— Attends, Jungkook, parle moins vite !
Jimin se mit à rire face à mon enthousiasme. J'étais au téléphone avec lui, comme chaque jeudi soir, marchant à vive allure pour rentrer chez moi. Il était deux heures du matin et j'avais joué plus de trois heures avec monsieur Kim. J'étais euphorique.
— Tu te rends compte ? C'était lui bon sang ! Si je n'obtiens pas la bourse, il va me payer mon année ! Je dois obtenir cette bourse ! Je ne veux pas qu'il dépense le moindre won ! Ah, et je dois le voir tous les dimanches pour des répétitions chez lui. Je vais peut-être réintégrer Kangjon, Jimin ! Tu réalises ?
Les mots s'enchaînaient si vite que je me mis à rire nerveusement. Tout cela était un peu inespéré et j'avais du mal à réaliser vraiment.
— Il t'a dit pourquoi il te faisait cette fleur ?
— Il a dit qu'il avait ses raisons. Je n'ai pas osé demander plus.
— C'est quand même bizarre, cette gentillesse sortie de nulle part. Fais attention, d'accord ? Il risque peut-être de te demander des trucs chelous en échange.
— La seule chose qu'il m'a demandé, c'est de réussir mon concours et ma médaille en février prochain. En plus si ça se trouve, il ne payera rien. Les meilleurs au concours obtiennent une bourse d'étude.
— Qu'il tente même pas de te faire du chantage. Sinon je lui casse la gueule.
Je me mis à rire. J'étais heureux et rien ne savait éteindre le feu qui brûlait au fond de moi. La perspective de réintégrer un cursus me permettant d'obtenir mon diplôme de fin d'étude me mettait trop en joie pour que les inquiétudes et réticences de Jimin ne m'atteignent.
— Tu t'inquiètes trop, Jimin. Monsieur Kim n'a pas l'air comme ça.
— Je veux bien te croire, mais au final tu le connais pas.
— Tu veux bien être heureux pour moi, s'il te plait ? Demandai-je alors en souriant en grand.
— Je le suis, Jungkook ! Je reste juste méfiant. Vous avez parlé de quoi d'autre ce soir ?
— Il m'a surtout fait jouer. C'était incroyable. Plus j'avance et plus je crois que je peux y arriver.
— Alors attends, on va se mettre au clair tout de suite. Ce n'est pas "je peux y arriver", c'est "je vais y arriver", t'as bien compris ? Si monsieur Kim est comme tu le dis et n'a aucune mauvaise pensée, alors c'est qu'il t'a inscrit au concours parce qu'il croit en toi et en ton talent. Il s'embêterait pas à aider quelqu'un qui sait pas jouer vu son degré d'exigence. Alors tu vas répéter après moi. "Je vais y arriver".
J'inspirai en grand, et, sourire toujours aux lèvres, je finis par répéter.
— Je vais y arriver...
Je vais y arriver.
La conversation téléphonique avec Jimin s'était achevée sur une note inattendue. Sans prévenir, ce dernier m'avait demandé si j'étais d'accord pour organiser une sortie en boîte de nuit, avec Yoongi. Tous les trois. À l'évidence, trop absorbé par la présence imposante de monsieur Kim lors du spectacle, j'en avais omis de remarquer que Jimin avait littéralement flashé sur mon responsable. J'avais d'abord éclaté de rire, pensant à une farce, mais il était très sérieux.
Il avait flashé sur Yoongi.
C'est de cette manière que je m'étais retrouvé trois jours plus tard chez un Jimin affolé face à sa garde-robe, incapable de se choisir une tenue.
— C'est l'enfer, j'ai rien à me mettre.
Au sol, pourtant, des piles entières de vêtements que mon meilleur ami avait laissé choir après les avoir essayés. Assis sur le lit, je l'observai en souriant.
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PAPER HEART { tk } sous CONTRAT D'ÉDITION
FanficDepuis la mort de son petit-ami il y a trois ans, Jungkook survit comme il le peut tout en cumulant travail et orchestre pour se faire un peu d'argent. Violoncelliste de talent, parti de son école de musique avant d'avoir pu y passer son diplôme de...