Chapitre 27 : Za Warudo !

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- Parce que, moi, Giorno Giovanna, je suis à toi, énonce-t-il à mes lèvres tremblantes, comme s'il cherchait à les nourrir de son souffle. Parce que tu es mienne et que je refuse de te voir mariée par un faux prêcheur, à un ersatz qui me ressemble...

Un grognement rageur et étouffé m'arrache soudain à l'emprise de Giorno.

En voyant mon fiancé ramper vers moi et lutter contre des ronces qui mordent sa chair, le visage rouge et furieux, à moitié ensevelie sous un épineux bâillon, ma léthargie se mue en stupeur.

Et je la vois. Cette silhouette dorée, inhumaine, qui flotte au dessus de nous dans un terrifiant halo de clarté : Gold Expérience !

D'un brusque sursaut, je me redresse et regarde autour de moi, prenant la mesure de ce qu'il est réellement en train de se passer.

Pendant que je me laissais hypnotiser par la déclaration de Giorno, ses hommes en ont profité pour nous encercler et se chargent désormais de vider les lieux.

Dans les bras de sa mère, mon petit Benito pleure et se débat tandis que Sancha se laisse guider loin de l'autel par la poigne d'Alice. Par dessus son épaule, elle m'adresse un regard larmoyant de remords et d'impuissance. Un regard qui me cri à quel point elle est désolée de ne pas risquer sa sécurité et celle de son fils pour venir m'aider.

Lié encore plus sévèrement qu'Angelo par les ronces, le Père Pucci se tient à genoux comme un martyr, la main menaçante de Fugo appuyée sur le haut de son crâne et le canon du revolver de Mista pressé contre sa tempe.

Toute cette démonstration de force abusive, toute cette tyrannie, me révolte. Et tout ça pour quoi ? Juste pour ruiner mon mariage et me récupérer ?

Je ne reconnais pas l'homme impitoyable que se tient devant moi. Et quand j'affronte à nouveau son regard, c'est avec une rancœur affligeante.

- Comment oses-tu ?! Tu avais promis !

- Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Fais-moi simplement confiance. Je vais te conduire en sécurité... argue-t-il, sourcils froncés, en tendant la main vers moi.

- Non ! Ne me touche pas ! je hurle en me reculant pour lui échapper.

Un bras surgit alors de derrière moi, me ceinture le ventre, et me plaque brusquement contre une masse plus étincelante que l'or et plus dure que le marbre.

Prisonnière de l'étreinte de Gold Experience, je ne peux empêcher Giorno de s'approcher. Tout ce dont je suis capable, c'est détourner la tête pour éviter le geste prétendument réconfortant qu'il darde en direction de ma joue.

- Bice, je suis désolé, mais aujourd'hui, je ne te laisse pas le choix, achève-t-il en laissant retomber son bras devant mon regard écœuré.

Il est désolé ?!

Derrière la fermeté de son visage, je cherche la moindre trace de remord, et mon cœur se soulève de ne trouver que le sceau de son éternelle détermination. Je devine qu'à ce stade, même le supplier n'y fera rien. Il ne pliera pas, ne se laissera pas émouvoir...

Et pourtant, il trésaille en même temps que moi lorsque qu'une voix enfantine et enragée traverse la nef :

- TATATIE !!!

Au pas de course, Benito s'élance vers nous, et Giorno a tout juste le temps de se retourner avant de recevoir la charge d'un minotaure miniature qui brandit au dessus de sa tête un marteau de guerre deux fois plus grand que lui.

Enseigne moi la patience - Yandere GiornoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant