Soumise [En Pause]

Chapitre 15

Ella 

Après avoir déposé Samaël, Barry conduit pendant encore une demi heure au moins. Je fixe le paysage pendant toute la durée du trajet. 

Nous nous arrêtons finalement devant un énorme centre commercial. J'en reste bouche bée. Mon père avait pour habitude me me prendre mes vêtements dans le carrefour market en bas de chez nous. Je sors de ma stupeur quand le chauffeur m'attrape par le poignet. 

"Je te préviens ma jolie, tu n'as pas intérêt à me faire une scène si tu ne veux pas y rester. Tu ne me lâche pas d'une semelle. Compris ?

-Compris. je ne sais pas si il m'a entendu tellement j'ai parler bas. 

-Ah et une dernière chose, Aron m'a donné un plafond, si tu le dépasse on range tout et tu rentre sans rien. 

-Et c'est quoi le plafond ? Je demande.

Il rit 

-Sa tu le verra au moment de payer, sinon ce n'est pas drôle."

Connards !   

Je le suis en silence jusqu'à ce que nous entrions dans le magasin. Barry s'assoit dans un coin et je commence mes recherches. 

Vu que je suis fine comme un piquet, je laisse tomber tout ce qui dépasse le XS, ce qui limite déjà mes choix. Au bout de quelques minutes, je me dirige vers les cabines avec deux shorts, un leggings, trois hauts et trois pulls. 

Quand je commence a me changer je n'ose même pas me regarder dans le miroir, mon corps me répugne. Il est couvert de bleus et de cicatrices, on voit mes côtes et ma colonne vertébrale sans que je me penche. Mes clavicules sont biens trop visibles, en gros je ressemble a un squelette. Je détourne le regard et enfile le premier ensemble, un short de sport taille haute gris et un petit top de la même couleur. En ressortant, je repose un des pulls qui ne me va pas du tout pour aller regarder les robes. Je n'en met presque jamais mais certaines m'attirent. Je finis par en prendre une beige. Elle est simple mais belle. 

Une fois que j'ai tout sélectionné, je commence à faire les comptes. Je prend donc seulement la robe, un pull et un gilet, les deux shorts et deux hauts. J'arrive a un total environnant les 95 euros. J'espère que Samaël ne m'a pas mis un plafond en dessous. 

Je rejoins Barry et lui donne mes achats. Il passe en caisse et je ne peux rater les œillades que me lance la caissière. Elle finit par annoncer le prix au chauffeur qui lui tend la carte. Je croise les doigts et soupire de soulagement quand le paiement est accepté. 

Barry finit par remarquer l'intérêt que me porte l'employée et grogne avant de me prendre le poignet. Il me tire avec force, n'arrivant qu'a attirer l'attention d'encore plus de monde. Une fois sur le parking il me pousse dans la voiture violement et démarre dans la demi seconde suivante. 

Au bout de quelques temps, il reçoit un appel et le met en Bluetooth. C'est Samaël. 

"Allo Aron, je suis là dans 15 minutes. 

-Laisse tombé, je vais rester encore un peu. 

-Avec Jessie ou une autre ? 

Sérieusement ? 

Il dit sa comme si il était normal de changer de compagne comme de chaussettes ! 

-Avec Jessie, j'ai besoin de décompresser. Je serais pas long et Jake viendra me chercher. Tu peux laisser Blondie à la maison mais verrouille tout même les fenêtre ! Je rigole pas Barry tu laisse aucune issue. 

CONNARD !!!! 

-T'inquiète ce sera fait. 

Deuxième Connard ! 

-Et dit moi, la carte est passée ? 

Barry sourit en me jetant un coup d'œil. 

-Il reste encore 668 euros dessus d'après mes calculs. 

Samaël éclate de rire derrière le combiné. Quand à moi j'en reste bouche bée. De toute façon je me suis contenté du minimum toute ma vie alors pourquoi cela changerait maintenant ? 

-Bon je te laisse je dois aller combler ma dulciné." Et il raccroche. 

En arrivant, le chauffeur ferme tout comme le lui a demandé l'autre connard puis s'en va en claquant la porte. 

Je me retrouve seule, encore. Ce qui ne me rassure pas vu que la dernière fois, je me suis retrouvé a deux doigts de me faire violer par un connard. 

Je m'affale sur le canapé et continue Lucifer. Au bout de trois épisodes, mes yeux commencent à se fermer tout seuls. J'éteint la télévisons, récupère mes achats et me dirige vers mon lit, espérant pouvoir trouver le repos sans que mes cauchemars ne reviennent me hanter. 

Mais c'est peine perdue. 

Des cris et encore des cris. Mais cette fois ils ne sont pas le résultat des coups de mon cher père. Ma mère tremble de peur, baignant dans son sang. Mon père est au bar et du haut de mes quartes ans je ne sais pas quoi faire. Si je demande aux voisins mon père me tuera. Si j'appelle les secours ce sera pareil. Alors je prend mon courage a deux mains et vais le chercher. 

Grave erreur !  En sortant, le froid hivernale me glace les os. Je suis en chemise de nuit rose et je n'ai rien aux pieds. Mais maman a besoins de moi alors je continue. Au bout de trop de temps a mon gout je tombe d'épuisement et de froid. Je suis perdue. Je vais mourir ! Quand le bruit de pas dans la neige me redonne espoir. 

Un homme, la quarantaine a tout casser se penche et me prend dans ses bras. Je pense être sauvée mais je fais erreur. Il s'engouffre dans une ruelle sombre et me repose. Là il me regarde fixement et tout en baissant son pantalon, me demande de retirer ma petite robe. De tout les hommes sur cette terre, il a fallu que je tombe sur un pédophile. 

J'essaie de courir, il me rattrape, je me débat, il me frappe. 

Je suis prise au piège alors je hurle. 

Je hurle de toue mes forces quand une gifle violente me rappelle à la réalité. 

Je suis en sueur, tous mes membres tremblent en se remémorant cette nuit. 

"C'ETAIT QUOI CE MERDIER BLONDIE !?"