AMARIS

Chapitre XIX

NATE

Mon téléphone n'arrêtait pas de vibrer mais je refusai de répondre.

J'avais laissé les rideaux de ma chambre fermés alors j'étais plongé dans la noirceur de celle-ci.

« Quand on fait un pas en avant, on en fait deux en arrière. »

Elle avait raison, mais ça me faisait chier de l'admettre.

Et bordel je pouvais pas la laisser dicter mes émotions.

Une nouvelle fois, mon téléphone sonna, annonçant un nouvel appel de mon père qui me harcelait pour savoir où j'étais.

Parce que je ne l'avais pas prévenu pour cette semaine de vacances avec les gars.

Si je lui en avait parlé, il aurait refusé et m'aurait enfermé à double tours dans ma chambre jusqu'au retour de mes potes.

Deux jours sont passées depuis qu'Amaris m'a clairement fait comprendre qu'elle ne voulait plus qu'on s'adresse la parole. Non pas que ça me dérange, mais l'ambiance est franchement étrange dans le chalet. Je sais pas si c'est juste nous, mais je trouve Colin tout autant bizarre.

Je ne sais pas ce qui se passe dans ce chalet mais avec la pression que mon père me met depuis lundi, je n'ai pas une seule seconde pour y penser.

C'est un connard.

Mais c'est mon père.

Ses paroles tournent en boucle dans ma tête, encore et encore.

Amaris Goldman est définitivement la pire distraction que j'aurai pu avoir en débarquant dans ce lycée.

Parce que maintenant, j'ai une raison de plus de rater les examens, je le regretterais, je redoublerais encore, forcément. Mais le pire c'est ce qui pourrait se passer en plus, ce qui arrivera probablement si je n'obtiens pas cette bourse et que je ne parviens pas à gagner ces matchs.

Le coach me donne des exercices supplémentaires, parce que je le lui ai demandé en disant que je voulais m'entraîner au max, mais jamais je ne dirai la vérité.

Kai et Natan sont au courant, Amaris doit avoir des doutes, même si je ne pense pas que ça l'intéresse vraiment. Et les autres... je suis incapable de leur dire. J'ai déjà eu du mal avec Natan, ensuite Kai, alors eux, je suis pas sûr de leur dire un jour.

Je suis faible. J'ai faibli.

Demain soir aura lieu la soirée du nouvel an, les gars on prévu un début de soirée dans le chalet puis on ira dans une boîte de nuit très connue de ce côté du Canada.

Si j'en crois les dires de Colin, je ne voudrais même pas la quitter.

Cette fois-ci, je répond lorsque mon père appelle de nouveau. Je ne vais pas risquer de le mettre plus en colère qu'il ne doit déjà l'être et j'ai envie d'utiliser mon téléphone, ce que je ne fais plus depuis que j'ai décidé de l'éteindre pour ne pas voir les nombreux messages laissés dessus par mon père.

– Où est-ce que tu es ? Pourquoi tu réponds pas ? Tu veux que je...
– Oui je vais bien Papa, merci de t'en inquiéter. Je suis avec les gars cette semaine, on a trouvé un spot sympa pour s'entraîner au foot et réviser dans le calme.

Mensonge, mensonge et mensonge.

Sauf que je ne peux absolument pas dire la vérité.

– Quand est-ce que tu rentres ? J'aimerai bien voir comment tu as avancé. Et il faut qu'on parle de tes résultats en cours aussi, comment tu veux aller dans une bonne université avec ça ?