Chapitre 15

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Ethan

Cela faisait trois jours que je n'avais pas eu de nouvelle de Manon. Elle ne répondait pas à son portable, ne passait plus par notre chemin habituel le matin, je ne la voyais plus entre son cours de biologie et mon cours de gestion et ne la croisais plus en sortant de mes entraînements le soir.

Alors je savais que je n'étais pas un pro dans ce domaine mais je dus me rendre à l'évidence : elle m'évitait. La question était de savoir pourquoi. J'avais beau tourner et retourner notre soirée dans ma tête, je n'arrivais pas à trouver ce qu'il clochait. On avait parlé, dansé, ris et on s'était bien cherché tout le long de la soirée. Tellement, qu'en la ramenant chez elle, après l'avoir embrassé, j'avais eu envie de faire demi-tour, de l'emmener chez moi (et plus particulièrement dans ma chambre) pour qu'elle n'en sorte plus jamais.

Rien qu'au souvenir de ses lèvres, je sentis ma queue se soulever dans mon pantalon. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas ressenti quelque chose pour une fille.

A vrai dire, cela ne m'était jamais arrivé. En-tout-cas, pas à ce point.

Je ne voulais pas de copine car, qui disait copine, disait présentation de la famille et, pour ma part, cela s'apparentait à un gros foutoir.

Pourtant plus les jours passaient et plus je me disais que faire rentrer Manon dans ma vie familiale ne me dérangerait peut-être pas tant que ça. Je savais qu'elle comprendrait et qu'elle ne jugerait jamais le bazar qu'était ma vie. Sauf que, maintenant que je m'étais rendu compte que, bon sang, elle me plaisait vraiment, il fallait qu'elle disparaisse de la circulation ?

J'étais d'une humeur de chien lorsqu'à mon réveil, je me rendis dans la cuisine. Noah s'y trouvait un bol de céréales sous le nez. En m'apercevant, il fronça les sourcils :

– Et ben mec, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je marmonnais un vague « rien » et me saisit d'une tasse que je remplis de café. Ce qui me rappela le moment que j'avais partagé avec elle ou nous avions chacun échangé sur nos passions respectives.

Putain fait chier ! Même mon putain de café me faisait penser à elle. J'étais devenu une véritable couille molle. Je fusillais ma boisson du regard et m'installais devant mon pote. Il me fixait du regard :

– Qu'est-ce que t'as abrutis ?

– Fatigué, grommelai-je.

Il secoua la tête d'un air narquois.

– Mec, j'utilisais cette excuse bidon avec ma mère quand j'étais au primaire alors tu ne vas pas m'y prendre. C'est ta Française ?

Fait chier, pourquoi ce con me connaissait-il aussi bien ? Je haussai les épaules ne voulant pas continuer la discussion. Bien entendus il n'en eu que faire.

– Tu veux que je te dise mec ? Je pense que cette meuf t'est rentrée dans la peau et que tu n'arrives pas à t'en défaire. Alors saute-lui dessus et ne la lâche plus au lieu de paniquer et de faire tout foirer.

Ah tiens, il ne me connaissait pas si bien car au contraire de ce qu'il pensait, cela faisait un moment que je m'étais rendus compte que cette fille-là, si elle rentrait dans mon lit, elle n'y ressortirait pas de sitôt. Et pour le coup, ce n'était pas moi qui étais en train de tout foirer.

Il continua sur sa lancée, ne me laissant pas le temps d'en placer une.

– Ecoute, je sais pourquoi tu ne veux pas faire rentrer de nana dans ta vie – à mon regard, il leva les yeux au ciel – de nana régulière si tu préfères. Sauf que t'as le droit de vivre mec. Ça va deux secondes de coucher de droite à gauche mais si tu trouves la bonne, ne la laisse pas partir. T'as une vie pas facile mais t'as le droit de trouver le bonheur. Puis franchement mec, t'as vu la bombe que c'est : si t'en veux pas, moi, je la prends...

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