Epilogue

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Ethan

Je marchais sur le terrain et relevais mon visage vers la foule. C'est ce qu'elle m'avait dit de faire : de regarder au-dessus des bancs des joueurs. Et si elle m'avait écrit ça, alors même qu'elle savait l'importance de notre concentration post-match, surtout durant celui-ci : le dernier de la saison, cela ce n'était pas pour rien.

Je scrutais les gradins en espérant comprendre ce qu'elle voulait que je voie. Il ne me fallut que très peu de temps pour trouver son visage resplendissant parmi les autres. Ses cheveux étaient attachés en queue-de-cheval haute, sûrement à cause de la chaleur qui s'abattait sur le stade, son débardeur moulant bleu de supportrice me fit sourire et je sentis mon cœur rater un battement, comme chaque fois que je la regardais. Elle m'adressa un grand sourire avant de bouger la tête et de se tourner vers sa gauche. Des yeux, je suivis son mouvement et... non, cela n'était pas possible. Deux yeux agrippèrent les miens. Je les aurais reconnus parmi des milliers. Deux iris tant semblables aux miennes, qui me scrutaient en laissant montrer la joie qui se trouvait à l'intérieur de la personne à qui ils appartenaient.

Il me fallut une bonne dizaine de seconde pour comprendre que c'était bien ma mère dans les gradins. Qu'elle se trouvait bien là. A regarder un de mes matchs. En vrai. Pas derrière une télévision comme cela été le cas depuis le départ mais en vrai.

Je n'arrivais pas à croire que Manon ait réussi à faire ça. Car cela ne pouvait venir que d'elle une idée pareille. Je savais que ma grand-mère avait dû grandement l'aider et que mon petit frère devait être également dans la confidence et cela me toucha plus que de raison. Ils avaient fait ça pour moi. Ils avaient gardé le secret pour que je sois réellement surpris.

Ils étaient tous là, pour moi.

Ma mère ria en me regardant, sûrement dû à une phrase que venait de lui dire ma petite française. Celle-ci probablement à mon sujet au vu de la mine réjouit qu'elles affichaient toutes les deux en me regardant. De les voir plaisanter ensemble me fit sourire à mon tour. J'avais tout de suite deviné qu'elles allaient bien s'entendre et cela avait été le cas. Ma mère était tombée sous le charme de ce bout de femme à l'accent prononcé et cela avait été réciproque. Roy ne le savait pas mais, comme pour le reste de ma famille, elle lui avait déjà conquis le cœur avant même qu'elle ne la rencontre. Il avait suffi que je parle d'elle avec mon sourire de benêt et il ne lui en avait pas fallu plus pour savoir à qu'elle point cette fille me rendait heureux. Il ne lui en fallait guère plus.

En les voyant, tous les quatre, discuter sur leurs sièges, tout en me regardant, une bouffée d'amour pour ces femmes et mon frère vint prendre place dans ma poitrine. J'avais de la chance de les avoir.

Lorsque ma mère leva une pancarte et que j'y lus : « Le numéro 14 c'est MON fils », un sourire éclatant vint prendre place sur mon visage. A ce moment précis, je n'étais plus le jeune adulte, j'étais redevenu le petit Blake qui voyait sa mère dans le public et qui allait jouer pour elle. Pour la rendre fière. Car c'était tout ce qui lui importait. Ceci et la fille d'un mètre soixante-sept qui se trouvait à ses côtés.

Soudain, l'issue de ce match ne me sembla plus si importante car j'avais déjà tout ce que je voulais. Bon, je n'allais pas non plus abandonner pour aller les retrouver, bien au contraire. De les savoir toutes présentes ne faisait que renforcer mon envie de me démener.

Je dévisageais une dernière seconde ma mère et tournais mon regard vers celui de ma copine. Lorsqu'elle le croisa, j'articulais un « je t'aime » dans sa direction et lorsqu'elle me le retourna à son tour, je sus que j'étais prêt.

FIN

UniversitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant