CHAPTER XIII -

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Nous sommes restés quelques minutes à nous faire des câlins, avant que j'entende un corps masculin monter les escaliers.

- Pars Wilan !

Il se lève du lit et va vers la fenêtre, avant de se tourner les larmes aux yeux.

- Je peux pas te laisser...

Les larmes commencent alors à déborder de mes yeux, mais je ne voulais pas que mon père le voit et s'en prenne à lui. Alors je lui fais un signe de partir, ce qu'il a finalement fait. Et juste quand la vuE du brun disparaît, la porte de ma chambre s'ouvre délicatement.

- Je dois te parler Evan.

Je ne pris pas la peine de lui répondre, mon " père " s'assoit au bout de mon lit et commence à me regarder en silence.

L'homme que je voyais maintenant n'est pas l'homme qui était présent hier.

- Écoute, je ne veux plus que tu parles à ce garçon. Si tu arrête, je te promets que les choses s'arrangeront. Son ton était calme.

S'arranger ? Voulait-il dire qu'il ne me battrait plus ?
L'absence de ses coups valait-elle vraiment l'absence de Wilan...

- Il n'est pas mon copain, tu n'as pas de raison de m'interdire de le voir. C'est juste un pote.

Je l'observe tenter de cacher sa colère en silence, il n'osait même pas me regarder, comme si le sol était plus intéressant que moi.

- Je me fouS bien de qui il est. Je ne veux plus que tu le vois. Et aussi, retourne en cours demain.

Il ne me laissa même pas le temps de répondre et s'en alla rapidement.

Pensait-il que j'arrêterais de voir Wilan juste car il me le demande ? Cela n'arrivera jamais. Bien au contraire, cela me donnait encore plus envie de le voir.

Quelques secondes après, j'ai reçu un message de Wilan me demandant si j'allais bien, seulement, je ne pris pas la peine de répondre.

Je me lève difficilement de mon lit et me dirige vers la salle de bain pour voir les blessures dans le miroir de cette pièce.

Et je peux dire, que si je ne m'aimais pas, pour le coup, je me déteste.

Je tends le bras sous mon lit et en sort une bouteille de whisky. J'étais fatigué, j'en avais besoin. Je suis un gros minable mais tant pis, personne ne s'intéresse à mes actions, je suis le seul à pouvoir être blessé.

●●●

Assis aux tables du réfectoire avec mes amis, à me demander à quoi tout cela servait. Les autres parlent, mangent et s'amusent. Moi, je n'avais pas la force pour faire quoi que ce soit. Je regarde juste Lyana me dévisager de l'autre côté de la pièce.

Et lorsqu'elle s'apprête à se lever pour venir vers moi, je lui fis un doigt d'honneur et me tourne vers mes amis. Les autres remarquant cela rigolent un peu, puis Elise pris la parole.

- Ce n'est que mon premier jour ici, et tu es déjà défiguré... Que s'est-il passé ?

- Rien d'important,  dis-je un peu froidement en me levant le plateau dans la main, j'ai fini, je vais y aller à toute.

Pensais-je réellement pouvoir partir ?

Wilan se lève et prend mon plateau pour le reposer sur la table, et m'ordonne de m'asseoir, ce que je fis finalement au bout d'une dizaine de secondes.

Il s'assied à côté de moi, et pose sa main sur ma cuisse. Puis il s'approche de mon oreille et me dit en chuchotant " Comment te vois-tu ? Tu devrais prendre mes yeux pour le faire correctement, monsieur parfait. "

Une fois de plus, mes yeux se noient dans le désespoir.

- Wil... s'il te plaît. S'il te plaît non.

A l'aide de son autre main, il prit la mienne et continue de caresser ma cuisse.

- Mange petit cœur.

Résister était inutile, il ne m'aurait pas laissé partir, et je ne voulais pas en faire un spectacle. De toute manière, je pourrais vomir après.

Alors je mange tout ce qu'il y a dans mon assiette, et après une dizaines de minute, je sors finalement du réfectoire avec Wilan.

Je m'apprêtais à partir discrètement aux toilettes pendant qu'il parlait à deux garçons qu'il connaît, mais il ne m'a pas laissé faire. Il s'excuse auprès des garçons puis me prend dans ses bras et m'amène dans un coin isolé.

Je me débattais, j'étais à deux doigts de crier, je le suppliais de me laisser y aller mais rien n'y faisait, il ne me laisserait pas partir, ni pour aller vomir, ni de sa vie.

Après une vingtaine de minutes à me débattre, je finis par me calmer, et à ce moment je pris la parole.

- Mon père a dit qu'il arrêterait, si j'arrêtais de te voir. Dis-je allongé à moitié sur lui, mes bras enroulant son torse.

- Alors... tu comptes arrêter ? Je peux comprendre, j'ai vu l'état dans lequel tu étais hier et... je le coupe.

- Je préférerais mourir, que d'arrêter d'être avec toi.

Nos regards se croisent, les yeux de l'un ne pouvaient plus lâcher ceux de l'autre. Il caressait mon dos, et nous nous regardions en silence.

- Je reprends mes entraînements de boxe ce soir.

- Dans l'état de ton corps ? Tu es blessé de partout.

- Peu importe, j'ai l'habitude... c'est pas pour ça. Tu voudrais... j'hésite de longues secondes avant de finir ma phrase. Venir me voir ? C'est à 18h30.

- Bien évidemment ! Mais seulement si tu me laisses t'amener quelque part après..

" D'accord " est mon dernier mot, avant que je ferme les yeux pour finir à moitié endormi sur lui.

Je ne sais pas ce que nous sommes. Pas un couple, pas des meilleurs amis, car, les amis ne s'embrassent pas ? Les amis n'agissent pas comme il le fait, comme je le fais.

- Je viendrai te chercher ce soir à moto.

Les amis ne se câlinent pas de cette manière, ils ne se parlent pas comme ça.

●●●

17h20, je suis déjà prêt pour partir chez Wilan. Mes parents ne sont pas là ce soir, alors je lui ai proposé qu'il m'amène là où il veut, puis qu'il vienne dormir chez moi. Peut-être n'était-ce pas une bonne idée, ou peut-être que si.

J'arrive chez lui à 17h30, il se dépêche de monter et je lui refile un casque que j'avais en plus. Le club étant à cinq minutes d'ici, je décide de l'amener faire un tour.

Alors, il entoura ma taille de ses bras, et je démarre vers le port. Puis arrivé là-bas, nous restons sur la moto et observant juste les bateaux voler sur la mer, les vagues remonter et les oiseaux effleurer l'eau.

Eat Little Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant