Bercée entre le rêve et la réalité, je m'éveille dans une étuve douillette. Encore molle et étourdie de sommeil, je frotte ma joue contre un oreiller de peau satinée, à la chaleur enveloppante. Je remue sous la couette pour échapper à la moiteur qui recouvrent mes membres alanguis et ouvre péniblement les paupières.
Un bras solidement enroulé autour de mes épaules m'empêche de m'affaler sur le dos pour m'étirer. Mes yeux s'adaptent à la lumière qui perce à travers les volets vénitiens et tombent nez à nez sur un muscle saillant, au téton recouvert de bave !
Je lève le cou, désormais aux aguets, et une main s'immisce dans mes cheveux pour les caresser.
- Bien dormi ?
La voix sensuelle qui tombe à mon oreille fait ressurgir les souvenirs torrides de la veille. Ma conscience se met au garde à vous et je roule sur le matelas pour m'extirper du lit en vacillant comme une chandelle.
Les cheveux tirés en arrière en un chignon de boucles blondes, le dos droit, adossé à la tête de lit, Giorno me sourit d'un œil amusé, comme si de rien était. Comme s'il était normal que je me réveille dans ses bras, que je lui bave dessus, et que je me tienne devant lui, nue comme un ver...
Quand je prend note de ma nudité, j'attrape un oreiller et le brandit devant moi comme un bouclier. J'ai conscience que cet excès de pudeur n'a aucun sens, qu'il a déjà tout vu... Mais la magie de la nuit est derrière nous. Nous sommes redevenus deux êtres distincts, que les années ont séparés. Et si lui n'éprouve aucune gêne, de mon côté, je suis aussi intimidée que si je faisais face à un inconnu.
Il hausse un sourcil, se retient clairement de rire, mais s'abstient de tout commentaire. Pour ne pas m'embarrasser davantage, en parfait gentleman, il détourne le regard et reporte son attention sur le portable qu'il tient entre ses mains.
Sous la lumière de l'écran, je remarque le reflet des verres d'une paire de lunettes. La monture dorée accentue les angles de son visage et lui donne un air strict et sérieux des plus sexy... Mais ce n'est certainement pas le moment de m'extasier !
Je ne sais même pas l'heure qu'il est et à tous les coups, Sancha doit encore se faire un sang d'encre.
Après m'être escrimée à enfiler ma robe de bal, je retourne mon sac pour trouver mon téléphone...
- C'est ça que tu cherches, peut-être ?
La voix grave de Giorno résonne dans mon dos et en faisant volte-face, je réalise que depuis le début, c'était MON portable qu'il était en train de consulter !
J'aurais aimé lui faire la leçon d'une intonation sévère et outrée, mais devant l'aura écrasante du Don en chemise noire, à moitié torse nu, ma voix refuse de sortir. À la place, je me ratatine et me contente de lui arracher mon téléphone en me mordant l'intérieur des joues.
- Sancha a essayé de te joindre plusieurs fois, ainsi qu'un certain Angelo... m'informe-t-il dans le plus grand des calmes.
En entendant le nom de mon fiancé, je me délite sous le poids du malaise.
J'ai le malheur de croiser le regard acéré de Giorno, et je comprends que je ne dois surtout pas me fier à son indolence. Il est peut-être passé maître dans l'art de dissimuler ses émotions, mais au fond de ses iris en clair-obscur, je reconnais l'ombre de la jalousie et l'éclat d'un désir possessif.
Qui sait ce qu'il serait capable de faire s'il retombait dans ses travers obsessionnels ?
Si je n'ai aucune idée de ce qu'il se trame dans sa tête, je sais qu'il m'a dans la peau. Il me l'a bien prouvé hier soir... Et quand je songe à ce que nous avons fait, les braises de notre union se rallument dans un vent de panique.
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Enseigne moi la patience - Yandere Giorno
FanficVous êtes une jeune professeure d'Histoire. Votre vie bascule le jour où le sublime et charismatique Giorno Giovanna devient votre élève. Toute l'année, vous avez résisté à ses charmes et entendez bien continuer. Mais la fatalité du destin semble bi...