Chapitre 16 : Gangstar

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En sortant de l'église Girolamini, je me sens un peu plus confiante et rassurée. Et comme pour s'ajuster à mon humeur, le soleil de midi a chassé les nuages de la matinée pour illuminer la grande place.

Il est temps d'aller retrouver Sancha !

En traversant le quartier où j'avais trouvé mon appartement, à deux pas de celui de ma meilleure amie, je me rends compte à quel point ça me manque d'habiter ici. Ce n'est pas tant les vieilles bâtisses et les ruelles parcourues de fils à linge et de tissus bigarrés. Mais tout simplement la proximité avec Sancha, qui plus que n'importe qui, est devenue vitale à mon équilibre ces dernières années.

Quatre à quatre, je monte les escaliers de bois vétuste et me hâte vers son appartement. Ça ne fait que six jours que je ne l'ai pas vue, mais je suis pressée de la retrouver.

Devant la porte d'entrée, comme si c'était la mienne, je sors le double des clés.

À peine j'ai franchi le seuil et refermé le battant, que j'entends des pas arriver dans mon dos au petit trop.

- Tatatiiiiie !

Des bras minuscules s'enroulent fort autour de ma jambe et je manque presque de tomber.

Dans un grand sourire, je ramasse le petit ange et le soulève contre ma poitrine.

- Mio putto... Mouuah ! Picollo angelo della mia vita ! je m'exclame en embrassant sa joue ronde et barbouillée de ketchup.

Le vrai petit homme de ma vie. Celui à qui je peux dire « je t'aime » sans réserve, le voilà. C'est le fils de Sancha, et je l'aime comme si c'était le mien.

- Benito ! Viens finir tes pâtes ! lui crie sa maman en débarquant dans l'entrée, mains sur les hanches.

- Mais, c'est Tatatiiie !

Sancha me sourit largement et vient me donner une énorme bise.

- Maman a raison. Il faut aller finir ton assiette.

J'essaye de remettre le petit Benito dans les bras de sa mère, mais il s'accroche à mon cou comme un bébé koala.

- Mais tu m'as manqué euuuuh ! T'étais passée où Tatatie ?

- Si tu savais la vie qu'il me fait depuis six jours. Tatatie par-ci, Tatatie par là. Et maman, elle compte pour du beurre ? lui demande Sancha d'un ton faussement fâché.

- Non, maman c'est la plus belle. Et Tatatie c'est la plus zolie !

Je me fends d'un sourire et lui pince gentiment le bout du nez :

- Regardez-moi ça, quatre ans à peine et c'est déjà un petit séducteur...

Je ne le dirais jamais à voix haute, mais c'est vraiment le portrait craché de son père. Il a encore le visage poupin, la peau plus foncée, et les cheveux plus frisés, mais à part ça, la ressemblance avec Mista est saisissante. Et si le pistoleros était au courant de son existence, il lui serait impossible de le renier.

Pendant que le petit Benito finit son assiette, je lui demande comment se passe l'école.

- Les filles, elles m'aiment bien, surtout quand je veux les attraper ! Mais les garçons ils se moquent de moi parce que j'ai pas de papa... Alors je les tape ! Et je dis que j'ai pas besoin de papa, que j'ai déjà maman et tatatie !

Enseigne moi la patience - Yandere GiornoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant