Chapitre II

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AMARIS

Mon réveil sonna, mais comme d'habitude, je ne ressentais pas l'envie de me lever.

Pénélope sauta soudainement sur mon lit, comme tous les matins à l'internat pour m'empêcher de me rendormir et être en retard.

J'aimerai qu'elle puisse faire ça le lundi matin, ça m'éviterai de croiser le mauvais regard de monsieur Klark.

– Aller debout la retardataire, c'est l'heure de se lever.
– La retardataire ?

Je fronçai les sourcils à ce nouveau surnom. Elle savait très bien que je n'aimai pas qu'on rigole de mon manque de motivation le matin.

– Je rigolai, aller dépêche toi !
– Tu sors ça d'où Penelope ?

Estelle lança un coussin sur mon lit, comme pour faire changer l'humeur d'aujourd'hui.

– La seule personne que j'ai entendu sortir ce mot c'est Bush, tu deviens comme lui maintenant ?

J'attrapai mes affaires et parti m'enfermer dans la salle de bains pour m'habiller sans lui laisser le temps de répondre.

Je prenais tout mon temps, passant un coup de brosse dans mes cheveux pour leur rendre leur forme habituelle.

En sortant, les filles étaient elles aussi prêtes.

– Excuse moi.
– C'est rien, mais s'il te plaît ne m'appelle plus comme ça.

Elle hocha la tête.

J'avais l'impression d'être trop dur avec elle, pourtant je passai mon temps à faire comprendre à tout le monde que je détestais qu'on me rappelle mes nombreux retards, monsieur Klark en faisait déjà beaucoup pour un lundi, alors si en plus ça continuai toute la semaine, je n'allais pas rester ici jusqu'à vendredi.

J'enfilai mes bottines à talons sortis de la chambre, mes livres en main (ceux qui n'entraient pas dans mon sac), et les filles qui me suivaient de près, tout aussi bien apprêtées.

Estelle était sur son téléphone, un casque autour du cou et Penelope qui tapait son poing contre celui de plusieurs personnes.

Nous descendons au rez-de-chaussée en passant par l'étage des salles de cours. L'internat se trouvait au dernier étage, c'est pour ça que nous étions si bien. Le plus haut est le mieux.

Je m'approchai de mon casier pour y ranger les livres dont je n'avais pas besoin pour le moment et me tournai vers Estelle.

– Eh, tu me prêterais ton casque ce matin ? Je crois que je vais avoir besoin d'ignorer des voix.
– Oui bien sûr.

Elle retira son casque et me le tendit.

– Bon on se retrouve ce midi.

Les filles hochèrent la tête et je tournai les talons.

Nous avions été dans la même classe les deux premières années, puis comme si quelqu'un avait entendu nos vœux d'être de nouveau ensembles, j'ai été séparée d'elles.

Je me suis retrouvée seule, dans une classe d'inconnus à qui je n'avais jamais adressé la parole.

Et bien sûr j'ai continuer dans le silence jusqu'à maintenant.

J'utilisai souvent le casque d'Estelle pour éviter d'entendre les voix des gens autour de moi.

Surtout au début, mes habitudes avaient étés complètement bouleversées alors il me fallait un moyen d'oublier.

Je crois qu'en fait, j'aime juste pas les gens. Surtout ceux de ce lycée.

J'entrai dans la salle de mon premier cours d'aujourd'hui : les maths. Ce n'était ni ma matière préférée, ni la pire. Peut-être juste parce que j'adorai cette professeur. Elle expliquait si bien que j'avais de bonnes notes dans ses cours ce qui n'était jamais arrivée une seule fois dans ma vie.

AMARISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant