Université

Chapitre 8

Manon

– Alors comment va mon Américaine préférée ?

– Ne crie pas trop fort paps, maman va penser que je vais rester ici pour toujours.

Un rire retentit de l'autre côté du combiné.

– Florence ! cria mon père. Ta grande fille est en visio ! Laura y a ta sœur !

J'entendis des bruits de pas résonner à travers le téléphone. Vu le son de ceux-ci, je me dis que ça devait être ma mère.

– Enfin Philipe, met le haut-parleur ! fit sa voix.

– Comment ça va ma louloutte ?

Je souris à l'entente de ce surnom affectueux. Leurs voix et leurs petites têtes m'avaient manqué. Plus que je n'aurais pu le penser.

Parler français aussi m'avait manqué.

J'étais installée sous un arbre non loin de la salle de danse prête à sauter dans celle-ci lorsque le cours commencerait. J'avais encore pas mal de temps à patienter et j'en profitai donc pour appeler ma famille. Sachant qu'ici, il était quinze heures passées, chez eux, il devait être plus de vingt et une heure.

Je les avais eus plusieurs fois par message depuis mon arrivée mais ce n'était pas pareil d'entendre leurs voix.

– Et bien écoute super ! Je sors de mon dernier cours de la journée. Dans une heure, j'ai danse. Et vous trois comment se passe la vie en France sans moi ?

– La France est au plus mal sans toi et n'arrive pas à se remettre de ton départ, mais nous ça va, répondit ma sœur.

– Ah bah, c'est intelligent ça.

Je l'entendis ricaner et souri à mon tour. Rien qu'en une phrase, j'avais l'impression de les avoirs quitter la veille.

– Ici, tout va bien, rien n'a changé, fit mon père.

– Enfin, à part ton départ, se hâta de préciser ma mère

Je ricanais une nouvelle fois. Je reconnaissais bien là mes parents. Mon père savait très bien que je n'allais pas le prendre mal mais c'était ma mère. Elle voulait toujours s'assurer que nous sachions qu'elle nous aimait.

– C'est gentil d'avoir précisé mams. Je vous l'ai déjà dit, mais ici, tout est différent, c'est fou ! Vous avez reçu les photos que je vous ai envoyées ?

Un oui collectif me répondit.

– Les nombreuses photos, tu veux dire, renchérit ma sœur.

Je fis abstraction de ce qu'elle racontait et continuais mon monologue.

– Et bien, c'est tout à fait ça. Elles représentent la ville à 100%. Après, on a prévu de se faire un petit road trip avec les filles en plus du week-end que nous venons de passer. On prévoit ça pour les vacances d'avril. Ça me permettra de découvrir un peu plus ce pays quand même. Je les tanne pour qu'on aille visiter New-York mais bon... une chose à la fois. Déjà, chaque week-end, on visite Boston et on va voir l'océan, ce qui est super. Pour le reste : chaque chose en son temps.

La discussion continua pendant une bonne heure. Elle tourna autour des études, de la nouvelle année d'école pour Laura, du boulot de mes parents, de la nature (qui me manquait énormément).

Notre maison se trouvant en campagne, nous avions l'habitude d'avoir du vert tout autour de chez nous. Ici... c'était différent.

Ma sœur me promit qu'elle m'enverrait ses prochains repas pour que je mange par procuration : la peste ! Elle sortit du champ de vision pour revenir les mains pleines de paquets de bonbons.