Le lendemain, avec Sancha, nous prenons un copieux petit-déjeuner et partons très tôt pour une escapade touristique.
Au programme : l'église San Giorgio di Maggiore et la Galerie d'art dell'Academia.
Comme nous sommes à la pleine saison, les lieux sont noirs de monde.
Mon amie semble pourtant ravie de me faire découvrir les splendeurs de la ville qu'elle côtoie chaque été.
J'essaye de l'imiter, de m'émerveiller devant les détails édifiants de l'architecture, de contempler les toiles des maîtres vénitiens. Mais, je ne peux m'empêcher d'être à l'affût.
C'est limite si, chaque fois que j'aperçois l'ombre d'une mèche blonde, je ne bondis pas comme une grenouille.
La ville est pourtant grande, et rien ne m'assure qu'il s'y trouve toujours, mais je redoute de croiser Giorno. Enfin, je redoute, disons au moins autant que j'espère secrètement le revoir...
Je suis tellement obnubilée que Sancha finit par prendre le large parmi les couloirs remplis de tableaux. Et quelques minutes plus tard, je la retrouve au bras d'un beau vénitien qui s'est proposé de l'escorter pendant sa visite de la galerie.
Je ne lui en veux pas de préférer la compagnie de cet homme à la mienne, mais je ne tiens pas particulièrement à tenir la chandelle.
- Je ne me sens pas très bien avec toute cette foule. Je vais aller prendre un peu l'air, je l'avertis avant de m'éclipser.
Une fois dehors, je longe le canal et me laisse porter par le vent.
Mes pas me conduisent dans une large rue bordée de cafés et de restaurants. Je me mêle aux flâneurs, et passant devant une pizzeria, je me laisse tenter par les bonnes odeurs de tomates cuisinées et de mozzarella fondante.
Je jette un œil sur le menu en devanture, lorsque je me fais brusquement percuter. Si fort, que j'ai presque l'impression de me prendre la charge d'un bélier mal luné !
Dans ma chute, je heurte une table de la terrasse et me retrouve les quatre fers en l'air, ma petite robe blanche noyée de café.
- Excusez-moi, je ne vous ai pas fait mal ?
Ce n'est finalement pas un bélier qui vient de m'envoyer valser, mais une charmante jeune fille essoufflée, dont la coupe en spirale m'évoque une glace à la fraise.
Elle va pour me tendre la main, mais se détourne quand quelqu'un l'interpelle au loin :
- Trish ! Reviens, on doit rester groupé.
Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille !
Je n'attends pas qu'il arrive et me faufile à quatre pattes sous les tables du fond, priant pour que cela suffise à me soustraire à son regard.
Depuis ma cachette, je vois la jeune fille se faire rattraper par des bras que je ne connais que trop bien.
- Laisse-moi, Giorno. J'ai besoin de prendre l'air.
Il ne la lâche pas. Au contraire, ses mains agrippent fermement ses fines épaules dénudées...
- Trish, tu ne devrais pas t'éloigner et t'exposer comme ça, c'est bien trop dangereux. Sois raisonnable, rentre dans la tortue.
- Non ! J'en ai marre de me cacher comme une enfant effrayée. Marre de dépendre de vous. Moi aussi, j'ai un stand, et je suis capable de me défendre.
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Enseigne moi la patience - Yandere Giorno
FanfictionVous êtes une jeune professeure d'Histoire. Votre vie bascule le jour où le sublime et charismatique Giorno Giovanna devient votre élève. Toute l'année, vous avez résisté à ses charmes et entendez bien continuer. Mais la fatalité du destin semble bi...