Un bruit métallique s'ensuit, faisant s'emballer un peu plus mon cœur déjà affolé. Je n'aurais jamais dû penser à un amerrissage, ou ne serait-ce qu'au fait que le moteur puisse lâcher, que les ailes puissent s'abîmer, ou que le pilote saute de l'avion avec un parachute, nous laissant seuls avec notre désespoir et notre avenir funeste !
Bon, certe, la dernière hypothèse était un peu idiote. Mais dans un cas comme celui-ci, que voulez-vous faire ?! Prier la Sainte Chance de bien vouloir nous épargner ?! Désolée de vous décevoir, mais je ne suis guère croyante !
Ma ceinture m'entrave le bassin et me retourne l'estomac, déjà tourneboulé par les tangages incessants de l'aéronef.
Mes mains se sont crispées sur les accoudoirs depuis l'annonce du pilote, et mes pieds battent nerveusement dans l'air. Je ne veux pas finir comme ça ! Pas avec cette famille, pas avec Mathias à côté de moi, pas en allant à Ibiza et surtout pas sans aspirine !Alors j'espère. J'espère simplement que nous aurons le temps de nous en sortir, et surtout, que nous ne sommes pas trop loin du rivage. Combien de temps faudrait-il à cet avion, visiblement moins solides que ces homologues étrangers, pour couler et nous emporter au fin fond de l'océan ? Une, deux, trois minutes ?
Mathias a l'air de deviner mes pensées, car il se tourne vers moi et se penche en avant pour apercevoir mon visage, presque plaqué contre mon appuie-tête.
— Il faudrait treize minutes à cet avion pour sombrer !
— Rien ne nous assure que nous serions retrouver par quelqu'un, et je te rappelle qu'au milieu de la Méditerranée, la connexion Wifi est assez faible ! lui hurlé-je.Les enfants sanglotent de plus en plus fort autour de moi, tant et si bien, que je dois plaquer mes mains sur mes oreilles pour me protéger des acouphènes. La trace de mes ongles est restée imprimée dans la mousse des accoudoirs.
La panique s'empare bientôt de l'ensemble des passagers, qui finissent par détacher leurs ceintures et pour certain, attraper leurs bagages.
À quoi cela leur servirait-il, de sauver le pull que leur a offert leurs mamies, ou de récupérer la photo de leurs plantes fanées ? À part servir de bouée ou d'amuse gueule au requin, je ne vois pas leurs utilités.
Malheureusement, le désarroi continue d'emplir le cerveau des passagers, qui se précipitent en file désordonnée vers la sortie. Que comptent ils faire ?!
Sauter d'un avion en plein vol ?! Sur le point d'ammérrir certe, mais en plein vol, tout de même !Et si les moteurs prenaient feu ?!
Et si la carlingue coulait sans nous laisser le temps de nous en sortir ?Ma haine se reporte bêtement sur Mathias, tout à fait calme au millieu d'une panique sans nom.
— Tout est de votre faute ! lui hurlé je par-dessus les cris des gens et les chocs entremêlés de bagages.
— Je ne vois pas en quoi ça serait de ma faute !La situation est un peu comique, quand on y réfléchit bien. Me voilà emprisonné dans un avion qui file droit vers l'océan, à côté d'un frère adoptif qui me déteste, accompagné d'une famille bizarre, et pour finir, en direction de ce qui devait être notre lieu de vacances.
Mais cela deviendra sûrement notre lieu de repos. Car à cette vitesse, et vue la lourdeur de l'appareil, cela m'étonnerait que nous nous en sortions vivants.
Les rafales du vents sur la carlingue deviennent assourdissantes. Plus l'avion descend en pique vers l'eau salée, plus la vitesse de notre chute augmente, et plus le risque d'atterrissage mortel s'emplifit.
Je sens alors un contact froid sur mon poignet. Je n'ai jamais rien senti d'aussi froid. La main de Mathias est appuyé sur mon avant bras mais ses yeux verts ne me regardent pas. Il a l'air d'avoir peur pour sa famille, ce qui serait tout à fait normal. Son petit frère et ses petites sœurs seraient les premiers touchés si l'avion coulait ou prenait feu. Ce ne sont que des enfants.
Me revient alors en mémoire des détails étranges, dont je n'avais pas pris conscience avant aujourd'hui.Ces gens ne sont pas humains.
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Rosa Bianca è Rossa ( En correction / réécriture )
FantasíaOrpheline depuis sa plus tendre enfance, Blanche Yver, une jeune Corse, a toujours été renfermée et un tantinet agressive avec ses camarades. À l'orphelinat, tout a toujours été dur pour l'innocente Blanche. Alors que les autres enfants s'amusaient...