22. 𝑑𝑖𝑠𝑐𝑢𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒́𝑐𝑖𝑠𝑖𝑣𝑒

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« Minnie, c'est sûrement faux, c'est pas possible qu'il t'ait oublié aussi vite. »

Enfoncé dans le canapé sous une couverture, de la glace entre les mains et devant une comédie romantique, j'avais l'impression de ressembler à un cliché ambulant. Pourtant, je m'étais rendu compte qu'être dans cette situation était réellement réconfortante, même si j'avais plus envie de pleurer que de rire devant le film.

« Pourtant il avait l'air proche de cette femme. Et puis elle est magnifique, ça ne m'étonnerait pas qu'il ait craqué pour elle. »

« Mais tu es encore plus beau qu'elle ! »

Je jetai une œillade peu convaincue à Tae, qui essayait présentement de me réconforter depuis que nous étions rentrés.

Cette femme était belle, riche, talentueuse, et en plus paraissait gentille. Elle avait tout pour elle, alors pourquoi Namjoon se contenterait de moi s'il avait la possibilité de se rapprocher d'elle ? Je n'avais rien à lui offrir. 

D'autant plus qu'il ne m'avait toujours envoyé aucun message. Autant dire que le faible espoir que j'avais au début avait à présent totalement disparu.

Rajouté à cela le fait qu'ils avaient commencé à démolir l'académie, j'avais la sensation que tout s'écroulait autour de moi.

J'entendis Tae soupirer, puis il prit de force ma glace pour la poser sur la table basse sous mes protestations avant de me tirer dans ses bras. J'arrêtai aussitôt de râler la perte de ma glace et préférai m'enfoncer dans l'étreinte rassurante de mon meilleur ami. Ainsi enveloppé, je laissai les larmes couler librement sur mes joues et les sanglots me secouer les épaules. Je n'avais pas peur de me laisser aller lorsque j'étais avec Tae. Je savais que jamais il ne me jugerait.

Soudainement, la sonnette de l'appartement retentit. Je me redressai, surpris, et croisai le regard tout aussi étonné de mon cadet.

« Tu attendais quelqu'un ? »

Il secoua négativement la tête et me dit qu'il s'occupait d'ouvrir la porte. Je perçus alors ses pas se diriger jusqu'à l'entrée, puis l'ouverture du battant, avant qu'un juron de sa part me parvienne.

« Qu'est-ce que tu fous ici ?! »

Je n'entendis pas l'autre personne répondre, mais je devinai que Tae l'avait laissé entrer, car j'entendis des pas puis la porte se refermer.

Je tournai les yeux vers le couloir et vis Taehyung s'arrêter à l'entrée du salon.

« Je vais chez Yoongi hyung pour vous laisser parler. Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m'envoies un message ou tu m'appelles. »

Ma curiosité monta ainsi en flèches, tandis qu'il s'éloignait et s'abaissait pour mettre ses chaussures, avant de claquer la porte.

Je vis ensuite une silhouette bouger, et je sus l'identifier même de là où je me trouvais.

Lorsque Namjoon apparut dans le salon, je me levai précipitamment du canapé et replaçai mes vêtements dans le but de me donner une certaine contenance. Il s'avança vers le milieu de la pièce, les mains dans les poches de son long manteau.

Les sourcils froncés, je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il semblait aller bien, et je me demandai si notre séparation lui avait fait quoi que ce soit, même si la pensée qu'il était aussi beau que d'habitude me traversa.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

Et même si j'étais heureux de le voir, je n'oubliais ni les jours passés sans un message ou appel de sa part ni la photo de lui aux côtés de l'actrice.

« Je... je voulais qu'on discute. »

Est-ce qu'il voulait me dire en face que c'était fini entre nous ?

Je n'étais pas prêt à entendre ces mots de vive voix, mais c'était un mal nécessaire, et même si cela me blesserait, j'en étais conscient.

Alors je hochai doucement la tête, et me raclai la gorge pour être sûr que ma voix ne flanche pas, pour ne lui montrer aucune faiblesse de ma part.

« Tu peux t'asseoir sur le canapé. »

Je remis un peu d'ordre. Je repliai la couverture et la disposai sur le dossier du canapé, avant d'aller mettre la glace au congélateur. Et s'il comprit dans quel situation je me trouvais avant qu'il arrive, il ne fit aucun commentaire. 

Lorsque je revins au salon, il s'était installé au bord du canapé, comme s'il n'était pas tout à fait à son aise, et cela me porta un coup à la poitrine de le voir si mal à l'aise dans mon appartement, auprès de moi.

Je m'assis sur le fauteuil, en face de lui, parce que je ne voulais pas me mettre juste à côté de lui.

Me tortillant légèrement sur place, je passais sans cesse une main dans mes cheveux.

« Alors... de quoi voulais-tu parler ? »

Je le savais très bien, mais je voulais que ce soit lui qui aborde le sujet.

Il sembla lui aussi se tortiller, et il se racla la gorge avant de commencer :

« Je voulais que... je voulais que l'on parle de tout ça. »

Alors c'était de cette manière qu'il désignait ce que j'aimais ?

J'avais beau avoir peur du jugement des autres, s'il commençait à me critiquer, je n'allais pas me laisser faire.

« Tout ça ? » répétai-je, un sourcil haussé. 

Et lorsque je vis à quel point il semblait hésitant, à chercher ses mots, à éviter mon regard, je sus que cela allait être une conversation compliquée. 

Nuit éternelle - minjoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant