Soumise [En Pause]

Chapitre 8

Ella 

Putain mais quel con ! 

Je l'ai dit, j'ai dit à Samaël que je ne mangeais presque jamais quand je vivais chez mon père. 

Mais deux choses m'inquiètent encore plus, la première, il semblait savoir dans quelle situation je vivais avec mon père, alors que sait il d'autre ? Et la seconde, si il a réussit à me faire avouer ça, que réussira t-il a me faire révéler d'autre sur mon passé ? 

Putain ! C'est la merde ! Enfoiré de Samaël ! 

Je l'ai finalement planté dans le salon. Dans ses yeux j'ai vu apparaitre de l'étonnement, puis plus rien. Je déteste quand les autres ont pitiés de moi, mais je préfère sa à l'indifférence. Même indifférence dont se crétin à fait preuve. Non je ne m'attendais pas à ce qu'il me fasse un câlin ou me dises des mots doux. Mais j'aurais espérer au moins une réaction !

Et bah non, rien. Il c'est comporté comme une personne sans cœur. Il n'a rien dans la poitrine et ne peux rien ressentir. 

Je m'assois sur le lit et regarde la fenêtre que j'avais détruite, elle est bien plus belle que la précédente. En fait il devrait me remercier. Bon j'abuse peut-être. Mais quand même, il y a un peu plus de lumière et puis, si l'envi lui prend de m'enfermer à nouveau, je pourrais sortir plus discrètement et sans me blesser comme une idiote. 

Je commence à me perdre dans mes pensées quand ma porte s'ouvre, Samaël apparait, un paquet surgelé à la main. 

"Tiens, et tache de ne pas la rater !" Il me lance une purée à faire réchauffer au Micro onde. 

Non mais j'hallucine ! Il est sérieux là ? Quel connard ! 

Il m'a juste donnée envi de la laisser trop longtemps. Je me dirige vers la cuisine, place la purée dans un saladier en verre et met la cloche. Au lieu de laisser une minutes, j'en met dix. Puis je retourne sur le divan, le plus loin possible bien sur de Samaël. Ce qui lui arrache un léger rictus qui disparait vite.

Au bout de cinq ou six minutes,  Samaël bronche. 

"Elle en est où ma purée Blondie ?

-En train de réchauffer.

Ou plutôt de cramer connard !

-C'est long, va la sortir, tu as du te planter même sur sa putain !"

C'était voulu andouille tu vas boire une soupe avec grumeaux c'est moi qui te le dis. 

J'arrête le micro onde et sors la substance liquide censée être comestible. Je la dépose sur la table avec une assiette et des couverts et lui dit :

"Je n'ai pas faim, je vais me coucher."

Il ne prend pas la peine de me répondre et commence à se servir en...

Oh putain !

Il n'utilise pas la cuillère et verse directement depuis la casserole ce qui fait qu'il s'en met partout !

Je suis une femme morte !

"ELLA PUTAIN RAMENE TON CUL TOUT DE SUITE !!!! 

C'est ce que je disais, morte et enterré. 

-Il y a un problème ? 

Feindre l'ignorance, ça vaut mieux. 

-Tu te fous de ma gueule, je t'ai demandé une purée, pas une putain de soupe ! Il retire son tee-shirt taché. 

Putain, il est bien gaulé le Samaël ! 

Je ne répond rien, autant ne pas le (re)provoquer.  

-Jette moi sa, on sort. Son ton est plus calme. 

Attend, on sort où ? 

-Comment ça, on sort ? 

-On va manger dehors. Ah et ne t'attends pas à du étoilé on fera dans le basique." 

Alors là, si je m'attendais à ça ! Il me cri dessus pour une purée puis me propose d'aller au restaurant ? 

Je ne vois qu'une seule réponse, Samaël est bipolaire ! 

Je met la "soupe" à la poubelle et l'attend devant la porte. Je n'ai pas de quoi me couvrir, et je ne pense pas que mon short et mon débardeur tiennent chaud. En se rendant vers sa chambre, Samaël m'aperçoit et rentre dans une autre pièce avant de redescendre. 

Il finit par me jeter un sweet gris avec écrit 83 en gros au centre. Je l'enfile sans poser de question. 

Je monte en voiture avec un diable ayant finalement un bout de cœur dans le thorax. Et pourtant, ce n'est pas rassurant. Il va peut être m'abandonner sur le bord de la route ou en forêt. Il pourrait aussi bien me tuer. 

Ella arrête avec tes conneries, tu vas te mettre à trembler pour rien ! 

Après un trajet assez court, nous nous arrêtons finalement devant un restaurant chinois à libre service. Mon rêve de gamine. Samaël m'attrape le bras et me guide vers l'intérieur, il demande une table pour deux. 

Une fois installés, il me dit de ne pas m'éloigner de lui et m'interdit d'adresser la parole à qui que ce soit sans lui. Puis il me donne une assiette. 

Toute cette nourriture, c'est plus que ce que j'ai mangé dans toute une vie. Je n'oublie pas néanmoins, que je souffre encore d'anorexie et que si je mange trop, je risque de tout redonner dans les toilettes. 

Chienne de vie !