Chapitre 9

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Ethan

Je rattrapais le ballon que m'envoyais mon partenaire et lui renvoyais en grimaçant. L'entraînement d'aujourd'hui promettait d'être compliqué. Mes potes m'avaient emmené dans un bar la veille pour fêter notre première victoire et malgré toute ma bonne volonté, je n'avais pu échapper au cinquième verre tendu par Noah. Résultat : je me tapais une sale gueule de bois et si le coach le remarquait, j'étais bon pour un coup de pieds dans le derrière suivi de 20 tours de terrains.

En rattrapant une nouvelle fois le ballon, je me rendis compte que je n'étais pas la seule qui possédait actuellement la force d'un mollusque. Le lancer de Noah était merdique à souhait. Je souris en me rappelant la soirée de la veille. Il était plus à son aise entouré de toutes ses nanas lui grimpant dessus, ça, c'était sûr.

Mon regard fut attiré vers les gradins ou une fille aux cheveux châtains marchait de dos. Je regardais dans sa direction attendant qu'elle se retourne et... pris le ballon en pleine face :

– Et ben mec, tu t'endors ?

Je fis signe que tout allait bien. Heureusement qu'il n'était pas dans un bon jour sinon, j'aurais pu dire adieu à mon nez.

Je me retournais vers l'endroit où se tenait la fille. Elle se trouvait maintenant de face et... comment avais-je bien pu confondre ? Rien à voir avec ma petite française.

Attendez « ma » ? Il fallait vraiment que je me calme. Depuis quand est-ce que je faisais des fixettes sur une nana en particulier ? En plus, maintenant que je savais qu'elle avait un copain... Et alors ? me glissa une voix dans ma tête, ça t'a déjà empêché de te faire des filles même si elles étaient déjà maquées ?

Je soufflais en relançant le ballon. Quelque chose clochait dans cette histoire. Elle ne pouvait pas être en couple, je n'y croyais pas. J'avais mené mon enquête, questionné quelques personnes et aucune ne l'avait jamais vu avec un mec à son bras.

Mais bon, elle n'avait pas non plus l'air d'être le type de fille à s'afficher devant tout le monde... Mais je ne pouvais être le seul à ressentir ce qu'il se passait entre nous.

Ce n'était pas possible.

J'essayais de me persuader de cela alors même que la dernière après-midi (et seule) que nous avions passé ensemble s'était déroulée sans aucune ambiguïté venant de sa part.

Non, je n'en démordrais pas. Quelque chose clochait dans cette histoire. C'était mon instinct qui me le disait. Et je n'étais pas un sportif pour rien : je n'allais pas laisser tomber.

Cette fille était... quelque chose.

Je secouais la tête, il fallait vraiment que je me la sorte de l'esprit. Ou bien alors que je couche avec elle une bonne fois pour toutes et que je passe à autre chose. Il y avait des tas de meufs dans cette université, je n'allais pas perdre mon temps à essayer de coucher avec une en particulier quand même.

Cependant, malgré moi, je repensai à son visage et à sa façon de s'énerver contre moi, mais aussi de rougir très facilement et je sentis ma bite frétiller dans mon froc. Géniale, j'allais avoir une gaule d'enfer en plein entraînement...

Quelques minutes plus tard, je n'eus plus le loisir de penser à Manon : le coach avait dû deviner que la raison de notre épuisement n'était pas due à l'échauffement particulièrement intense et ne nous lâcha plus de tout l'entraînement. Il était fort possible également qu'il nous connaisse et sache parfaitement ce que nous avions fait la veille au soir. Ou en tout cas, qu'il ait deviné l'endroit où nous nous trouvions.

Arrivé dans les vestiaires, je m'écroulais sur le banc, complétement vidé, bientôt suivit par tous les autres.

– Vous pensez qu'il a deviné que nous étions sortis ?

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