

Il m'attrapa ainsi par le poignet, et me jette sur le sol. Puis il finit par me donner un, puis deux, puis trois et jusqu'à sept coups dans la jambe droite. Il s'attaque ensuite à mon ventre, mon dos, pour finir à mon visage.

Je sentais déjà le sang couler de la plaie au-dessus de mon sourcil, et celle sous mon œil. Je sentais les bleus se créer sur mes jambes et mon dos.

- Tu aurais dû brûler avec ton père, il me prend par le sweat et le retire, ces misérables brûlures sont inutiles, et te rendent laid. Tu dégoûtes toutes les personnes qui les voient sais-tu ?

Toute mon énergie avait décidée de partir à chaque nouveaux coups, mais à ce moment-là, je ne contrôlais plus ce que je faisais.

Alors j'émets un grand sourire, et éclate de rire comme les fous dans les films.

- Pourquoi est-ce que tu ne me tues pas, Fred ? Si tu me détestes tant.

À mes mots, il me balance contre le mur du salon et s'approche encore de moi.

Cette fois, il casse sa bière pas finie sur un meuble à côté, tout le liquide coule le long de mes chevilles, et je me prends quelques morceaux de verre sur le front.

Puis il attrapa violemment mon poignet, et créer quelques entailles sur celui-ci avec le reste de la bouteille.

Il finit par arracher la chaîne en argent qui entourait mon cou et la balancer à quelques centimètres de moi.

C'est après ces quelques blessures, qu'il se relève et s'en va dans la salle de bain. Et avant d'enfin fermer les yeux, je pue observer ma mère me regarder avec tellement de pitié du haut de l'escalier.
Pourquoi ne fais-tu rien ?

J'ai réuni les peu de force que j'avais pour prendre ma chaîne dans la main, et c'est après que mes yeux se sont fermés.

●●●

Je me suis réveillé dans le salon, vers 17h30. Il y avait comme un bain de sang autour de moi, mais mes bras étaient entourés d'un bandage devenu rouge.
Mon crâne me faisait horriblement mal, j'entendais le foot passer sur la télé à côté de moi. Je tourne légèrement la tête pour observer mon père, souriant en train de regarder le foot.

Puis il finit par me regarder, toujours avec un grand sourire.

- Oh ? Tu es réveillé ! Tu as reçu beaucoup d'appel sais-tu. C'était énervant, tu aurais pu répondre.

Je n'avais pas le courage de donner une réponse à ce tas de connerie, alors je récupère les peu de forces que j'avais, et j'escalade l'escalier en bois pour monter jusqu'à ma chambre.

Je me suis empressé d'aller sur mon lit afin de m'allonger, et enfin regarder mes messages.

Putain, ça fait deux jours que je ne suis pas allé en cours et j'ai prévenu personne. De plus, c'est demain qu'Élise arrive dans mon lycée.

Je parcourais les messages d'insulte de Lyana, les inquiétudes de Caélia, les conneries, légèrement drôle de Max, et les tonnes d'appels et messages manqués de Wilan se demandant si mes absences étaient de sa faute.

L'énergie pour répondre à tout ça manquait trop, je décide donc d'envoyer un seul message à Wilan. " Viens chez moi, passe par fenêtre ".

Je n'ai pas eu le temps de regarder sa réponse apparaître que j'avais déjà fermé les yeux.

●●●

Je me réveille d'un coup, et regarde l'heure, 23h43.
Puis j'observe la personne se trouvant à côté de moi, allongé sur le lit, ayant sa tête posée sur mon torse.

Le garçon ouvrit les yeux, et émet un sourire en me voyant.

Il passe ses longs doigts froids sur les plaies de mon visage.

- Aurais-je dû appeler une ambulance ?

- Si tu faisais cela, mon père nous tuerais tous les deux.

- C'est à cause de ton père que j'ai dû passer par la fenêtre tel un intru... Comment vas-tu Evan ?

- Mal. Je meurs d'envie de t'embrasser, mais je ne peux pas.

Il passa ses lèvres sur mon cou, en y déposant de légers baisers.

- Mais moi, je peux. Dit-il en passant sa main sous mon T-shirt afin de caresser mon torse. Ton père t'a-t-il fait cela ?

- Peu importe, répondis-je en détournant le regard. Continu.

Il posa son regard sur mon cou qu'il embrassait la minute d'avant, ayant l'air de s'interroger sur la disparition de ma chaîne.

- Il l'a cassé, en même temps qu'il me cassait.

- Tu es en danger.

Le seul danger, est toi, moi, dans le même lit avec l'interdiction de s'embrasser.

Je m'approche de son oreille et lui chuchote ces quelques mots.

- Merci d'être venu. Mais tu es mon seul danger malgré que j'aime ça.

Eat Little Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant