En sortant de ma chambre, j'aperçois Mathias, adossé à l'escalier principal, qui me fixe d'un air froid et hautain.
— Ravie de voir que tu m'espionnes !
— Arrête un peu, j'ai autre chose à faire que de te surveiller, répond t'il.J'en doutes fortement. Ce gars là pourrait surveiller une plante sur le point de pousser, étant donner qu'il n'a d'autre à faire de ses journées.
— Ta bouche a l'air en parfait état pour quelqu'un qui ai sensé s'être battu..
— Depuis quand tu te formalise de mon état de santé ? Tu n'en as absolument rien à faire. Évite de te prendre pour une fille de bourge et tout ira très bien.Je m'approche de lui et pointe un index sur sa poitrine, le faisant reculer.
— Une fille de bourge ?! Qui rentre en moto du lycée, sois disant blessé, et qui sort à n'importe quelle heure sans autorisation ?
— Ce ne sont pas tes affaires, Blanche Yver. Je te l'ai déjà dit ; tu ne feras jamais partie de cette famille.Ces mots me transpercent le cœur. Il a raison.
Je n'ai rien à faire là après tous, alors pourquoi je m'acharne ? Je pourrais le pousser dans l'escalier, là tous de suite, et faire disparaitre les traces. Dans tous les cas, je serai envoyé en prison et je ne remettrais plus les pieds dans cette maison de riche, à mon grand soulagement. Aller, tentons !Seulement, au moment ou j'essaie de pousser Mathias sans scrupules, ce dernier s'écarte rapidement sur le côté et c'est moi qui tombe lourdement, quelques marches plus loin. Comment a t'il su ?! Il descend tranquillement et s'accroupit devant moi en souriant.
— Comment tu as fais ?!
— Tu craqueras avant moi, je t'assures. Des petites pestes dans ton genre, j'en croise tout les jours. Et figure toi qu'après m'avoir rencontré, elles ne font plus les fiers et courbent l'échine.Profitant qu'il se relève, je saisis sa cheville et le laisse dégringoler dans l'escalier en contre bas. Il se frotte la tête en grimaçant alors que je le rejoins, très fière de mon coup.
— Je ne suis pas une fille soumise, désolée pour toi.
Le laissant seul avec son désarroi, je me dirige vers le salon, ou Théodora et Chris nous attendent déjà. Une chose me tracasse quand même ; comment Mathias a t'il pu éviter ma première attaque ?
D'abord le sang au coin de la bouche, qu'il a prétendu venir d'une bagarre, et maintenant une esquive sortit de nul part afin de m'humilier. Décidément, ce garçon est plein de ressources, et plein de mystères.
Lorsque j'arrive dans le salon, toute la famille, excepté Mathias, m'observe avec des yeux ronds et une expression grave.
De toute évidence, Mathias était venu me chercher pour cette petite réunion.— Où est notre fils ? demande Théodora.
— Je m'en suis débarrasser, il était trop collant.Les enfants relèvent la tête de leurs téléphones portables et me dévisagent.
Je leur souris et prend place à côté d'eux.— Trop collant ? répéte Chris.
Quelques instants plus tard, Mathias arrive en boitillant dans le salon. En passant près de moi, il me murmure la parole la plus douce possible.
— Petite garce..
Visiblement, toute la famille a attendue, car Léo s'empresse de féliciter son grand frère. Quels idiots, ils n'ont vraiment que ça en tête !
— Bon les enfants..
— Et Blanche, rajoute Rose, hilare.Pas la peine de lui jeter un regard noir, car rien qu'au ton de sa voix, je sais qu'elle le fait déjà. Je sens ses yeux sur moi et frissonne.
— Les enfants, répéte Chris, énervé. Nous partons en vacances.
Aucun des autres ne réagit, comme si ils étaient au courant. Je me lève, furieuse.
— En vacances ?! Je refuse de partir et surtout pas avec vous !
— Je te rassures, on ne veut pas de toi non plus, répond Léo.
— Je refuses de partir avec vous, imite Éli.Pourquoi m'en veulent ils à ce point ? Je n'ai rien fait de mal à ce que je saches !
— Personne ne reste ici ! Nous partons, point.
— Vous n'avez pas l'air étonné, dis je aux enfants.
— Peut être parce que c'est NOTRE famille et pas la tienne. Nous sommes informés avant toi, répond Léo.Je m'approche et dans un accès de fureur, gifle furieusement l'adolescent. Il tourne instinctivement la tête sur le côté mais n'arrive pas à esquiver ma main, et me regarde sans comprendre, la joue écarlate. Mathias me rejoins et me sers les épaules à m'en faire mal.
— À quoi tu joues, là ?!
Je suis alors plongé dans les yeux tranquilles et verts perçants de Mathias.
Ignorant ses yeux, je me tourne la tête vers le couple Lanos, sans me formaliser des mains puissantes qui me tiennent les épaules.— Pourquoi partons nous ?
— Pour nous offrir des vacances, voilà tout.
— En plein cycle scolaire ?! Vous avez vraiment de drôles de pratiques dans cette famille. D'abord, votre aîné se bat et...Les mains de Mathias me font réellement mal, maintenant. Il a une force extraordinaire, et je dois dire, très effrayante à la fois.
— Lâche moi, tu me fais mal !
— Tu t'es battu, Mathias ? demande ChrisVoyant que le garçon ne répond pas, je le fais à sa place.
— Hier, quand il est venu me chercher, il avait une goutte de sang au coin de la bouche.
La famille se fige.
— Nous aurons une discussion, Mathias, se contente de dire Théodora.
Mathias a l'air furieux, et je me mets à espérer que je ne lui ai pas attiré d'ennuis. Au final, je me dis qu'il a bien mérité et que c'est ma vengeance pour tout ce qu'il m'a fait depuis que je suis arrivé.
Des vacances, avec eux ?!
Horreur, secrets et gens bizarres ? Qu'elles vacances géniales...
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Rosa Bianca è Rossa ( En correction / réécriture )
FantasiOrpheline depuis sa plus tendre enfance, Blanche Yver, une jeune Corse, a toujours été renfermée et un tantinet agressive avec ses camarades. À l'orphelinat, tout a toujours été dur pour l'innocente Blanche. Alors que les autres enfants s'amusaient...