Je dois être décédée désormais, non ?
— Blanche, s'il-te-plaît, réveille toi...
Une main me caresse les cheveux. Rose ? Chris ? Jack ?
J'ouvre lentement les yeux, encore sous l'effet étouffant de la fumée. J'ai l'impression d'avoir été plonger dans un coma artificiel.
Je confirme ma précédente impression en apercevant Mathias, ma tête posée sur ses genoux, la sirène des pompiers éclairant son visage inquiet.
C'est donc lui qui m'a sauvé ?Malgré mes muscles engourdis et mes paupières lourdes, je trouve la force de me relever et de le repousser loin de moi. Visiblement, après m'avoir sauvé, il m'a porté dans une ruelle adjacente à l'avenue principale.
— Pourquoi tu m'as sauvé ?!
À peine eus-je terminé ma phrase, que ma gorge s'enflamme et me force à tousser à plein poumons.
— Ne parle pas.
Je m'adosse à l'arrière du bâtiment, rejointe par le vampire la seconde d'après.
— Tu crois vraiment que j'allais te laisser mourir ?
— Depuis le premier jour, tu ne fais que me rappeler que je ne suis pas légitime dans cette famille, et que je devrais être ailleurs. Tu aurais très bien pu vouloir te débarrasser de moi...
— C'était mon plan. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai braver les flammes au risque d'y laisser ma vie et que je t'ai sortie de la librairie, avant de te faire du bouche à bouche pour t'aider à respirer.
— Tu as fais quoi ?!
Ma gifle part toute seule. Ça sera toujours une que Jack ne se prendra pas pour m'avoir tenu tête.
Mathias se frotte la joue, cligne des yeux plusieurs fois et me regarde, non comme si j'étais un monstre impitoyable, mais comme une personne pure qui mérite d'être aimé. Et inconsciemment, j'aime son regard.
— Ça veut sûrement dire merci...
— Je ne t'ai pas donné l'autorisation de poser tes lèvres sur les miennes ! D'autant plus que j'étais inconsciente et vulnérable.
— Je t'ai sauvé la vie ! Tu aurais arrêter de respirer si je ne l'avais pas fais. Ne cesseras tu jamais de t'éloigner de moi ?
Je détourne le regard. Je suis sans doute trop dure avec lui. Il a peut-être profité de ce bouche à bouche, mais grâce à lui, je suis toujours en vie. J'imagine que je peux faire une exception, pour la première et dernière fois de ma vie.
Il va me falloir plus d'un verre de Turquoise Elfique pour passer les évènements de ces dernières vingt quatre heures. La discussion avec Rose me revient en mémoire, mais je la chasse en me disant que ce n'est que des sottises. Il. n'est. pas. amoureux.— Tu as réussi à te contrôler.
Il a l'air perplexe. Je lui montre mes blessures et le sang qui en coule.
— Tu ne m'a pas sauté dessus. La dernière fois, quand cet enfant s'est fait mordre, tu n'a pas réussi à maîtriser tes pulsions.
— J'arrive à les contrôler uniquement quand je le veux. Cet enfant, même si je ne voulais pas le tuer, je ne le connaissais pas et mon besoin de sang a été plus fort. Toi, je te connais, je tiens à toi et...
— Alors ce que tu m'as dis tout à l'heure, c'était vrai ?
Il hoche lentement la tête et se prend le visage à deux mains.
— Quelque chose cloche chez moi... Toute ma famille arrive à se contrôler avec les humains, sauf moi.
— Tu as réussi avec moi.
— Tout est différent avec toi.
Si seulement il savait d'où vient cette différence. Je me tiens au fait que tout peut arriver, et que ses origines n'ont rien avoir avec son caractère. Mais comment se dire qu'il changera alors qu'il n'a jamais été aussi près de connaître sa vraie famille, ses vrais parents, sa véritable ascendance.
Mathias colle soudainement ses lèvres aux miennes et glisse sa main dans mes cheveux.
Je suis si surprise que je ne pense pas tout de suite à le repousser.Son baiser est doux, ses lèvres chaudes, sa main caresse l'arrière de ma nuque. Je me sens en sécurité, enfin à ma place, mieux que n'importe où ailleurs.
Rose avait raison ; Mathias tient à moi plus que je ne le pensais.
Le vampire mort légèrement ma lèvre inférieure et pour la première fois, je remarque vraiment ses canines, pointues sur ma bouche qu'il s'approprie avec plaisir.
Ce n'est que lorsque sa langue passe la fragile barrière de mes lèvres que je décide à le repousser. Je plaque une main sur son torse, l'immobilisant et l'arrêtant dans son baiser fougueux et non désagréable.
Je me lève devant le garçon ahuri, dépité par ma réaction et lance par dessus mon épaule en m'en allant ;— Oublions.
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Rosa Bianca è Rossa ( En correction / réécriture )
FantasiaOrpheline depuis sa plus tendre enfance, Blanche Yver, une jeune Corse, a toujours été renfermée et un tantinet agressive avec ses camarades. À l'orphelinat, tout a toujours été dur pour l'innocente Blanche. Alors que les autres enfants s'amusaient...