AMARIS

Chapitre IX

AMARIS

Le bruit de nos pas sur le sol du cimetière résonnaient comme les mots que nous n'avons jamais eu le temps de dire à notre père avant son décès.

Aucun d'entre nous ne nous sommes pardonnés de ne pas s'être rendu compte de l'état dans lequel Papa se trouvait, pourtant on s'en est tous sortis, ou presque.

Maman s'est laissé tomber en même temps que lui, j'ai commencé de la même façon qu'elle puis je me suis relevé, Cody a fait preuve d'une indifférence que j'ai admiré quand j'étais au plus bas. Et Castiel n'a eu que la phase colère. Il cassé tellement de choses que nous avions du dépensé une fortune pour tout racheter, mais personne ne lui en a voulu, pas même Maman.

On a tous souffert de cette mort à notre façon.

Mon cœur se comprime quand je commence à voir l'endroit où nous avons étés séparés pour toujours.

Notre père est décédé d'un cancer il y a un peu plus de trois ans.

Quand on a apprit pour sa maladie, Maman était si sûr qu'il s'en sortirai qu'elle n'avait pas peur. Alors je me suis dit pareil en voyant qu'elle ne cédait pas aux larmes.

C'est sûrement pour ça qu'elle est aussi effondrée aujourd'hui, elle était dans le déni total. Si bien que le jour où les médecins ont affirmés qu'il ne reviendrait pas à la maison, son cœur s'est arrêté en même temps que le sien.

Je n'ai jamais compris pourquoi la vie se démenait autant pour nous enlever des personnes importantes en route.

Parfois ce n'est pas la mort qui nous séparent, et je me dis que si nous nous sommes éloignés, c'est que c'était écrit.

Mais personne ne mérite de perdre quelqu'un auquel il tient.

Papa ne méritait pas de mourir, aussi mauvaise soit-elle, il aurait pu finir sa vie sans que la maladie ne l'atteigne.

Mais nous ne sommes pas immortel. Il faut accepter que tout le monde pars un jour.

Je l'ai accepté au point de pas avoir de réel attachement pour aucune personne étant arrivé dans ma vie depuis ces trois dernières années.

Papa a mit un coup dans ma vision des choses, au point qu'aujourd'hui, je suis incapable de m'approcher de quelqu'un sans me demander de quelle façon cette personne va partir.

– Je crois que je veux rentrer finalement.
– Tu en es capable, tu le sais.

Elle ne fit pas demi-tour mais hésita avant de s'avancer lentement vers la tombe.

Je me sens terriblement mal en voyant des larmes sur ses joues, mais aussi sur celles de Cody. Tellement mal que je fini par les rejoindre.

Castiel passe un bras autour de mes épaules qui se veut réconfortant.

Malgré la façon dont il est partit, je ne me suis jamais sentie seule grâce à mes frères qui ont su se montrer présents jusqu'au bout, que ce soit pour moi, ou pour elle.

Je m'accroupis près de ma mère et pose ma tête sur son épaule, le regard fixé sur les quelques lettres qui décorent la pierre.

Je n'ai que des larmes silencieuses, autant que mes frères, mais pour notre mère ce n'est pas la même chose.

Elle pleure tellement que je me demande comment elle peut avoir encore autant de larmes après tout ce qu'elle a versée en trois ans.

Mais je n'y change rien. Je la laisse pleurer parce que je sais qu'elle en a besoin.