Chapitre 7

2.9K 52 11
                                    

Ethan

– Comment se passent les entraînements ?

– Toujours aussi intenses. Le coach nous en fait baver. Mais sachant que le premier match à lieu dans une semaine, cela n'est pas étonnant.

– J'espère que tu motives bien ton équipe également. Il faudra que maman me filme ça.

Je souris en observant ma mère. Avec ses cheveux bruns qui retombaient en cascade devant son visage, son sourire en coin et son visage fin, il n'y avait aucun doute sur le fait qu'elle était ma mère. J'avais bel et bien hérité de ses traits et en étais le premier ravis. Je remarquais quelques mèches de cheveux blancs qui repoussaient et me rappelais que le coiffeur passait le mercredi suivant et qu'il fallait que je la note sur la liste des participants.

Je reportais mon attention sur notre conversation en souriant. Retrouver sa mère faisait du bien. Pouvoir parler normalement de tout type de sujet, c'était... une bouffée d'air frais.

Ma grand-mère allait venir me voir la semaine prochaine pour me voir jouer le premier match de l'année, accompagnée de mon petit frère. Celui-ci en était ravie. J'aurai adoré pouvoir y emmener ma mère cependant, son état n'étant pas stable, on ne pouvait savoir à quel moment cela pouvait dégringoler. Or, je ne pouvais demander à ma grand-mère de s'occuper à la fois de Nate, mais également de sa fille surtout si celle-ci faisait une crise en plein milieu du stade. Donc, pour l'instant, cela ne pouvait se faire. Elle se contentait donc pour l'instant de regarder mes matchs en rediffusion sur le site de l'université et sur les vidéos que faisait ma grand-mère lorsqu'elle venait.

– Elle te filmera tout ne t'en fais pas. J'espère juste que cette fois-ci elle cadrera un peu mieux.

Mon cœur bondit dans ma poitrine lorsque son rire résonna dans la pièce. Comme quoi, rendre sa mère heureuse faisait la joie des enfants quel que soit leur âge.

– C'est sûr que le spectateur de devant avait une tête bien sympathique mais ce n'était pas vraiment ce que je voulais voir.

Ma grand-mère n'était pas connue pour sa passion et sa débrouillardise avec tout ce qui touchait aux nouvelles technologies. Enfin, c'était lorsque cela l'arrangeait, car pour démarrer le dernier robot à la mode qui l'aidait à faire le repas : là, il n'y avait pas de soucis. Mais appuyer et cadrer sa caméra, là ça devenait compliquée. Son manque d'attention était plutôt le véritable problème.

La conversation continua sur ce rythme durant un petit moment. On discuta de mes cours, de Nate qui était passé la voir il quelques jours plus tôt et de ma grand-mère.

– Comment va France ? la questionnai-je.

Son regard se fit vide.

– France ?

– Ton amie France. Elle réside dans la chambre 31, voisine de la tienne. Vous faites le cours de yoga ensemble et Ginny dit que vous ne pouvez pas vous empêcher de parler ce qui dérange la classe.

Je vis dans son attitude qu'elle cherchait à raccrocher mes mots à ses souvenirs. Je me penchais vers elle pour lui prendre les mains. Cette situation était habituelle et je savais qu'en lui donnant un maximum de détail sur la situation ou la personne, dans la plupart des cas, elle arrivait à se souvenir. Et sinon, je passais à autre chose.

– Elle adore les chocolats et te pique toujours les tiens.

Un éclat traversa ses prunelles et un sourire vint remplacer sa mine perplexe.

– France, mais oui comment ai-je pu l'oublier ?

– Ce n'est pas de ta faute maman, fis-je. L'important, c'est que cela te soit revenu.

UniversitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant