Chapitre 13

1.9K 60 10
                                    

Manon

J'y crois pas, j'y crois pas, j'y crois pas ! Elle avait osé cette peste ! La fureur m'envahissait et je sentais qu'à tout moment, je pouvais exploser, si ce n'était pas ce que j'étais en train de faire en ce moment précis. Je passais la porte du vestiaire en pétard, une furieuse envie de claquer la porte me démangeant le poignet.

Mais non. Je n'allais pas m'abaisser à son niveau.

Les yeux noirs de colère, je ne vis pas l'ombre se dresser devant moi et pour ne pas changer, lui rentrai dedans. Deux mains se refermèrent sur mes épaules pour me stabiliser :

– Et bien mademoiselle Roy, je vais commencer à penser que me rentrer dedans est votre passe-temps préféré même si je préférais que ce soit l'inverse.

– Ce n'est pas le moment Blake, sifflai-je.

Ethan

Je dévisageais Manon face à moi, les mains toujours sur ses épaules. Sa phrase me fit lever un sourcil. Elle, qui d'habitude aurait souri, ou bien levé les yeux au ciel, en m'entendant parler de la sorte, n'eut aucune réaction face à mon comportement, si ce n'était de l'énervement. Elle haussa les épaules afin de se dégager de mon emprise et reprit son chemin d'un pas déterminé. Il me fallut une demie seconde pour réagir et opérer un demi-tour pour revenir à sa hauteur en lui jetant un regard en coin.

– Oulah aucun sourire, aucun regard assassin pour ma remarque déplacée... Qu'est-ce qu'il ne va pas Roy ?

Elle continua sur sa lancée les épaules crispées de frustration. Je fis défiler dans ma tête notre dernière rencontre pour savoir ce que j'avais bien pu faire de mal mais rien ne me vint à l'esprit. Je patientais donc en marchant à sa hauteur sachant qu'elle allait finir par craquer. Chose dite... Elle ne tint pas une minute de plus et s'arrêta d'un coup en criant :

– Elle a pris tous mes danseurs !

Je fis un pas en arrière de surprise, m'attendant à tout sauf à ça. Je la regardé d'un air perdu :

– Qui ça ?

– Mais cette peste, cette sale fille à papa, cette enflure, cette andouille de première.

Je souris en la voyant s'enflammer de la sorte et lui pris les mains pour qu'elle arrête de les envoyer dans tous les sens. J'allais finir par en prendre une si elle continuait de la sorte. A mon contact, elle se calma mais son regard était toujours aussi noir. Elle de nature si joyeuse, tremblait de colère. Cela me faisait bizarre de la voir dans cet état.

– Je commence à m'inquiéter. Cette personne a le droit à plus de surnoms méchant que moi ?

Elle leva les yeux au ciel en marmonnant (sûrement des mauvaises choses à mon sujet).

– Aller respire un grand coup et réexplique-moi tout du début.

Je la vis inspirer deux grandes bouffées d'air. Mais c'est qu'elle m'écoutait l'air de rien. Je souris comme un gosse en m'en rendant compte. Il en fallait vraiment peu pour que je sois heureux, c'était désespérant. Elle recommença alors son récit :

– Pour le concours de fin d'année, notre prof a décidé que les candidats à la bourse devaient chacun former un groupe et monter sa propre chorégraphie. On est plusieurs à avoir décidé de se présenter, dont moi et cette greluche de Joanna.

A l'entente de son prénom, je souris, me souvenant de la fameuse soirée. Elle était tellement obnubilée par ce qu'elle racontait qu'elle ne s'en rendit même pas compte.

– Et, bien entendue, nous devions faire le choix de nos danseurs ce matin mais cette peste s'est arrangée pour que nous nous trompions dans les horaires avec Nathan, Mélinda et Carole, trois autres candidats et elle a pris tous les meilleurs danseurs tous tous tous !

UniversitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant