Chapitre 24 ; Atlas Starwell et une stagiaire hors du commun

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Il est.. vraiment craquant..
Je n'ai pas une grande expérience en amour, ou en mec, mais je peux vous assurer que ses yeux de tombeur me font du charme !

— Bon, et bien je vais vous laisser, murmure Théodora.

Beau Baraqué me fixe. Je le fixe.
Il a les yeux couleurs chocolats. J'ai toujours aimé le chocolat..

— Bonjour, dit il en s'approchant de moi.

— B.. bonjour..

Il me tend la main et je la sers timidement.
Mes doigts se retrouvent quasiment écrasé dans sa paume.

Qu'est que c'est que cette poignée de main ?!

— J'imagine que c'est toi ma nouvelle stagiaire.

— Euh oui oui.. Blanche Yver, enchantée.

— Yver ? Je m'attendais à ce que tu portes le nom des Lanos.

— Ces gens m'ont adopté, je n'ai rien avoir avec eux.

Mon ton est comme je l'aime, cassant, froid et implacable. J'ai sûrement tord de me comporter ainsi dès le premier jour, mais je n'y peux rien, je suis comme ça, et on ne me change pas !

— D'accord.. je vois que tu ne te laisse pas faire. C'est bon à savoir. Je m'appelle Atlas Starwell. Tu peux me tutoyer.

Je me contente de hocher la tête, trop obnubilé par ses yeux. Ses yeux marrons. Ses yeux couleurs chocolats...

— Si ça ne te dérange pas, je voudrais qu'on commence. Plus vite je t'apprendrais ce que tu as à savoir, plus vite je pourrais ouvrir boutique.

— C'est fermé ?

— J'ai fermé le temps d'accueillir ma stagiaire, dit il en se dirigeant vers l'accueil.

Qu'elle gentille attention !

Je le rejoins de l'autre côté du comptoir en enjambant et en contournant des vases dorés, des statuettes et des coupelles de toutes formes.

— Ton travail consiste à faire les bons de commande, préparer les retours clients, et faire l'inventaire des produits. Pour ce qui est du reste, je gère.
Tu t'en sens capable ?

— Oui, tout à fait.

En réalité, je n'ai pas compris un stricte mots de ce qu'il vient de dire. Retours clients, bon de commande, inventaire ?
Il croit quoi ? Que j'ai passé un diplôme en marketing ?!

— Bon, et bien je te laisse faire.

***

Deux heures, trois cafés pour ne pas m'ennuyer, et deux doigts paralysés plus tard, j'ai fais selon Atlas « Un travail formidable »

Il dit surtout ça pour ne pas me vexer.

J'ai perdu ou jeté la moitié des bons de commandes, j'ai envoyé promener les clients qui appelaient pour demander les horaires d'ouvertures, et j'ai omis de préciser dans mon rapport d'inventaires que, quatres vases ont étés cassés ( J'ai eu peur d'une araignée), que deux statuettes ont disparus ( Données aux encombrants car je les trouvés trop laides), et que cinq toiles qui valent sûrement des centaines d'euros ont été déchirées par mes soins lorsque j'ai passé le ballet.

Nous n'avons sûrement pas la même définition du travail formidable, lui et moi.

— Qu'es qui t'a poussé à devenir antiquaire ?

La première règle des rapports de stage est de poser des questions. Beaucoup de questions. Alors même si je ne suis pas dans le cadre d'un stage scolaire, il est de mon devoir de le harceler d'interrogations, pour penser à autre chose que ses yeux sublimes.

— Mes parents. Ils tenaient une boutique quelques rues plus loin.
Au départ, je voulais devenir pâtissier.

— C'est un métier totalement différent.

Il me sourit, et je note que l'étirement de sa bouche le rend encore plus séduisant.

— Je te le ferais pas dire ! C'est à la suite d'un stage de troisième que le métier d'antiquaire m'a conquis. Tous ces objets merveilleux, les étoiles dans les yeux des gens..

— Toutes ces vieilleries...

Je vous en conjure, ne me dites pas que j'ai dis ça à voix haute. Pourtant, à voir l'expression choquée de Atlas, j'ai prononcé ça tout haut.

— Désolée ça m'a...

— Non, c'est normal ne t'en fais pas. Je pensais la même chose que toi à ton âge. Les années collèges sont rudes.

— Je ne suis pas au collège !

Nous nous sommes assis sur des chaises derrière le comptoir, un espace très confiné qui ne permet pas beaucoup de mouvement. Alors quand je lève les mains pour montrer mon indignation, je me cogne contre un miroir, un dictionnaire, et encore un miroir !
Espérons qu'il ne soient pas cassés, sinon je suis bonne pour sept ans de malheur !

— J'ai seize ans !

— Oh, excuse moi... Tu en fais beaucoup moins.

— Je ne le prends pas comme un compliment, au cas où tu te poserais la question !

— C'est noté ! Pour me faire pardonner, je veux bien te donner mon âge.

— Heum laisse moi deviner.. cinquante.. soixante dix ans ?

Il grimace, mais la lueur dans ses yeux reste malicieuse.

— J'en ai dix neuf. Tu as le don d'être vexante, tu le sais ça ?

— C'est en effet une de mes nombreuses qualités.

Il me fait penser à Jack, en moins ronchon.

— Je vais fermer, j'espère te revoir demain. Et merci pour ton.. aide précieuse.

Je me lève, récupère mon sac à main, et me dirige vers la sortie.

— Il y a pas de quoi !

Tandis que l'antiquaire s'avance vers la porte et y plaque la pancarte " fermé " et que la Bugatti Mistral conduite par Théodora se gare devant la boutique, je me dis que Atlas est la première personne que je rencontre sur cette île, qui n'a ni pouvoirs surnaturels, ni soif de sang.


Rosa Bianca è Rossa ( En correction / réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant