CHAPTER IX -

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Il était déjà 9h35, le cours avait commencé depuis cinq minutes. Je n'avais jamais été en retard avant, mais je n'ai presque pu me réveiller depuis hier.
De plus, ma moto était en panne, j'ai donc dû venir à pied.
Arrivé en cours, je toque et le professeur m'ouvre, en voyant ma présence il émet un soupir et me regarde légèrement mal.

- Je suis désolé pou-

- Bien, allez vous asseoir.

À peine aigris le gars. Je vais donc à côté de Wilan, ou plutôt de son fantôme étant donné qu'il n'était pas là.
C'était bien l'un des cours les plus ennuyeux que je n'ai jamais vécus. Peut-être parce que Wilan m'a habitué à sa présence et qu'aujourd'hui il n'était pas ?

Puis vient 11h30, je m'empresse de sortir de cette salle remplie de la mauvaise humeur du professeur, dont je ne connaissais toujours pas le nom.

Arrivé dans la cour, je vois Wilan adossé contre un mur à côté du banc habituel. Max, Logan, Alice, Caélia et Ina y étaient aussi. Seulement Max, Logan et Ina étaient sur le banc, Alice assise par terre et Caélia adossée à côté du brun.

- Hum... tu n'étais pas en cours ce matin ? Dis-je en regardant Wilan.

- Oui, j'avais des choses à régler.

Il est froid ? Il n'ose même pas me regarder, ne donne pas de détail. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je n'avais pas le temps de jouer à ça.

Je tourne alors mon attention sur les personnes du banc.

- Une petite place ?

Max commença à bouger, mais je vis Logan commencer à rigoler en le retenant.

- Avec ton gabarit ? Tu n'en as pas besoin, tu es si maigre que tu peux t'incruster partout ailleurs.

- Au moins cela change d'avant, ou une " petite place " était celle de deux personnes ! Ajouta Ina.

" Oh ? " je referme ma veste d'un vert foncé, gêné.

- Je dois aller voir des personnes de... ma classe.

Je pouvais voir un peu de peine dans le regard de Caélia et Max, Alice s'en foutait, les deux idiots rigolaient, une haine ce grave dans le regard de Wilan.

Je ne voulais pas rester plus longtemps dans cette ambiance, je me dirige donc vers les toilettes, celles-ci sont une sorte de meilleures amies.

Mais prêt à entrer dans une cabine, je sens une main agripper mon poignet. Je me tourne et vois ce visage familier.

- C'est ça " des personnes de ta classe " ? N'empêche je suis rassuré, tu ne vois pas d'autres mecs. Tente-t-il de dire sarcastiquement.

-  S'il te plaît Wil...

- Ne reste pas avec des gens qui te traitent comme ça.

- Tu restes bien avec eux toi.

Il me prend dans ses bras et commence à chuchoter quelques légers mots.

- Tu es parfait Evan. Si tu ne veux plus que je leur parle, demande-moi.

Je ne dis rien, je ne voulais pas lui demander cela. Demander à quelqu'un de plus parler à d'autres est juste égoïste, alors je préférai ne rien dire, mais il reprit la parole.

- Tu n'as pas bestoin de me demander, j'arrête définitivement. Je parlerais avec Caélia, Alice et Max.

Les larmes commençaient à couler le long de mes joues, et atterrissent sur ses épaules.
Je n'ai jamais pleuré dans les bras, ou juste devant quelqu'un. Seulement depuis qu'il essaie d'entrer dans ma vie, je ne fais que ça.

- Wilan...

- Je ne veux que ton bonheur, il hésita quelques secondes, petit cœur.

- Je n'ai jamais pleuré dans les bras de quelqu'un avant.

J'ai pu sentir un sourire se former sur son doux visage posé sur ma tête. Nous sommes restés deux minutes comme ça, sans parler, sans bouger, à part ses mains qui caressaient mon dos. Le monde autour ne nous importait peu, rien n'existait.

Puis nous avons du nous séparer lorsque la sonnerie retentit. Et le soir, il se proposa pour rentrer à pied avec moi.

Nous sommes silencieux, nous n'osons pas parler, ni nous regarder. Quand vient un moment où des enfants sont venus nous voir.

- Vous avez des bonbonsss ?

Wilan s'apprêtait à répondre, mais je l'ai légèrement devancé.

- Non, dis-je froidement en me dépêchant de partir.

Wilan a fini par me suivre en ne disant rien de plus à ces gamins. Je pouvais sentir son regard insistant posé sur moi, lorsque je m'arrête et me tourne vers lui, m'apprêtant à parler, c'est bien lui qui me devance cette fois.

- Tu n'aimes pas les enfants ?

- Les gamins sont des monstres, répondis-je en reprenant la marche.

Il reprit aussi, mais ne voulait pas lâcher l'affaire.

- C'est à cause de ton passé que tu ne les aimes pas ?

- Que puis-je faire pour que tu la fermes ?

Je le regardais à mon tour intensément, à ce moment nous sommes arrivés devant ma maison, alors nous nous arrêtons.

- Si tu veux que je la ferme, embrasse-moi.

Pensait-il que je ne pourrais pas ?

J'entoure légèrement sa nuque de mes mains, évitons de l'étrangler, puis l'embrasse. Ce n'est pas un baiser de cinq secondes, ce ne sont pas nos lèvres qui se collent. Ce sont nos langues qui s'emmêlent pendant bien une trentaine de secondes.

Seulement nous finissons par séparer nos visages pour reprendre notre souffle.

- Ne pense pas que... cela signifie quelque chose.

Finissais-je par dire, puis je m'éloigne de lui et cours dans ma maison, le laissant en plan. Au moins, j'avais réussi à faire en sorte qu'il la ferme.
Le truc, c'est que dorénavant il en demandera de plus en plus.

J'étais perdu dans mes pensées, à le regarder à travers la fenêtre de ma chambre que je m'étais empressé de retrouver, quand mon, «père» y entre.

- Evan ! C'était quoi ce... ce truc avec ce garçon dehors ? Hurla-t-il.

- Je suis presque sûr que la Chine t'a entendu..  Soupirais-je. N'ai-je pas le droit d'embrasser un garçon ?

- Ce détraqué est-il ton petit ami ?

- Putains mais qu'est-ce que t'en as à foutre ? Ma vie, tout ça, ce n'est pas ton problème.

Je n'aurais peut-être pas dû dire ça, étant donné qu'il s'empare de mon cou à l'aide de ses mains durs.

- Est-ce que c'est ton mec bordel ?

Je l'ignore, et il a fini par me lâcher avant de sortir de ma chambre, mais son visage ne montrait que du dégoût et de la déception, envers moi.

Eat Little Heart - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant