interlude I - taehyung

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Coucou les amis !!! Cette fois, le petit mot que je laisse à chaque fin de chapitre se trouve au tout début. Avant de vous livrer l'interlude et les secrets de monsieur Kim, je tenais à vous parler un peu à coeur ouvert. 

Écrire cet interlude a été très intense et enrichissant. J'ai produit en six jours ce que j'écris normalement en trois semaines. Entrer dans la tête de Taehyung a été bouleversant, puissant, et j'espère que ce sera à la hauteur de vos attentes. En tout cas, je n'avais jamais pris tant de plaisir à écrire et je suis très fier de ce chapitre. Taehyung est un personnage complexe, tout en nuance et en poésie, son mode de pensée est moins brouillon que celui de Jungkook, et j'espère, par mes mots, parvenir à vous faire ressentir toute la profondeur de ce personnage. 

Je ne vous retiens pas plus et vous ouvre enfin (avec beaucoup d'émotion) les portes des mystères de monsieur Kim, en espérant que les quelques 20 000 mots contenus dans l'interlude ne vous effrayent pas. (C'est un gros bébé, je vous l'accorde, mais j'ai écrit ce qui avait besoin d'être écrit, sans retenue.) Si certaines scènes que vous attendiez ou pour lesquelles vous vouliez des réponses ne figurent pas dans l'interlude, pas de panique, tout arrivera en temps et en heure.

Pour ma part je vous souhaite une bonne lecture, et on se retrouve samedi prochain à 19h pour le chapitre 19 ! <3 

PS (et après je vous laisse lire) : je vous conseille d'écouter en fond sonore sur youtube ---> The Revenant theme (1 hour loop) 

Prenez soin de vous ! 

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Séoul. Novembre 2021. De nuit

Jour 328.

Cela m'avait pris d'un coup. J'en ignorais la raison exacte, mais j'avais dû bien vite me rendre à l'évidence que composer était devenu une nécessité de l'ordre du vital. Si je ne composais pas, mon humeur virait d'un extrême à un autre en quelques clignements de paupières, en quelques pulsations de cœur.

Bien plus qu'une lubie, jamais de ma vie entière n'avais-je eu tant le besoin de faire quelque chose, à la manière d'une quête que je me devais de mener. C'était un affrontement entre la raison et la passion, entre l'ensorcellement et la souffrance, un combat entre l'inspiration et la tourmente grandissante de ce vide en moi que plus rien ne savait colmater. Il y avait le trop plein et le trop rien, et l'eurythmie ne se produisait vraiment que lorsque la pointe de mon crayon frôlait le papier.

C'était un exercice d'habileté.

Il fallait savoir manier l'art subtil du laisser aller, sans creuser trop profond afin que la vase ne fasse pas ressortir entièrement les abominations de mes pensées. Et quand subitement je trouvais le juste seuil de balance, le parfait contrepoint, je n'avais plus d'autre choix que de laisser mes tripes vomir ce qu'elles avaient à révéler.

Sous mon crâne, dans mes os, dans chaque fibres de mes muscles, vibrait en permanence le son d'un violoncelle, ses cordes comme les ramifications d'une structure bien plus grande que tout ce à quoi j'avais jamais aspiré. Alors me fallait-il composer, encore et encore jusqu'à m'en noircir les doigts, le matin au réveil, en journée, ou en plein milieu de la nuit, au grand damn de Yulia, ma petite amie. Tracer, de rapides gestes du poignets, des notes qui ne cessaient de se bousculer les unes à la suite des autres comme si le temps leur était compté.

Il me fallait les saisir rapidement, et de ce fait, tout n'était que griffonnages aliénés, assemblages de barres et de ronds posés sur la portée en des gribouillis interminables, comme on écrirait une histoire en sachant que l'idée pouvait s'échapper si elle n'était pas attrapée à la volée. Je devais composer rapidement, trouver le bon tempo, la parfaite cadence, le juste phrasé, sans jamais laisser le temps à l'inspiration de déserter.

PAPER HEART { tk } sous CONTRAT D'ÉDITIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant