Chapitre 18

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Ethan

– Punaise les gars, vous me faites quoi ce soir ? On ne sera jamais prêt pour samedi si on continue comme ça. Marlon bordel, fais attention à James : il passe toujours devant toi, ce n'est pas le but de la tactique, je te rappelle. Rol n'oublie pas ton champ gauche, tu as tendance à la délaisser complètement. Et toi Lawrence, ne joue pas perso ton équipe est avec toi, je te rappelle, tu lances toujours trop tôt et franchement Evans franchement, mon frère fait de plus beaux lancés que les tiens. Et il a six piges.

Mon équipe autour de moi hocha la tête.

– Et puis vous en êtes capables, merde alors. Si vous ne vous bougez pas, on va se taper des pompes. Et personnellement, je n'en meurs pas d'envie. Il ne reste plus que vingt minutes, alors, on se sort les doigts du cul et je ne vous fais plus chier. Je veux revoir l'équipe que j'ai vue avant les vacances. Car celle de ce soir est à chier.

Je plaçais mon poing au centre du cercle bientôt accompagné de tous ceux de mon équipe.

– WARRIORS ! criâmes-t-on en cœur.

Je trottinais jusqu'à mon emplacement. Dylan vint se placer à la sienne, juste derrière moi.

– Putain mec, t'as mangé du lion ou quoi ? T'as jamais été aussi en forme en fin d'entraînement.

Je secouais la tête en souriant. Heureusement, mon casque couvrait mon visage, sinon mon pote aurait compris pourquoi j'affichais un air si niais et j'en aurai entendus parler pendant encore un bon moment. Ce n'était pas de ma faute si, ces jours-ci, tout allait bien dans ma vie : ma mère n'avait pas demandé à voir mon frère et mon père depuis maintenant deux semaines, j'avais vu mon petit frère et ma grand-mère la veille et j'avais prévu de leur présenter Manon vendredi qui arrivait.

Manon. Ma copine... Le point le plus positif de tous. Je m'étais de nouveau réveillé avec elle dans les bras ce matin et il n'en fallait pas plus pour que je sois heureux. Je ne m'étais jamais rendu compte d'à quel point, me réveiller et passer un moment dans le lit avec une fille après une nuit passée ensemble, était super. Et puis ce n'était pas n'importe quelle fille : c'était ma petite française à moi.

– Mec redescend sur terre et sors-la toi de ta tête au moins durant l'entraînement

Et merde... Il me connaissait un peu trop bien.

– Sois pas jaloux mec.

– D'avoir une meuf ? Mec, j'en ai deux par soir si je le souhaite alors, me taper la même tout le temps franchement – il fit mine de frissonner de dégoût – très peu pour moi.

Je haussai les épaules en souriant bêtement. S'il savait. Je n'arrivais pas à me dire que je serais, un jour, rassasié de cette nana. Et puis, il n'y avait pas que la baise dans notre histoire (même si c'étaient les meilleures parties de jambes en l'air que j'avais jamais vécu) : on parlait. Lorsque j'avais un coup de mou, je savais où aller et elle arrivait toujours à me remonter le moral. Elle m'écoutait, je l'écoutais, on pouvait passer aussi des moments sans rien dire, ou à regarder des séries complètement stupides. Je n'avais jamais aimé les films romantiques et pourtant, maintenant, je pouvais passer ma soirée devant l'un d'eux. Tant qu'il y avait Manon dans mes bras franchement, je pouvais même regarder un film en noir et blanc si cela pouvait lui faire plaisir, je m'en tapais royalement.

Si, quelques mois plus tôt, on m'avait dit ça, j'aurais explosé de rire mais maintenant cela faisait partie de mon quotidien et je n'échangerais en aucun cas ma vie contre celle de l'un de mes potes.

Lorsque deux heures plus tard je sortis des vestiaires, je la trouvais plantée dos à moi en train de fixer un papier. Je fis un geste aux mecs qui me lancèrent des sourires en coin et me donnèrent des tapes dans le dos, tels de vrais ados prépubères avant de me glisser derrière elle et de poser ma tête sur son épaule tout en glissant mes mains autour de sa taille. Elle tourna sa tête dans ma direction pour me sourire et me faire un bisou rapide puis reporta son attention sur son affiche.

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