NATE
Je regardai à travers le peu d'espace que laissait la porte de la chambre des frères Goldman.
Il n'y avait aucune lumière, la nuit était tombée depuis un moment mais Amaris enchaînait les allers retours de la cuisine à la chambre de sa mère.
Chaque fois qu'elle ouvrait la porte de cette chambre, j'entendais des sanglots, ceux de sa mère.
Je me sentais encore moins à ma place qu'à la base.
Sa mère avait passé la soirée à sourire et à s'occuper de moi comme d'un enfant. Je ne comprenais pas comment son état avait pu se dégrader en si peu de temps.
Et Amaris aussi semblait sur le point de craquer. Chaque fois qu'elle venait dans la cuisine, j'avais l'impression qu'elle passait à une larme de s'effondrer.
Elle ne représentait pas la famille parfaite finalement.
Je savais qu'elle avait perdu son père, mais je ne me serait jamais douté que ça avait autant atteint tout ce petit monde. Du moins aucun d'eux ne le laissait transparaître.
Du bruit derrière moi me fit sursauter légèrement.
– On t'invite et tu peux même pas dormir. Désolé mec, notre mère a pas encore fait son deuil.
– Je vais pas m'en plaindre crois moi, tout le monde à ses problèmes.
– C'est clair.
– Mais Amaris aussi me fait de la peine, elle fait de son mieux pour l'aider mais on voit bien qu'elle est mal aussi.
– Ouais elle subit bien plus que nous les humeurs de notre mère. Elle ressent tout. Mais t'inquiète je vais m'en occuper.Cody sort de la chambre et s'approche de sa sœur pour la prendre dans ses bras.
– C'est bon je prends le relais, fais une pause.
Il lui embrasse le haut de la tête.
Je la regarde quitter l'appartement après qu'elle ait vérifié que son frère était bien allé dans la chambre.
Je lui laisse quelques minutes avant d'attraper mon paquet de cigarettes et une veste.
À travers une fenêtre, je la vois assise sur les escaliers extérieurs alors je la rejoins. Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose m'empêche de la laisser seule alors qu'elle se sent mal.
– Tu dors pas ? Demande t-elle en essuyant ses yeux rapidement.
– C'est bon t'es pas obligé, tu m'as vu pleurer aussi.Elle rit et ça me fait du bien de l'entendre.
Elle pousse son téléphone pour m'inviter à m'asseoir avec elle. Je suis à une marche en dessous alors je ne vois pas son visage.
– Alors ? Raconte moi.
– Sérieusement ?
– Je t'ai parlé de mon père, je peux savoir quelque chose aussi.
– Ok, ma mère a toujours pas fait le deuil de mon père. J'ai pas grand-chose à dire de plus sur la situation franchement.Je vois du coin de l'œil que ses mains trembles un peu. J'en conclu que c'est à cause du froid et c'est là que ma veste entre en jeu.
– Ça va merci.
– Prend la et tais-toi.Elle soupire, attrape ma veste et l'enfile.
– En fait aucun de nous n'a encore accepté son décès mais c'est elle qui en souffre le plus. Nous on a apprit à vivre avec, pas elle. Chaque petits trucs qui lui rappelle mon père c'est un supplice. Je sais pas si elle s'en sortira un jour.
– On fini toujours par s'en sortir.
– Peut-être pas cette fois Nate.
– Si. Crois moi.Je ne parle plus, me tourne le dos contre le mur pour pouvoir établir un contact visuel avec elle.
– Elle va s'en sortir.
– Super, le jour où ça arrive je pourrais crier « Eh, Nate Bush m'avait prévenu, il faut toujours l'écouter ».

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AMARIS
RomansaSi être une élève exemplaire et une bonne danseuse était la description parfaite des filles du groupe Sun Dolls, Amaris Goldman n'était en rien ce genre de personne. Pourtant elle faisait partie du groupe et elle était toujours en première vue. Timi...